Exposition temporaire jusqu’au 28 Aout 2022

Je ne connaissais pas du tout Eugène Leroy j’avais juste vu les affiches dans le métro et je n’étais pas convaincue. C’est l’article dans le blog des Lunettes rouges qui a attiré mon attention. Et j’ai passé une matinée, fascinée.
L’exposition est thématique, des œuvres d’époques différentes se côtoient, certaines portent une date, certaines deux, le tableau a été revisité peut être vingt ans plus tard.

Même modèle. Evolution dans le tableau qui a subi des empâtements

Face aux portraits de Valentine ceux de Marina. Le modèle disparait sous les couches de peinture. Une femme blafarde émerge
Une démarche analogue s’applique à la section suivante Après les Maîtres

Si les tableaux présentés ici sont loin de l’académisme, Leroy connaît les peintres, s’en inspire, les revisite. En 1943 sa peinture est ici très figurative. il ne copie pas le tableau de Breughel, on voit encore les personnages.

On ressent une parenté dans l’éclairage, l’atmosphère. Il faut prendre du recul Giorgione est aussi revisité dans le Concert Champêtre – thème qui occupe toute une section .

le Concert Champêtre a tant de relief que je m’approche, essaie de l’aborder de profil par la tranche comme une sculpture.
Nus

Avec les Trois Grâces toute une série de nus, debout, couchés, assis « bleus », « jaune »

D’une sorte de magma de couleurs émerge une figure blafarde. Je m’assois sur le banc pour les voir surgir avec plus de netteté. Ces silhouettes informes au premier regard semblent venir vers moi.
Portraits

Une grande salle est remplie de têtes, autoportraits : tableaux très sombres qu’il faut apprivoiser. Ils sont très expressifs. Un regard ébahi, halluciné sort de l’ombre, le haut du visage caché.
Fleurs, arbres, paysages
Les fleurs sont très colorées. Un rouge vif jaillit du tableau. J’ai proféré les arbres et les troncs.
Crucifixions

Peintes autour des années 50, elles sont plus figuratives et moins épaisses.
Après toutes ces séries sombres la suite de l’exposition se trouve dans de grandes salles blanches avec un éclairage zénithal. De nombreux petits paysages , ciels et marines sont alignés. Les paysages sont frais et lumineux. On ne croirait pas qu’ils sont l’œuvre du même artiste. Tous sont datés des années 50 ou 60.
L’exposition se poursuit dans ces salles très claires mais déclinent encore de grands tableaux très épais, empâtés, encroutés avec beaucoup de brun et de noir. Retour à Giorgione et à Vénus. j’ai choisi la Vénus jaune

C’est une exposition surprenante. Il faut du temps et de la disponibilité pour se laisser attirer par cette peinture difficilement lisible, peu aimable. Elle incite à la méditation : Il faut laisse le sujet venir au spectateur.
Il y a quelque chose de Jean Fautrier déjà, je trouve dans l’autoportrait d’Eugène Leroy que vous me faites découvrir, Miriam.
Les représentations d’ôtages, d’Oradour-sur-Glane ont le don de me bouleverser encore plus profondément que toute visite, que toute photo. C’est, je crois, par une plongée douloureuse et pertinente dans l’inconscient qu’il fait fulgurer la conscience.
Et le ressenti d’Eugène Leroy, une énigme inquiétante, non ?
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Étrange. complètement inconnu pour moi. C’est vrai qu’il y a du Fautrier dans ses tableaux, ou l’inverse je ne sais pas… Merci pour cette découverte !
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Conseil suivi Miriam 😉 j’ai vagabondé de blog en blog . Il y en a un certain nombre. Deux fois le rapprochement entre Leroy et Fautrier a été fait.
Un retour sur l’œuvre de Fautrier permet de bien sentir leur différence. Je ne pense pas que l’un ait inspiré par l’autre. Les deux sont fascinants. Ils n’ont pas le même propos.
Pour Eugène Leroy, vous pourriez apprécier toutes deux, si vous ne l’avez déjà vue, cette vidéo que je viens de dégoter :
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@cloloze : merci pour ces commentaires constructifs. J ai aussi pensé à Fautrier .je vais aller voir la video
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Cela semble passionnant de découvrir ce peintre dont l’oeuvre doit se mériter à ce que je vois. Impossible, je suppose, de le comprendre vraiment d’après des reproductions. Ce sont les tableaux plus clairs , moins épais , que je préfère au vu de tes publications.
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@claudialucia : les tableaux les plus clairs et les moins épais sont généralement les plus anciens. Leroy travaille la matière, ajoute des couches, sculpte. Evidemment la photo ne peut pas rendre la profondeur, les superpositions, les coulures, les ajouts mais quand on est devant le tableau tout cela est perceptible et très intéressant.
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