la Pointe des Espagnols et Camaret

CROZON

Le Fret

Roscanvel : vipérines

Le Fret, notre port d’attache est à 800m du gîte. Alignées sur le quai, les petites maisons bretonnes, certaines blanches d’autres colorées, une plus grande, jaune, clôt la série, perpendiculairement en face du port de pêche. Plus loin, le quai des navettes pour Brest(en saison), vélos électriques en libre-service. De là je découvre une petite plage. Un peu plus loin, l’Ile Longue, base militaire, donc inaccessible. En face, Brest. La seule petite épicerie-dépannage est fermée ce matin.

Roscanvel

Pas plus de courses possibles à Roscanvel, c’est décidé, nous irons au restaurant !

Roscanvel : fontaine et lavoir

 Roscanvel est un village charmant autour de son église Saint Eloi, XVIIème siècle. Ses vitraux modernes, colorés, en verre très épais, surprennent. Ils étaient l’œuvre de Labouret selon la technique originale de dalles de verre cloisonné ciment. Un incendie en 1956 a mis à mal les vitraux originaux qui sont remplacés par des copies. En face de l’église, une pelouse sert d’écrin à une très jolie fontaine (1666) et à un lavoir (1831). Dans l’église, on peut trouver un circuit de promenade de découverte des sources, fontaines et lavoirs autour de Roscanvel. Bordant la pelouse, une belle maison avec un jardin fleuri. Des vipérines des Canaries (Echium pininana) très hautes, très touffues, bleues attirent mon regard. Malheureusement, elles sont à contre-jour et les couleurs ne ressortent pas. La propriétaire surgit et m’invite à entrer dans le jardin pour avoir un meilleur éclairage. « Savez-vous comment elles s’appellent ? – savez-vous combien de temps elles vivent ? – Trois ans » dit la dame –« la floraison va précéder leur mort. Il faudra les arracher. Elles ne font pas de rejet mais se dessèchent. Il faudra recommencer avec des graines ». La dame n’est pas inquiète. Les inflorescences donnent de nombreuses graines. Ces belles colonnes bleues attirent bourdons et abeilles vraiment très nombreux.

De la petite place, partent deux randonnées signalées par des flèches en bois malheureusement pas de balisage visible. Visorando m’oriente sur la route jusqu’à Port Scorff parmi des jardins fleuris et longeant la mer. Puis on quitte la route au Lez pour monter sur l’arête de la Pointe. Je trouve le GR qui chemine en sous-bois, promenade très tranquille. A l’approche de la Pointe je passe à côté des fortins, batteries des fortifications. Mais c’est le chantier : le GR est refait, élargie, sablé, dans le parking de la Pointe de gros engins travaillent. Des grillages interdisent le GR qui conduit à la Pointe. Quelle est la raison de ces travaux ? Souhaite-t-on canaliser les visiteurs, mettre en valeur les fortifications, ou sécuriser le sentier côtier mis à mal à cause de l’érosion ? Aucune explication n’est proposée.

Pointe des Espagnols lavoir de Stiff

Sur l’autre versant de la pointe, le sentier domine une côte très escarpée. La végétation est rase : bruyère très fleurie, fougères-aigles très vertes ? Dans un creux, le sentier passe en sous-bois frais et humide. On a même construit un chemin de planches qui conduit à la jolie fontaine et au lavoir de Stiff aménagé à la fin du XIX ème à l’usage des militaires. Des papyrus et des arums se reflètent dans le miroir d’eau du lavoir. Le sentier remonte ensuite et suit la côte en balcon.

Digitales

A l’approche de Camaret la route passe à côté d’une base militaire en fonction. Décidemment, cette Pointe des Espagnols est très militarisée !

Avant d’arriver à Camaret : la plage protégée par la Pointe Sainte Barbe a un nom étrange La mort anglaise est très accueillante malgré son nom. J’apprendrai après que ce nom correspond à un épisode de la bataille de Camaret.

Camaret

Camaret port, tour Vauban, chapelle

Nous arrivons à l’heure du déjeuner à Camaret. Les terrasses des restaurants sont alignées sur le quai sous un beau soleil. Promesse d’un bon déjeuner. Promesse qui ne sera pas tenue. Impossible de garer la voiture. Impossible aussi de revenir en arrière, le quai est à sens unique. En général, une rue parallèle est en sens unique inverse. Pas à Camaret ! Impossible de faire le tour, il faut retourner dans la campagne. Nous ne déjeunerons donc pas au restaurant mais grignoterons biscuits apéritif et andouille en réserve dans la voiture. Cela donne soif ! Je retourne à pied vers le quai avec l’intention d’acheter une bouteille d’eau minérale dans une épicerie, un bar ou un restaurant. Je suis entrée dans chaque établissement avec cette demande simple : « pouvez-vous me vendre une bouteille d’eau ? »Eh bien non ! Ils ne peuvent pas. Je retourne à notre banc les mains vides. La mauvaise volonté a une excuse : la consigne. En effet, sur chaque table, il n’y a aucune bouteille en plastique, seulement de lourdes bouteilles de verre, sans bouchon. Pas de San Pellegrino, ni d’Evian ou autre « marque ». Château-La Pompe uniquement. Pourtant je milite pour cela. Voici que le boomerang me revient à la figure. Pareil pour la piétonisation ! Si j’avais pris ma gourde peut être me l’auraient-ils remplie ? pas sûr.

Notre Dame de Rocamadour est une jolie chapelle au clocheton décapité par un boulet en 1694 au cours de la Bataille de Camaret, tentative anglo-hollandaise de détruire la flotte française. Un autel peint rappelle cette bataille. A côté de la chapelle se dresse la Tour Vauban.

Après ce déjeuner raté nous retournons à la jolie plage de la Pointe Sainte Barbe . j’ai approfondi mon « longe-côte » en marchant avec l’eau à mi-cuisse. Si le beau temps persiste je me baignerai avant la fin de la semaine !

 

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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