Monte Arci – le musée et le sentier de l’obsidienne

CARNET SARDE

Monte Arci

Le Monte d’Arci (812 m) déploie sa large silhouette en bouclier près de la voie rapide S.S. 131 ; nous l’avions remarqué en arrivant dans la région lundi. Selon l’Île des Ames, le polar de Piergiorgio Pulixi, que je viens de terminer, au Monte d’Arci les forces telluriques attiraient les adeptes de la secte néo-nuragique. Ce volcan, un peu magique, ne pouvait que me plaire. Depuis longtemps, je collectionne les volcans.

Le Musée de l’Obsidienne est à Pau, sur les flancs du volcan. Non loin de là, le Parc Géominier aorganisé des points d’observation et des sentiers de randonnée.

Comme la route est longue, nous sommes parties tôt pour arriver à l’ouverture du musée. A Riola Sardo la petite route SP 12 nous fait éviter Oristano. Des petits champs rectangulaires vert vif attirent notre attention : des rizières ! Certaines sont même inondées.

31 km sur la S.S. 131 – route à 2×2 voies Cagliari-Sassari – qui ressemble à une autoroute. A la sortie Uras, la S.S. 442 s’élève dans la montagne par de larges virages et tourne dans les gros buissons des lentisques. Dans les vallées, des champs moissonnés où paissent des brebis. Des amandiers et de la vigne. Paysage de collines, presque de montagne, très paisible, ressemblant un peu au Massif Central et parfois à cause des cyprès à la Toscane. Les eucalyptus sont vraiment encombrants, on les voit partout en Sardaigne.

Nous traversons Ales – village natal de Gramsci .

Echantillons d’obsidienne et matériel pour la tailler au temps des nuraghes

9h30, en attendant l’ouverture du Musée de l’Obsidienne à 10 h, je fais un  tour dans les rues désertes pavées de basalte et de galets. Dans les murs je remarque des blocs noirs brillants : l’obsidienne. Je suis adepte de la « géologie des murs ». Un chemin de croix contemporain traverse le village : le visage du Christ modelé en terre est assez réussi.

Le Musée  qui a pour sujet unique l’Obsidienne,  utilise tous les moyens modernes : audioguide multilingues, écrans tactiles, belles photographies en couleur grand format. Mise en scène soignée et jolies vitrines où les lames, éclats et nucléus d’obsidienne sont présentés comme des bijoux.

L’Obsidienne résulte de la solidification rapide d’une lave fluide, une vitrification. La teneur en silicium varie selon les variétés.

Dans la première salle, des échantillons de silex, glauconie, marnes amorphes, sont présentés à côté de l’obsidienne noire ou teintée de brun et de gris. Certains échantillons d’obsidienne sont rubanés et très beaux.

La salle suivante montre comme les hommes, pendant la Préhistoire ont appris à débiter les blocs en nucléus, lames, pointes, et comment ils ont commercé à travers la Sardaigne et au-delà de la mer pour exporter l’obsidienne au nord de l’Italie et même jusqu’en Gaule et en Catalogne. Une pirogue monoxyle occupe le fond de la salle.

L’obsidienne est le plus souvent noire mais pas toujours elle peut être colorée et rubanée

Un joli musée pour un sujet très pointu !

Pau a très bien indiqué les sites du parc Géominier. Nous trouvons facilement le Sentier de l’Obsidienne recouvert d’éclats noirs et brillants. Des panneaux bilingues nous interdisent de prélever des échantillons avec des amendes prohibitives de 500€ pour un petit éclat et 5000€ pour un gros. L’obsidienne sarde ne s’exporte pas : la boutique propose de jolies pointes mais en obsidienne d’Arménie. Jolie promenade un peu escarpée dans un  sous-bois de chênes. Une autre promenade est proposée un peu plus bas sur le thème de la faune de la forêt.

Nous retournons à Ales pour visiter le Musée du Jouet. Sur la brochure il y avait de jolis objets en liège. Impossible de le trouver à Ales puisqu’il se trouve à Zappara. Introuvable à Zappara, il est fermé depuis deux ans. Un monsieur très bavard nous conseille d’aller plutôt à Burrumini qui est à 20 km.

 

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

2 réflexions sur « Monte Arci – le musée et le sentier de l’obsidienne »

  1. Des amendes, un moyen radical de conserver ses ressources naturelles et historiques! Encore faut-il qu’il existe des forces de l’ordre pour faire respecter ou sanctionner…
    Je me rappelle avoir admiré de magnifiques lames d’Amérique du Sud ou Amérique centrale, sans doute plus décoratives qu’opératoires…

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