PLAGES DE L’ATLANTIQUE – ANTIATLAS

Sidi Kaouki est une plage sauvage immense au sud d’Essaouira et un spot de surf. On quitte la route d’Agadir à Ghazoua (gros bourg avec des immeubles blancs, un grand supermarché et un établissement universitaire). La route traverse la colline boisée d’arganiers (pas forcément en bon état) puis une forêt de thuyas (tris aticuta). On fabrique avec les racines de thuyas toutes sortes d’objets en bois d petite taille : coffres plateaux, sculptures…Ces arbres, de petite envergure, sont très ramifiés à la base. Leur écorce grisâtre ne laisse pas devine le bois rouge aux nœuds décoratifs. Entre arbres et arbustes ils ressemblent à de gros genévriers. Très prisés en ébénisterie, très convoités, très précieux, surexploités, ils sont aussi menacés par la sécheresse et les incendies. Je remarque également des pistachiers lentisques.
Un parking payant se trouve au bout de la route à l’entrée de la plage. Squatté par de nombreux camping-cars qui sont installés parallèlement à la plage masquant sans vergogne la vue sur mer.

Un quartier de paillottes, petits restaurants de poissons grillés, pizzerias proposent des menus à des prix imbattables (sardines entre 25 et 30 dh). Des toilettes à 2dh mais il faut emporter un petit seau.
Sur la plage, les parasols en paille ressemblent à des sombreros et des lits de plage.
Marée basse, sandales à la main, parka zippée, il fait très frais. Je parcours toute la plage jusqu’au marabout (tombeau d’un saint miraculeux dans les cas de stérilité féminine). La plage est très plate, le sable très fin. Une large surface est recouverte d’un film d’eau qui reflète les nuages – spectacle mouvant et fascinant. Les chiens sont plus nombreux que les humains et souvent de grand gabarit, Ils semblent errants et menaçants mais la plupart ont un maître qui les rappelle à distance. Dromadaires et chevaux sont à la disposition des touristes ainsi que des quads qui m’énervent prodigieusement pour le vacarme.

Des pêcheurs viennent vérifier les filets couchés à travers l’estran et attachés à un câble en plastique orange ou vert. Parfois une bouteille en plastique sert de flotteur. Vers l’extrémité de la plage, les surfeurs ont trouvé de meilleures vagues. Après une heure de marche je parviens au marabout percé sur un éperon rocheux. Le dôme est accompagné d’une construction bizarre. Au pied de la petite falaise, des rochers verdis par les algues gardent l’accès du cap. Je n’ose pas m’approcher, cela parait glissant.
Au retour la mer est montée, les filets des pêcheurs sont immergés. Le ciel s’est dégagé. Il fait très bon. Dominique, au parking, n’a pas apprécié la compagnie des « surfeurs » et des campeurs mal élevés si ce n’est drogués. Nous reprenons la route dans les arganiers pour une agréable balade en voiture. Au retour, les constructions en parpainf de « villas-bungalows-bunkers » me laissent dubitative, la sauvage Sidi Kaouki héritière de Diabat la hippie, deviendrait-elle une station balnéaire comme les autres. Ces bâtiments en voie d’érection à la limite de la plage connaîtront-ils le sort du Signal de Soulac ? la dune est mince recouverte seulement de quelques épineux.

Nos hôtes de Tamayourt nous ont conseillé le restaurant « la Mouette et les Dromadaires » à l’écart de la station, accessible uniquement par une piste dans les thuyas. C’est un établissement classieux, chaises laquées blanches dans une courette dallée, petits salons bas, côté mer, et une tente berbère. Prix à l’unisson ; pas de sardines, des planchas (150dh la moins chère) des plats originaux. Pour nous ce sera aïoli d’espadon et feuilleté d’aubergines et chèvre. Espadon très tendre cuit à la vapeur, légumes bouillis un peu fades, le « feuilleté » n’a pas de pâte : c’est un un empilement de tranches d’aubergine grillée et de fromage de chèvre aux herbes saupoudrées de sésame. Pour dessert des pâtisseries sablées aux amandes sous diverses formes. Pendant le repas, nous sommes distraites par l’arrivée de deux beaux chevaux, un blanc et un alezan et d’une caravane de dromadaires, enfin d’un troupeau de moutons.
🩶
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