Aux alentours de Dolce Luna : plage de Feraxi, étang de Collostrai

CARNET SARDE

L’heure magique

l’heure magique : lever de soleil sur Dolce Luna

6 heures du matin : l’heure magique. La grosse boule tamisée par la brume apparait derrière le caroubier dans les siliques vert tendre sont déjà formée. Les clochettes des chèvres tintent. Bientôt, le berger leur fera traverser la route. Chant des oiseaux.

Je dessine l’étang de Salinas avec ses reflets. Les reflets ne sont visibles que le matin et à la tombée de la nuit. L’étang est alors un miroir argenté tandis que la surface de la mer est plus rugueuse. L’hôtel ressemble à un paquebot proche du rivage. Bientôt il fera trop chaud mais pendant l’heure magique je porte ma chemise à manches longues.

J’aimerais que ce miracle s’étire.

Balade le long de l’étang de Collostrai

le Capo Ferrato et l’étang de Collostrai qui brille derrière les arbres

Après San Priamo, la SP18 se dirige vers Capo Ferrato. Il fait encore frais à 9h30. Je marche le long de la route le long de l’étang et je m’amuse à herboriser avec l’application PlàntNet les touffes roses au bord de la route m’intriguent ; PlantNet propose canche mais aussi orpin(sedum) j’élimine la canche qui est une graminée.

mylabres inconstants

Les fleurs roses sont des Centaurées à feuille de navet(Centaurea napifolia) . L’application détermine un chardon d’Espagne à fleurs jaunes et un chardon bleu qui porte un groupe d’insectes noirs et orange qu’iNaturalist identifie comme Mylabres inconstants. J’ai été bien inspirée de ne pas y toucher : ils secrètent de la cantharidine toxique et irritante. Certains chardons portent de très belles capitules comme des artichauts.

Pendant que j’herborise Dominique m’appelle : une tortue a tenté de traverser la route. Elle a prévenu les autres automobilistes en faisant des appels de phares qui ne les ont pas ralenti. Par chance la tortue est passée sous le châssis entre les roues, puis elle a fait demi-tour. Sur le bord de l’étang de Collostrai poussent surtout des tamaris, le long de la route on a planté des eucalyptus. Etrangement, malgré la grosse chaleur je ne sens pas leur parfum.

Spiaggia di Feraxi

buissons de cistes jaunes

Après 3 km, une piste est fléchée Spiaggia di Feraxi avec une tête de poisson dans la flèche et ITTITURISMO qui indique soit des activités de pêche soit un restaurant de poisson proposant de la pêche locale. Dominique prend la piste en voiture tandis que je continue à pieds. La promenade est égayée par des buissons jaunes éclatant : cistes jaunes Cistus halimifolius qui forment de gros massifs. A droite les pistes sablonneuses vont vers la mer. Un peu trop sablonneuse à mon goût : j’ai peur qu’on ne s’enlise. Nous nous garons près d’autres voitures à quelques centaines de mètres de la mer sous des pins. La spiaggia di Feraxi est une immense plage vierge de toute installation. Chacun apporte son (ses) parasol(s), sièges et glacière. Le sable est très blanc, très fin. L’eau merveilleusement claire. Les affiches Anticovid19 indiquant les distances de sécurité à respecter semblent une vaste blague : sur des kilomètres à la ronde, il y a à peine une vingtaine de personnes. Une plage de rêve. Très belle baignade mais pas de nageurs. Je reste près du bord.

Nous avions prévu d’aller au restaurant mais il est trop tôt.

colonie pénitentiaire

Je programme le Musée ethnographique de la colonie Pénitentiaire de Castriadas recommandé par le Guide Vert que GoogleMaps reconnaît parfaitement et m’indique « ouvert jusqu’à 14h » 17 km de notre position. A 11h30, nous arrivons sur le parvis de l’immense établissement peint en rose (mais en travaux) . la région aurait été dévastée par la malaria et la peste. Devenue déserte, on auait utilisé des prisonniers pour bonifier els terres et développer l’agriculture.

A la petite station-service, la dame pompiste m’explique que le musée a fermé et a été transféré à Sa Manduria dans le voisinage. On cherche. Pas de fléchage, évidemment on ne trouve pas.

Cela fait beaucoup de visites loupées dans le coin : les 53 menhirs, le nuraghe, les restaurants fermés….je commence à douter de mon organisation avec le smartphone, GoogleMaps et TripAdviser, le site officiel du tourisme  Sardegnaturismo.it n’est pas plus fiable. Le Covid a fait fermer de nombreux sites qui n’ont pas encore re-ouvert. Est-ce négligence des propriétaires ou des autorités qui ne mettent pas à jour les informations sur Internet ? Ou tout simplement est-ce que la saison touristique n’a pas encore démarré ?

Après la déconvenue du musée Ethnographique, une autre nous attend à San Giovanni. Nous arrivons à 12h30 au restaurant Marina Gio . On nous a promis une réduction en nous recommandant de Dolce Luna. Marina Gio est une très belle pizzeria très bien située sur la plage. Personne encore dans la salle vide. « Vous avez réservé ? C’est complet ! » Comme on se prévaut de Dolce Luna, le serveur nous trouve une table au beau milieu de la pièce loin des fenêtres et de la terrasse. Nous sortons. Un autre établissement pizzeria-bar est l’annexe du beau restaurant avec des tables à l’extérieur qui nous conviennent tout à fait. On veut bien de nous, en revanche le menu est restreint : entrées de la mer, salade verte, bifteak-frites ou calamar grillé. Pas de pizza (pour une pizzeria c’est un comble !) pas de pâtes (en Italie ??)

Nous allons à Muravera chez Conad où j’achète des hamburgers de luxe (4.4€) et des courgettes. Ce n’est pas festif mais tant pis ! Nous faisons la sieste au gîte. Je lis L’Île des Âmes de Piergiorgio Pulixi , polar sarde qui me sert aussi de guide touristique. Je dessine. Notre gîte Dolce Luna est merveilleux : plutôt en profiter que de battre la campagne à la recherche de attractions invisibles.

Baignade à la Spiaggia di Collostrai. Je reconnais les retraités qui étaient là hier (sans cannes à pêche), chacun le nez dans le smartphone. La mer est d’huile, je nage parallèlement à la côte de parasol en parasol. Un groupe de parasols multicolores signale des familles nombreuses avec une ribambelle de gamins.

Maudits soient les moustiques ! Au coucher du soleil malgré les vêtements couvrants et les répulsifs ils foncent au visage. Après en avoir écrabouillé deux d’un coup, je rentre.

 

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

2 réflexions sur « Aux alentours de Dolce Luna : plage de Feraxi, étang de Collostrai »

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