En route vers la côte Ionienne – arrivée à Marina di Ginosa

CARNET DU MEZZOGIORNO

Côte Tyrrhénienne sud

Près de Pizzo et de Vibo Valentia nous trouvons l’autoroute en direction de Salerne. Le trajet est spectaculaire dans les Apennins si sauvages et si montagneux et paradoxalement verts. L’autoroute enjambe les ravines, passe par des galeries et c’est gratuit ! Nous passons près de Cosenza, une grande ville avec de hauts immeubles. Depuis que nous avons tourné le dos à la Mer Tyrhénienne le thermomètre de la voiture s’affole et pourtant nous sommes en altitude. La température passe de 35° à 36°C. Quand on roule on ne s’en aperçoit pas mais dès qu’on s’arrête la chaleur est écrasante.

Nous quittons l’autoroute au niveau de Sibari – souvenirs antiques que j‘associe aux Délices de Capoue. Sibari est aujourd’hui encore une station thermale. Par la canicule, nous ne rêvons pas de bains de vapeurs, ni de thermes mais plutôt d’une baignade fraîche en mer. D’ailleurs le thermomètre baisse quand on se rapproche de la côte, 29.5° encore bien chaud mais c’est déjà un rafraîchissement relatif . Depuis que nous sommes en platne la route traverse des vergers, surtout des agrumes mais aussi pêchers et abricotier. La vigne est sous filets et certains agrumes aussi.

Tour près de Marina Amnandolara

La route statale 106 suit le littoral ionien. Nous en sortons à Marina de Amandolara à la recherche d’une plage. Nous trouvons une plage sauvage de galets dans un environnement un peu délaissé. C’est bien sympathique, une plage encore vierge ! Les galets garantissent une belle transparence de l’eau. La mer est d’huile. Je pourrais nager pendant des heures. Au bout de la plage une haute tour se profile, un pan est entier le mur opposé s’écroule. Nous pique-niquons sommairement. A peine avons-nous terminé qu’une noce arrive pour faire des photos.

Castrum Petrae Rosetti

Arrêt à Capo Spulico pour admirer un château Castrum Petrae Rosetti une sorte de manoir occupé maintenant par un restaurant qui organise des évènements dans un cadre médiéval. C’est un peu le piège à touristes. Je paie un billet pour visiter le château et il n’y a rien à voir en dehors de salles de restaurant. Cependant je n’ai pas perdu complètement mon temps et mon argent parce que ce fier château normand fut  bâti au 11ème siècle à la limite des terres de Robert Guiscard et de celles de son frère Roger Ier, grand père de Constance Altavilla héritière du royaume de Sicile et mère de Frédéric II. Une leçon d’histoire et une illustration de mes lectures savantes sur les Normands en Italie du sud.

Comme il est trop tôt pour se présenter à notre nouveau gîte de Marina di Ginosa nous faisons un détour à Metaponto pour passer à l’office de tourisme afin de réunir de la documentation pour nos visites dans la région. Fermé le samedi et dimanche. Dommage ! La grande place Jean XXIII devant le Musée archéologique est occupée par une course cycliste pour enfants et adolescents, Partout des vélos, des stands, des parents. Difficile de se frayer un chemin. Au Musée archéologique se déroule cette nuit une série d’animations LA POETICA DEI NUMER1 PR1MI , projet célébrant Pythagore, mort à Metaponto dans le cadre des projets de Matera 2019 (cette année Matera est Capitale Européenne de la Culture. Le programme st séduisant : théâtre mettant en scène les relations entre les mathématiques et les arts, promenade sous les étoiles, une évocation de Pythagore et d’Hypathie et même un concert de piano au théâtre antique à 5h30 du matin.

Le GPS nous conduit à 16h, comme prévu à Marina di Ginosa, via Catania,  parmi les blocs petits immeubles en ciment blanc sale, jaune pâle, rose ou pistache. La via Catania est une impasse et notre maison l’avant dernière. Notre balcon jouit donc d’une vue étendue sur un terrain vague, avec un petit verger de figuiers, oliviers et néfliers, au loin une grande haie d’eucalyptus et plus près une grue.  De mer, point. La propriétaire annonce 500 m (à vérifier) je dirais plutôt 1 km. L’appartement au premier étage au-dessus de celui des propriétaires, est vaste et possède ce que le confort moderne peut offrir, lave-linge et lave-vaisselle, un ventilateur indispensable, des moustiquaires…la climatisation est déficiente et je n’ai pas trouvé le mode d’emploi de la télécommande de la télé. Il a même deux terrasses, l’une à l’ouest pour le petit déjeuner et le dîner après le coucher du soleil et une autre petite sur la rue bien à l’ombre l’après-midi.

« Au moins vous avez la mer » a écrit Maman depuis sa canicule parisienne. Certes mais la canicule d’ici est plus normale. Ce midi, j’ai nagé dans une eau merveilleuse. Marina di Ginosa est une caricature de plage italienne. Au bout de la rue, 3 établissements balnéaires : Lido Central, Lido di Francesco et un 3ème, pour aller à l’eau il faut d’abord traverser le restaurant sous un toit de tôle puis faire son chemin entre les lettini : 18 rangées ; ici un ombrellone n’abrite pas seulement deux lits mais deux lits et deux fauteuils autour d’une tablette ronde. Heureusement la haute saison n’a pas démarré.  Le sable est fin, doré mais on ne le voit plus. La baignade, peut-être idéale pour les familles,  est très sécurisé : des bouées enferment une « zone de baignade » le plus loin, j’ai de l’eau jusqu’aux cuisses. Quand j’essaie de nager mes genoux touchent le sable. Cerise sur le gâteau : les méduses ! Il faudra trouver une autre plage.

Nous cherchons toujours à nous loger « chez l’habitant » nous y sommes ! Les enfants jouent au foot dans la rue, les hommes tapent le carton sur leur balcon en face. Cela se gâte quand un adolescent arrive avec un scooter interrompant le jeu de ballon ; chaque enfant fait un tour de vespa dans l’impasse (ils sont trop jeunes pour aller dans la rue) et revient en pétaradant le plus possible. Arrive un quad bien bruyant qui fait des allers/retours à la grande joie des jeunes pères âgés d’une trentaine d’année, très fiers de leurs fils. Même le bébé de 3 ans a droit à son tour sur les genoux de son père. C’est d’ailleurs un conducteur chevronné sur sa mini-moto, miniature mais aussi bruyante que les grandes. La dame-propriétaire regarde le spectacle, très émue. Il ne lui vient pas à l’esprit qu’elle a loué plus de 500€  son appartement à des locataires excédées par le bruit. Toute la soirée se déroulera dans la cohue et dans le vacarme. Toute la maisonnée est installée dans le patio bavardant bien fort (l’Italien est une langue sonore). Cela aurait pu être « typique » et sympathique si le petit ne faisait pas des caprices en hurlant et trépignant. Je me penche du balcon ; la dame me montre au bambin sans doute pour le faire taire sans aucun autre résultat que de le faire asseoir par terre en criant encore plus fort. Arriverons-nous à dormir ?

Avatar de Inconnu

Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

3 réflexions sur « En route vers la côte Ionienne – arrivée à Marina di Ginosa »

Répondre à Miriam Panigel Annuler la réponse.