NOIRMOUTIER

Pour tenter l’aventure du passage du Gois, il nous a fallu attendre la fin de la semaine. Le jour de notre arrivée, une course Les foulées du Gois bloquait le passage, ensuite les horaires étaient malcommodes. Aujourd’hui : basse mer à 10h 08 la route est dégagée de 9h10 à midi. Dominique a réservé une table au restaurant panoramique et chic Le Relais du Gois.
Les voitures sont très nombreuses sur la route, peu atteindront le continent. La plupart sont celle des pêcheurs à pied qui profitent de l’aubaine. Les huitres ont colonisé les pierres sur le bord de la chaussée, il suffit de se baisser pour les détroquer. D’autres vont plus loin munis de bêches et de paniers. Certains remplissent des bouteilles d’eau de mer. Tous ces personnages se détachent à contre-jour sur la surface lisse et brillante de ka vase. Des silhouettes, des reflets, des flaques argentées.

L’Equipement envoie des balayeurs pour enlever la boue. J’ai un peu peur des éclaboussures des véhicules qui me frôlent. Régulièrement des refuges sont prévus pour les étourdis qui se seraient laissé prendre par le flux. Certains ont des plateformes confortables. D’autres sont simplement des poteaux avec des barreaux métalliques. Peu pratique pour attendre des heures le reflux !
A pied il faut un peu moins d’une heure pour parcourir les 4.3 km de chaussée submersible.

Un pêcheur a son téléphone greffé à l’oreille. Autrefois, la pêche à la ligne était une activité silencieuse et méditative, silence relatif troublé par les chants des oiseaux, le clapotis de l’eau, le saut des grenouilles. Il y avait aussi un aspect convivial : pique-nique et bouteille de vin. Nostalgie….
Le Gois n’a pas toujours existé. L’accumulation des sédiments du fait de deux courants dans la Baie de Bourgneuf a construit un cordon surélevé. Ce n’est qu’en 1701 que ce passage a été documenté. Le pavage en dalles de ciment date de 1930, il a été recouvert ultérieurement de macadam.

A 11h nous sommes sur le continent, en face du restaurant Le Relais du Gois. Beaucoup trop tôt pour déjeuner. Nous partons explorer Beauvoir-sur-mer et Fromentine. Une petite route nous conduit à Port de Bec un port ostréicole important sur le Dain qualifié parfois de « port chinois » en raison de la centaine de pontons de bois sur pilotis.
Un restaurant sympathique Le Mordeau attire notre attention : deux terrasses extérieures dont une couverte ; par un auvent de bois, et à l’avant, la proue d’un navire avec la cabine de pilotage. Carte très variée : le menu du jour 13€90 comprenant entrée, plat, dessert et café mais aussi des moules sous toutes les variantes, des plats de fruits de mer ou des assiettes d’huitres ainsi que des plats plus sophistiqués comme « blanquette d’encornets aux crevettes » ou « marmite de lotte ». Nous réservons une table en terrasse (et annulons par téléphone le Relais du Gois)

En attendant nous suivons la route le long du littoral : installations ostréicoles de l’autre côté de passerelles, et un peu plus loin le parc éolien de Bouin :
Occasion d’en apprendre un peu plus sur ce Pays de Bouin que nous découvrons :
D’après un panneau sur site : Histoire du pays de Bouin
567 : un raz de marée fait périr toute la population de Bouin qui était une île
577 : retour de la population et construction de levées de terre
1715 à 1720 : une digue est construite pour enfermer le Polder du Dain
1940 : brèche dans la digue : 300 ha de polder se trouvent sous les eaux pendant 18 ans
1958 -1965 : reconstruction d’une nouvelle digue et nouveau polder.
Aujourd’hui Bouin se trouve sous le niveau de la mer à l’abri d’une digue de 14 km.
A propos des éoliennes : Utiliser la force du Vent
Autrefois le pays de Bouin comptait 14 moulins à vent. Pour les éoliennes mises en service en 2003 on note :
Rotor : 11 à 19 tours/minute
Vent de démarrage 4 m/s (14 km/h)
Vent d’arrêt : 90 km/h
Longueur d’une pale : 38,8m, longueur de la nacelle 10.3 m
En bas des éoliennes le GR (et la piste cyclable) rejoint Port de Bec (3.1 km) et se poursuis jusqu’au Gois (8 km) passant entre les blés déjà mûrs et les champs de tournesols encore petits. De temps en temps les grosses masses arrondies des figuiers rythment la promenade. Mauves vipérines, coquelicots fleurissent les abords des champs avec les ombelles des carottes sauvages. La taille des champs change avec celles de petits champs étroits de Noirmoutier.
Le temps se gâte, au restaurant les premières gouttes tombent. Nous avons choisi le menu du jour : salade composée maïs tomate, pommes de terre, moules et crabes, merlu à la sauce crémeuse et îles flottantes comme dessert. Roboratif, délicieux et vraiment pas cher ! heureusement que nous avions réservé, le restaurant refuse des clients.
Puisqu’il pleut nous rentrons à Noirmoutier par le pont. Il reste des fraises au stand du rondpoint . La dame n’en récolte qu’une cagette chaque matin.
Je suis passée en voiture il y a quelques années, un lieu avec une lumière incroyable, et cette atmosphère avec les pêcheurs…
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@nathalie : la lumière et les reflets sur l’estran mouillé m’ont aussi impressionnée
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🩵🩵🩵
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J’espère qu’en septembre nos amis nous feront découvrir le port de Bec ! Sympa ton compte rendu en tous cas
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@Thaïs : très pittoresque, et je te recommande le restaurant en face, sans prétention, simple.
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Belle balade, en effet. Je suis passée à Noirmoutier il y a quelques mois.
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Des images familières… j’y ai beaucoup pêché à pieds avec mes grands-parents, quand j’étais enfant…
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@Ingannmic : j’ai adoré ces figures de pêcheurs à pied en contre-jour
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j’aime beaucoup la première partie de ton billet, je ne peux plus hélas m’aventurer sur de tels randonnées mais de les lire ici me fait réver et c’est déjà pas mal
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@dominique : faire rêver est le plus beau compliment que tu puisses m’adresser!
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