Nour el Gournah, retour!

CARNET ÉGYPTIEN 2019

Nour el Gournah – le restaurant dans le jardin

Vers 10h30, nous arrivons à l’Hôtel de Mahmoud Nour El Gournah qui nous offre la belle chambre que nous avions occupée en 2010 avec un petit balcon sur le jardin. Les meubles sont en bois de feuilles de palmier, le grand lit à baldaquin avec sa moustiquaire en mousseline, le plafond traditionnel en bois (ou roseau calfeutré avec de la terre. Un ventilo à grandes pales (qui n’est pas de saison). Le rêve !

Mahmoud nous offre le thé de bienvenue (kerkadé pour moi). Nous échangeons nouvelles et souvenirs. Il est très étonné que je me souvienne du pèlerinage de sa mère à la Mecque en 2002, 17 ans ont passé ! Nous parlons du désastre qu’est la destruction du village. En 2008, une pétition avait circulé sur Internet ;  je l’avais signée et partagée…sans effet !

Ce qu’il reste du village de Gournah

Après 3 jours sans Wifi sur le bateau nous nous jetons sur nos téléphones et écrivons à nos correspondants. Trois jours de sevrage ne nous ont pas déshabituées. Mahmoud n’est pas de reste. Il me montre une page Facebook en arabe avec un film noir et blanc tourné dans les années 50 à Gournah.

Nous déjeunons dans le jardin : salade mélangée, tehina, köfte, riz et légumes : haricots verts carottes. Pour finir le meilleur café turc que ‘ai bu depuis longtemps.

Levées tôt depuis des jours, nous paressons dans le jardin, cherchant le soleil et fuyant l’ombre ce qui est un comble en Egypte !

Promenade tranquille derrière l’hôtel dans la campagne. Le grand chantier archéologique du temple d’Amenhotep a fait reculer les champs cultivés Les champs de canne, de luzerne et les jardins où nous aimions nous promener en enjambant les petits canaux d’irrigation sont plus difficilement accessibles.

la vue sur la campagne

Nous suivons le chemin derrière l’hôtel et découvrons une haie de fleurs violettes qui ressemblent à des volubilis mais fleurissant sur des buissons aux tiges épaisses et aux feuilles coriaces qui font penser à des lauriers-roses. Des hirondelles sillonnent le ciel, elles ont dû s’arrêter ici dans leur migration.

Un vieil homme charge de verdure une charrette tirée par un âne blanc. Un peu plus loin il y a un petit dromadaire blanc le long d’un très beau jardin de cultures maraîchères. De grands parasols carrés indique probablement un hôtel mais deux grands chiens nous font reculer.

les colosses de Memnon

Autrefois, les Colosses de Memnon se dressaient dans la verdure. Un grand chantier archéologique occupe l’espace entre les maisons et les Colosses. A l’arrière, c’est ouvert. Je me promène entre le quadrilatères creusés pour les fouilles. Je sui rapidement repérée par le gardien et un policier qui m’accueillent très gentiment. C’est fermé à la visite, il n’y a pas grand-chose à voir à part une grande stèle et des colosses , beaucoup plus petits que Memnon. Le gardien me montre un sarcophage. J’ai oublié mon porte-monnaie, le vieux me demande un stylo : justement j’ai une réserve de bic cristal tout neufs ! Pour le chantier de restauration on a fabriqué des briques d’argile crue alignées. Elles ont l’air anciennes mais sont estampillées « memnon » écrit dans un cartouche.

Comme nous passons devant sa maison le vieux monsieur assis sur sa banquette de bois nous invite à boire le thé. Sa femme envoie une jeune faire le thé. Elle coiffe une fillette d’un an et demi avec des petites couettes. La petite réclame le téléphone et demande sa chanson. Une vidéo la montre dansant avec une boîte de conserve en équilibre sur la tête. Même quand on vit dans une maison de terre traditionnelle on est accro depuis le plus jeune âge au smartphone comme les enfants du monde entier !

Les petits sortent de l’école qui est juste derrière les toilettes du restaurant. On peut les voir étudier assis par terre et les entendre ânonner en chœur. A l’heure du goûter tous les petits enfants viennent réclamer un cône de glace, des chips ou des biscuits en sachets individuels. Il y a 17 ans, nous avions partagé des chicklets et mangé des tronçons de canne à sucre avec eux. Mais d’abord ils baisent les mains de leur grand-père.

Le soir tombe, je vais faire des photos au soleil couchant jusqu’à Medinet Habou. Sur la route en terre des garçons (12-14 ans) jouent au foot pieds nus. Les claquettes servent de limites au terrains et aux buts, Trois femmes et leurs petits enfants sont assises sur un tapis, elles m’invitent au thé que je refuse en leur expliquant que je viens de le boire ?

La nuit tombe tôt : 18h, il fait noir et aussi très froid.

 

 

 

 

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                             

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

5 réflexions sur « Nour el Gournah, retour! »

  1. C’est quoi l’histoire du village détruit ? C’est un bien bel endroit, je suppose que c’est dans les usages d’offrir le thé aux visiteurs ?

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    1. @Aifelle : pour le village détruit,Attendre le prochain billet !
      Pour le thé, c’est effectivement l’usage en Egypte, mais pas que, au Maroc, au Sénégal, et aussi jusqu’en Ouzbekistan, en résumé dans les pays musulmans où on ne boit pas de bière ni de vin. Le thé ne se refuse pas, il se boit lentement et permet de discuter.

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