Sopron – Visite de la ville, concert à Fertöd

MITTELEUROPA  : UN MOIS A TRAVERS L’AUTRICHE, LA HONGRIE ET LA CROATIE

Vieille ville, vigne et vignerons

La vieille ville est très tranquille, pas de voitures en dehors de quelques vieilles Lada, Trabant ou Skoda qui stationnent.
Les murs des maisons basses à 1 étage sont peints de couleurs variées, un peu délavées, ocre jaune, ocre rouge mais aussi vert et même bleu foncé. De grands portails arrondis en lambris à chevrons, ouvrent sur des cours intérieures pittoresques. Nous découvrons parfois des jardins, des tonnelles de vignes, des ruelles pavées avec des escaliers de pierre extérieurs. On se croirait à la campagne. Parfois, aussi, quelques tables pour la dégustation du vin devant les caves.

Commerce frontalier

Une rue commerçante  ceinture la vieille ville. Des boutiques de luxe offrent des vêtements de marques et des chaussures détaxées pour les Autrichiens venus de l’autre côté de la frontière toute proche. Sur le trottoir, des vanneries bon marché et toute une gamme d’articles déclinant le tonneau sous toutes les variations (tonneau cache-pot, tonneau à roulette, scié en deux…).
Au coin d’une rue, un homme et une femme proposent les cerises et les petits pois de leur jardin écossés. Il y a d’innombrable boutiques de lunettes (grandes marques Dior, Carven, Lacoste…) coiffeurs et salons de beauté, pédicures, solarium, bronzarium… bijoutiers et horlogers.

Les deux hôtesses de l’Office de Tourisme nous conseillent très aimablement  et réservent par téléphone nos places au château de Fertöd pour le concert de ce soir.

Tour de Feu

Tour de gué qui domine la ville. Du balcon la vue sur les toits et la place est belle.

Musée de la Pharmacie : Semmelweis

Nous entrons au Musée de la Pharmacie de l’Ange. Les pharmacies étaient très nombreuses à Sopron. On peut admirer les bocaux de porcelaine et de verre, (photo interdite), achat de la carte postale obligé, un gros mortier de bronze, des balances de précision. Le certificat d’une sage-femme porte la signature de Semmelweis, le découvreur de l’asepsie. C’est un de « mes hommes illustres ». J’ai parlé de lui aux 3èmes. De vieilles tablettes d’aspirine Bayer sont aussi exposées.

maison Storno

La Maison Storno est un bel hôtel faisant le coin de la place. Au premier étage, de nombreux souvenirs de la ville y sont exposés dans des vitrines : miniature représentant l’armée turque de Soliman, affiche de concert de Liszt, armures et mobilier…Au second hôtel les appartements de Storno se visitent sous bonne garde d’une guide qui promène un vieux magnétophone et qui désigne les objets selon la gestuelle des hôtesses de l’air. Cet appartement est tout à fait remarquable : Storno et son fils ont restauré des demeures historiques en Hongrie et à Vienne. Les murs sont revêtus de lambris étonnants provenant  de bancs d’églises sculptés encadrant les portes. Toute une partie de la demeure est dans le style néo-Renaissance comme le palais Ferstel ou l’Opéra de Vienne. On imagine les intérieurs des immeubles du ring avec les fresques gothiques ou Néo Renaissance, les meubles noirs aux pieds tournés ou de fine marqueterie les murs sont surchargés de tableaux, miroirs ouvragés. Certains meubles sont anciens, vieux coffres italiens, chaises-masques étranges.

A midi nous nous installons sur la terrasse, c’est très agréable d’avoir un chez-soi avec une cuisine de la jolie vaisselle et une terrasse, c’est reposant et confortable après les fast food de Vienne, délicieux, mais picoré dans une barquette.

Bain Thermal

Un bain thermal connu depuis les Romains nous tente. La réalité s’avère décevante. Un hôpital qui possède une piscine thermale  est un hôpital : couloirs sinistres, accueil très désagréable. Nous payons 50 forint pour une « cabine ». On nous donne une clé et on nous introduit dans une pièce où une dizaine de femmes se déshabillent . Cela ne me gêne pas le moins du monde pas plus ici qu’au hammam.
Nous comptions sur la piscine pour mettre nos habits du dimanche pour le concert de ce soir.
La piscine est couverte, partagée en couloirs par des lignes de flotteurs rigides. A l’intérieur de son couloir, tout le monde nage sagement. Je me fais disputer parce que je ne garde pas bien ma droite. Il faut respecter le sens giratoire. Je fais six longueurs. Notre expérience balnéaire a un goût de raté.

Fertöd

La route vers Fertöd est très belle à travers des vignes avec de jolies vues sur le lac au loin et passe par de petits villages aux maisons basses.

Le château de Fertöd est vraiment ravissant. Une grille en ferronnerie ouvragée ouvre sur des jardins à la française. Dès qu’on la passe c’est la surprise : le château ne forme pas une barre comme à Schönbrunn ou au Belvédère, il est arqué entourant un jardin ovale. Cette courbure m’enchante. Face à la grille un escalier en fer à cheval, dans l’ombre, ferronnerie et statues. Comme à Schönbrunn, il est peint en ocre jaune. Les fenêtres, tout en courbes gracieuses, sont ornées de guirlandes et macarons pleins de fantaisie. Des vasques de fleurs et encore des guirlandes coiffent les ailes du bâtiment.

Nous achetons les billets 1000 forints (30F).La salle de concert est installée dans la Galerie des Glaces qui donne sur le Parc. Des chaises dorées font face à un piano à queue. Nous sommes assises aux meilleures places au premier rang..

Le concert commence avec Vivaldi (flûte, hautbois et piano), nous sommes placées si près qu’on voit très bien les clés et le jeu de la pianiste. Par la fenêtre les hirondelles semblent attirées par la musique. On dirait qu’elles apprécient particulièrement la flûte. Puis une suite italienne de Bach au piano, Telemann : flûte, hautbois piano, Donizetti sonate au piano et flûte, Weber piano et saxo, un saxo énorme très grave joué par un jeune très enthousiaste qui a l’air de beaucoup s’amuser, Schubert An der Musik, sérénade et Cimarosa : piano hautbois et flûte.

 

Ce concert est un enchantement! Dans les glaces les lustres se reflètent. Au plafond, une fresque pastel. Sur les murs blancs  se détachent des moulures dorées, tantôt des fleurs mais aussi des motifs guerriers. Aux coins des divinités portent des cornes d’abondance, l’une remplie de gerbes de blé, l’autre de fruits peints.

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

7 réflexions sur « Sopron – Visite de la ville, concert à Fertöd »

    1. @dominique : J’admire également Semmelweis! Quand j’enseignais je donnais régulièrement à faire un exposé aux élèves de la Cordée. J’ai fait pour lui une exception dans mon boycott de Céline.

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