ROMAN EPISTOLAIRE / BALZAC avec Et Si on Bouquinait un peu

Balzac sait tout faire : des gros romans bien touffus comme les Illusions perdues, de courtes nouvelles comme La Grande Bretèche que j’ai lue en un trajet de train, historique comme Les Chouans, polar, une Ténébreuse Affaire, et même fantastique…
Cynique, souvent misogyne, il sait dans Les Mémoires de deux jeunes mariées, se mettre dans la plume de deux jeunes filles tout juste sorties du couvent avec leurs rêves d’amour et de mariage. Etonnant!
« Voilà, ma belle biche blanche, ni plus ni moins, comment les choses se sont passées au retour d’une jeune fille de dix-huit ans, après une absence de neuf années, dans une des plus illustres familles du royaume. »
Louise et Renée sont amies intimes depuis le couvent de Blois où elles ont passé de nombreuses années. Elles entretiennent une correspondance pendant une douzaine d’années et font des confidences détaillées sur l’amour, le mariage, les enfants, la décoration de leur intérieur….
« De nous deux, je suis un peu la Raison comme tu es l’Imagination ; je suis le grave Devoir comme tu es le fol
Amour. »
Renée est provençale, on l’a retirée du couvent pour un mariage de convenance avec le fils d’un voisin de ses parents.
» Tu sors d’un couvent pour entrer dans un autre ! Je te connais, tu es lâche, tu vas entrer en ménage avec une
soumission d’agneau. Je te donnerai des conseils, tu viendras à Paris, nous y ferons enrager les hommes et nous deviendrons des reines. »
Louise se morfondait au couvent, ses parents souhaitaient donner son héritage – fort conséquent – au frère benjamin. Elle refuse d’abord de se laisser dépouiller puis tombe amoureuse d’un Grand d’Espagne, en disgrâce, mais toujours fort riche. Son mariage avec Felipe fait l’affaire des parents qui peuvent donc capter l’héritage dont elle n’a plus vraiment besoin.
Destins opposés: Renée, mère de famille, provinciale, dévouée à la carrière de son mari et Louise, parisienne, mondaine, qui vit deux fois une folle passion. Laquelle trouvera le bonheur?
J’ai d’abord été curieuse de lire ces confidences, les analyses psychologiques, la peinture de la vie parisienne, les inventions des amoureux…
Balzac détaille, par la plume de Renée, l’élevage des nourrissons, des pages et des pages de puériculture, j’ai commencé à m’ennuyer fermement.
Les stratégies pour cultiver l’amour-passion m’ont également lassée. Peu sympathique cette Louise qui invente des épreuves chevaleresques pour éprouver son amant, puis enferme son second mari dans une sorte de paradis sucré dont il cherchera à s’évader.
Un Balzac original, sans l’esprit caustique qui pimente romans et nouvelles. Cette correspondance de midinettes est bien décevante.
🤍🤍
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C’est vrai qu’on ne trouve sympathique ni l’une ni l’autre, je pourrais dire, surtout Louise est agaçante!
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je n’ai pas eu la même impression que toi, ce qui m’avait frappé à la lecture c’est la naiveté, l’innocence de ces femmes qui doivent tracer leur chemin sans aide aucune
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Je ne l’ai pas lu donc je ne peux te dire ce que j’en pense. Tu es des nôtres le 31 Juillet pour Une ténébreuse affaire ?
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@claudialucia : j’ai lu Une ténébreuse affaire il n’y a pas longtemps, je vous enverrai le lien vers mon billet
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Je ne me rappelle plus si j’ai ou non lu ce titre il y a une quarantaine d’années, à l’époque où j’obtenais un « classique » en livre d poche par mois, moyennant la corvée de descendre la poubelle quotidiennement depuis le 4e étage de l’appartement de mes parents!
Et maintenant, il va falloir que je grimpe sur un escabeau pour atteindre les « B », tout en haut de mes rayonnages de pochothèque personnelle (y a pas beaucoup de « A »…).
Merci pour la piqure de rappel…
(s) ta d loi du cine, « squatter » chez dasola
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@tadloiduciné : façon originale de monnayer les services domestiques d’un adolescent! Au moins ils ne t’ont pas dégoûté de Balzac! a moins que ce soit toi qui choisisse les titres
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