vers la Pointe de Barfleur : Coutances, Saint Vaast la Hougue, Barfleur

BALADE NORMANDE

le Port de Barfleur

Traversée du Cotentin, du Sud-Ouest au Nord-Est par Coutances et Valognes (environ 110 km aller)

Jusqu’à Coutances, la route est une 2×2 voies très roulante dans une campagne boisée très verte. Les villages aux sévères maisons de pierre présente un homogénéité architecturale étonnante. Peu de constructions contemporaines défigurent l’ensemble. Seule concession au XXIème siècle : les ronds-points.

Cathédrale de Coutances : transept

La Cathédrale de Coutances se voit de loin, perchée sur sa colline. Y accéder en voiture est un peu compliqué. Il faut tourner autour de la vieille ville avant d’arriver sur la grande place située entre la Mairie et le parvis de la Cathédrale qui est aussi la Place du Marché. La Cathédrale est impressionnante. Elle peut se visiter guidée ou individuellement avec un audioguide (après 10h du matin). Je me contente d’une courte visite dans la haute nef très lumineuse, prodige du gothique en Normandie. Après avoir admiré piliers et arcades d’une hauteur vertigineuse et d’une grande finesse, je découvre les vitraux anciens très colorés.

Coutances vitrail

Selon le Guide Vert, Geoffroy de Montbray acheva la nef en 1056 grâce à la générosité des fils de Tancrède de Hauteville, les conquérants de la Sicile et des Pouilles. Non loin d’ici : le Château de Hauteville-la Guichard loge le musée Tancrède. Ce nom de La Guichard me rappelle le petit port grec de Fiscardo à Céphalonie qui doit son nom justement à un des fils de Tancrède né à La Guichard.

Le ciel est barré de gris puis la route de Valognes entre en plein brouillard. Le Château de Gratot n’est pas loin mais invisible de la route. L’Abbaye de Lessay, en bordure de route, mérite la visite mais nous n’avons pas le temps. Nous traversons Valognes : l’hôpital occupe un véritable château. Les hôtels qui bordent la rue principale sont construits avec un soin particulier et de belles pierres de taille claires qui contrastent avec le style des maisons de la Manche que nous avons vu, petits moellons de schiste gris rosé. La ville est très fleurie, les rondpoints débordent de dahlias, géraniums et œillets d’Inde.

Saint Vaast-la-Hougue

port de Saint Vaast et île TAtihou

A la sortie de Valognes, il reste encore 7 km pour arriver à la côte à Quettehou qui touche Saint Vaast-la-Hougue que nous découvrons sous un ciel gris et bas qui nous étonne en ce mois d’Août de canicule sur le reste de la France. Le guide Vert conseille d’abord la visite du port. Déception, la plaisance a chassé les bateaux de pêche : une forêt de mâts qui se balancent. Nous continuons la route et arrivons à l’abri de remblais herbus bien verts, protection contre les vagues submersives, mais pas de vue ! Demi-tour. A l’autre extrémité du port, derrière un petit chantier naval où sont réparés de beaux bateaux de bois. Derrière, la Chapelle des Marins, vestige de l’église du Xième siècle : portail roman et des modillons sous la corniche. A l’intérieur les murs sont couverts de plaques gravées aux noms des marins morts en mer. A côté une plateforme surélevée permet de découvrir la jetée conduisant au phare à l’entrée du port et plus loin l’Île Tatihou qu’on pourrait rejoindre à pied à marée basse. Comme la mer est haute, une curieuse embarcation amphibie, bateau à roue, bleue et blanche fait la navette pour emporter les touristes.

Symétrique au fort de l’Île Tatihou, le fort de la Hougue est construit par Vauban sur la presqu’île de la Hougue au bout de la Grande Plage. Construites après la bataille de la Hougue (1692 défaite de Tourville.) en 1695.

Saint Vaast la Hougue

Nous assistons à un curieux ballet à la sortie du port, course entre les gros bateaux de pêche lourds et colorés et une flottille de petits bateaux blancs à moteur qui suivent les grands puis les dépassent. Les petits partent-ils à la pêche ou sont-ils des plaisanciers suiveurs ? Ces embarcations ont attendu la marée et sortent tous en même temps. Le long de la jetée un gros bateau a le pont couvert de caisse plastiques contenant des bulots. Je surprends une conversation ; le bulot n’aime pas l’eau chaude, le réchauffement de l’océan leur sera-t-il fatal ? Chez les poissonniers les prix des mollusques ont grimpé en flèche, maintenant le bulot est devenu un produit de luxe.

Saint Vaast la Hougue : fort de la Hougue

Parcourant la digue au-dessus de la Grande Plage qu’on ne voit pas à marée haute j’arrive à la Hougue (1.5 km) . De l’autre côté de la digue, il y a de l’eau calme comme celle d’un lac et plein d’oiseaux. La visite du Fort de la Hougue est fléchée. Fermée le matin, visite possible l’après-midi. Je me contente de faire le tour des remparts sur un bon chemin à l’abri d’épineux, ronces et prunelliers qui forment un tunnel. Ce sentier est d’abord très confortable et je ne comprends pas les avertissements l’interdisant aux poussettes. Je le comprendrai quand le cheminement sera au sommet d’une muraille large de 50 cm sans aucun garde-fou se prolonge au-dessus de l’eau ; la dame devant moi est bloquée et a le vertige. La balade sur l’eau est facile mais impressionnante. Heureusement tout le monde le suit tranquillement amis que se passerait-il si un touriste indiscipliné arrivait à notre rencontre : un peu étroit pour se croiser.

Etroit passage entre deux eaux

Pour le pique-nique nous trouvons un emplacement « avec vue » après Réville sur la route de Barfleur en suivant la côte au-dessus de la petite anse de Landemer. Les maisons de pierre sont fleuries et pittoresques. Des marches descendent à l’anse. Quelques algues brunes n’empêchent pas un homme de nager. Après la salade de pommes-de-terre/anchois, j’hésite à me baigner. Le ciel s’est dégagé, je me laisse tenter et suis bien récompensée. Dans la crique, l’eau est lisse, même pas une ride. Un peu fraîche, mais nager réchauffe. Un vrai bonheur.

Barfleur

Barfleur église saint Nicolas

Barfleur est un tout petit port de pêche et pratiquement pas de plaisanciers. Curieuse, je regarde sur les ponts les chargements de bateaux : l’un d’eux croule sous les caisses d’araignées ; certaines sont énormes.

L’église Saint Nicolas (17ème siècle) semble fortifiée avec sa tour carrée trapue ; pas vraiment un clocher. Si on en fait le tour on découvre la mer. La rue principale est bordée de maisons de pierre, fleuries décorées par un céramiste qui a émaillé les plaques des rues et les numéros des maisons, fabriqué d’amusants oiseaux vernissés posés sur les toits. La promenade devient un jeu à la recherche de ces éléments du décor. Heureusement les boutiques de souvenirs ont oublié de s’installer et le village reste authentique.

A l’horizon on devine le très mince et très haut phare de Gatteville : 12 étages, 365 marches, un défi pour les touristes. Il marque la Pointe de Barfleur. Nous voici arrivées à la Pointe Nord du Cotentin.

La côte Nord du Val de Saire qui arrive à Cherbourg est recommandée par le Guide Vert. L’heure tourne et il nous faut penser au retour. Je sélectionne le minuscule Port Pignot et le Cap Levi et son phare qui ne sont distants que de 25 minutes à pied sur le sentier côtier (très fréquenté).

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

6 réflexions sur « vers la Pointe de Barfleur : Coutances, Saint Vaast la Hougue, Barfleur »

  1. Les nuages se lèvent en milieu d’après-midi en général, j’ai ainsi pu voir Saint-Vaast sous le soleil. Le port de Barfleur est très agréable, je trouve. Je parlerai également de Valognes sur le blog dans quelques semaines !

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  2. J’ai pris la curieuse embarcation pour l’île de Tatihou ; c’est surprenant. Il y a des concerts en été le soir où les spectateurs traversent à pied à l’aller selon les marées. J’ai un bon souvenir de St Vaast la Hougue, dont une jolie librairie-brocante. Je ne sais pas si elle existe encore.

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