PLAGES DE L’ATLANTIQUE ET MONTAGNE DE L’ANTI-ATLAS

A 10 heures, j’ai rendez-vous devant la Poste de Mirleft avec Ali, le guide. Nous passons devant la Mosquée blanche au minaret carré bordé de bleu. La lecture des enfants s’échappe de ses murs. Nous montons à grandes enjambée la pente de la colline. Au sommet, à contre-jour se détache la silhouette des murs crénelés du Fort Tidli construit par les Français en 1935. Mirleft était à la frontière avec le Sahara Espagnol, le poste frontière du Protectorat français se trouvait sur la plage au rocher troué Sidi Ben Abdallah que le guide appelle La plage du Marabout. Nous passons à côté de l’Hôtel des Trois Chameaux qui était aussi un fort militaire.
Nous montons sur la route goudronnée vers la montagne et le village d’Ali. En route, il commente les habitations des alentours. Beaucoup de Français ainsi que des gens de Marrakech ont construit des maisons. Ils viennent y passer plusieurs mois. Une grosse maison est en cours d’aménagement, à côté un gros camion porte un engin pour forer un puits très profond (plus de 100 m dans la petite vallée en contrebas. L’eau permettra de remplir la piscine et d’arroser le jardin. Les paysans berbères ont bien peu de jardins, sauf dans le lit de l’oued. Comme il n’a pas plu depuis des mois, même des années, l’oued est à sec. Les petites terrasses entourées de branchages épineux sont nues sauf celles proches de la ville où pousse la luzerne bien verte.

Les collines pierreuse sont égayées par les grosses boules des Euphorbes ( Euphorbia regis-Jubea) au feuillage gracile et aux tiges épaisses ramifiées formant un petit arbuste fleuri en boule tandis que Euphorbia officinalis fait des coussins. Des Euphorbes poussent en formant des tubes (symétrie 6) Plusieurs espèces coexistent faisant un jardin de cactus. La terre est brune tirant vers le rouge. Ici et là se déploient des petits arganiers moins imposants que dans la région d’Essaouira mais bien verts. Les Figuiers de Barbarie (Opuntia-indica) sont tous morts, les squelettes des raquettes noircies donnent un spectacle désolant. D’après Ali, ils sont victimes d’une maladie due à un insecte, ou une cochenille.
La maison d’Ali est en travaux, le salon est encombré de matériaux de construction de côté un épais tapis (on se déchausse) Ali apporte un petit butagaz, une théière et deux verres. Sur la table, une coupelle d’huile d’argan, des olives, du pain. La cérémonie du thé est une obligation dans le désert. Je m’y prête avec joie.
La balade continue dans la montagne sur la route jusqu’à un petit col d’où l’on voit toutes les plages de Mirleft. Les crêtes s’étagent vers Goulmine. Nous rencontrons un berger et son troupeau de chèvres, entendons les bergères qui rentrent les moutons. Un petit écureuil fait le gué , debout sur une pierre. Les villages sont dispersés de loin en loin, on en compte une dizaine. Certains en pisé se confondent avec la terre des collines. D’autres colorés avec des maisons beige, rouge foncé ou blanches. Ils ont de jolies mosquées blanches ou rouges. Les champs sont impeccablement labourés « pour la farine ». On attend la pluie qui ne vient pas. Pas de mécanisation, on laboure avec l’âne. Les ânes attendent tranquillement derrière les maisons, entravés, deux pattes attachées par une corde.
13 h nous retournons chez Ali. Le tagine est prêt. Son frère l’a cuisiné avec de grosses tranches de navets, des pommes de terre, une courgette, une aubergine, des carottes et des olives. Le poulet est excellent, tendre et charnu. Ali mange avec ses doigts, il utilise un morceau de pain replié comme une pince. Il m’a servie dans une assiette à part avec une cuiller ; je suis perplexe. Il m’a servie copieusement tandis qu’il chipote de tout petits morceaux. Dois-je terminer ma part et faire honneur à ce plat délicieux ou seulement y goûter ? les légumes sont fondants, pas gras du tout. Ali veut me resservir ; non ! c’est trop je ne pourrai plus marcher.

Le circuit du retour s’éloigne de Mirleft pour rejoindre le lit de l’oued dans le creux du vallon. Un village est précédé d’une luxuriante palmeraie. L’oued est à sec mais le lit du fleuve doit garder la nappe.
L’école est entourée d’un mur blanc avec une fresque. Les enfants étudient par roulement, certains tôt le matin, les autres plus tard. Dans cette petite école, il y a six classes. Combien d’instituteurs ?
Nous marchons dans le lit de la rivière dans les pas des moutons et des chèvres qui ont piétiné pour tracer de véritables sentiers. Chemin à l’ombre, très agréable.

15h30, nous sommes de retour à la Poste. Mirleft a un centre prospère : les boutiques sont sous des arcades bleues et blanches. Elles sont bien achalandées. Fruits et légumes sont appétissants : oranges, clémentines, légumes variés. J’achète même une barquette de framboise fruits de serre énormes mais très parfumés qui ont très peu voyagé. Massa est à une cinquantaine de km et pas au frigo !
Une bonne surprise nous attend à l’hôtel : le propriétaire et sa femme – médecin en ville – elle insiste, ce n’est pas la patronne, nous proposent de rester encore deux jours alors que la réservation était bloquée et que nous devons déménager. En haute saison, ils ne proposent pas de chambre sur Booking, préférant les louer eux-mêmes. Nous pensions qu’ils étaient complets et nous avons réservé sur la route d’Aglou dans une résidence. Nous n’avons aps du tout envie de quitter Aftas Trip d’autant plus qu’ils offrent de nous surclasser dans un studio avec un balcon face à l’océan souligné par des bougainvilléeds rouge et orange. Depuis notre arrivée Dominique rêvait de ce balcon. La chambre est aussi plus jolie, dans des teintes oranges, murs ocres, grand tapis orange, canapé gris. Très jolie table hexagonale ajourée et peinte. Sur le balcon, une petite table ronde en céramique bleue une grosse poterie avec des plantes grasses encore une euphorbe, cactus graphique.
Pour annuler la réservation c’est relativement facile ; pour se faire rembourser, c’est plus compliqué. Frais d’annulation annoncés 140€ alors qu’une nuit est à 55€. Je supplie, j’insiste, demande une faveur. A 23 h 45 alors qu’on est couchées depuis bien longtemps, tombe la bonne nouvelle : annulation sans frais !
une bonne conclusion pour cette belle journée !
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Belle promenade ! Il aurait fallu marcher après manger le tagine pour digérer ! 😉
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@philfff: c est ce que j ai fait mais alourdie
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🗻🤍
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Une belle journée et qui se termine en apothéose. Tu as bien fait de t’accrocher.
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Jolie balade loin des sentiers battus…
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