les villages miniers de la côte sud-ouest de la Sardaigne

CARNET SARDE

Belvédère sur la corniche avant Nebida

Juste à côté de chez nous Dominique repère un chemin et un panneau Cala Grotta. Un condominium barre la route. Il est construit de villas originales est-ce le village cyclopi ou le village Polyphème ? Un sentier le contourne et va à la falaise : spectacle magnifique mais j’ai oublié de prendre mon téléphone.

Avant le Pont Romain nous entrons dans la Saline pour observer les flamants qui ne sont pas si roses que cela. Calme et sérénité. Les salines ne sont plus exploitées mais il y a de gros tas de sel encroutés sur les bords. La SS 126 – Strada Statale Sud Occidentale – ici les routes ont des noms que le GPS serine – passe à côté de Carbonia et de ses zones commerciales. Il faut quitter la 126 après Gonnesa et prendre la SP 83 pour un parcours en corniche spectaculaire. On remarque la floraison des mimosas.

Fontana da mare

Fontana mare une piste dans une pinède conduit à un parking payant proche des plages. L’une d’elles sableuse qui ne semble pas vouloir se terminer et une autre, séparée par des rochers, a une vue merveilleuse sur de grandes falaises et l’îlot du Pain de Sucre. Baignade bien rafraîchissante pour bien commencer la journée.  Le gardien du parking est sympa, comme nous ne sommes même pas attardées une heure, pour nous ce sera gratuit !

La route entre Fontana Mare et Nebida est extraordinaire : à-pic vertigineux, roches rouges, oranges, falaises blanches qui se détachent sur la mer bleue et le maquis vert vif. L’îlot pain de Sucre se rapproche, Dominique pense à Sarq et moi, au Mont Aiguille. Selon Wikipedia, 133 m de haut, est formé de calcaire Cambrien, ce serait un stack, un pinacle de pierre détaché du littoral par l’érosion.

Nebida

les hautes falaises et le pain de sucre vus du Belvédère avant Nebida

L’arrivée sur Nebida est intéressante : on voit des restes d’exploitation minière, de beaux bâtiments de pierre : la  « laveria », ont perdu leurs toits et sont en ruine. J’aurais aimé en savoir plus sur cette exploitation minière de zinc et de plomb. Des visites sont organisées mais il aurait fallu téléphoner, prendre rendez-vous.

Nebida ruines industrielles

Avant-goût : la promenade autour de l’éperon rocheux juste à l’entrée de Nebida, promenade dallée à plat qui surplombe la Laveria. Une pizzeria a installé ses tables à l’ombre au milieu de l’allée. C’est trop tôt mais tentant.

La petite ville se tasse sur l’autre versant. Une grue pour la construction d’un grand immeuble la surplombe. Quel gâchis pour le paysage !

Masua

Masua roches ruiniformes à la sortie de Masua

Nous trouvons à Masua le restaurant de plage : le Warung Beach Club . Sa terrasse, couverte et fermée, est au-dessus des installations de plages. Classieux et cher, tant pis ! Jolie décoration. Une idée originale comme bouquet de table : trois bouchons de liège sont collés une branchette de lentisque fraîche y est fixée. Sièges metteur en scène très confortable et tables en bois lazuré. Joli, classieux mais très prétentieux. Quand je m’adresse au garçon en Italien, il s’entête à me répondre en anglais. C’est vexant ! Chichis pour remplir (à peine la moitié) du verre de vin. L’eau en carafe est payante (on y ajoute même la TVA) les moules à la tomate (16€) sont absolument délicieuses avec de vrais morceaux de tomate fraîche. La pizza margharita(14€) est petite sa pâte est épaisse (certains aiment, pas nous) mais il y a de vrais morceaux de tomate et du pesto de basilic frais. C’est bon mais bien cher.

Entre les moules et le café, je fais une courte baignade le long des lignes de bouées des gommone

Le restaurant organise également des excursions en mer : 1h Pane di Zucchero 25€, 3h 60€ tour de la mine à Porto Flavia

La mine a été abandonnée en 1999. Elle est spectaculaire, énorme vue de la route.

La route de Buggeru

Buggeru tunnel

Sur a carte Michelin, la route s’interrompt relayée par une piste jusqu’à Buggeru distant de 15 km, aller et retour inenvisageable à 15 heures. Bonne surprise : ce n’est pas une piste mais une excellente route qui franchit une montagne (la grande falaise blanche qu’on a vue de loin) . La montée est très raide et la descente aussi. Au début, paysage ruiniforme avec des pitons et des chicots. Après le col le maquis devient sec et clairsemé.

Buggeru est un village minier. Sa transformation actuelle vers le tourisme efface le passé ouvrier. Les installations industrielles sont vraiment en ruine ? les maisons ouvrières ont été modernisées. Une marina héberge des voiliers de plastique. Un grand chantier est en cours sur le port : on nivelle, on recouvre de terre, on cimente…Si nous étions arrivées le matin nous aurions pu prendre le train touristique qui roule dans le tunnel de la mine. J’aurais pu visiter le Musée. Arriver à 15h en Italie est une hérésie. Tout est fermé. Trente kilomètres pour rien, bougonne Dominique. Pas tout à fait : la route était belle, nous avons entendu les cigales. Et puis le nom de Buggeru m’est familier : à cause du massacre de Buggeru

La première grève eut lieu en 1904. Pour toute réponse, l’armée tira sur les ouvriers : trois moururent, et nombreux furent les blessés. C’était le 4 septembre, …

J’aurais regretté de ne pas y passer alors que nous étions si près.

 

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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