CARNET PROVENCAL (2024)
Nous avions prévu de couper le voyage à Avignon mais nos amis avignonnais ne sont pas disponibles. Le gîte de Marseille n’est loué que demain, samedi, rien ne presse. Pourquoi ne pas passer la nuit à Orange ? Comme l’autoroute est bien roulante, nous choisissons de faire une halte à Beaune passée à nombreuses reprises sur la route du ski ou du midi sans jamais y consacrer une visite.
Les Hospices de Beaune ou Hôtel-Dieu
Je connaissais les toits aux tuiles vernissées colorées. Je suis surprise par les pignons, les pinacles métalliques certains dorés d’autres gris-fer. Une élégante galerie soutenue de fines colonnes court le long du bâtiment ? le puits à margelle de pierre est surmonté d’une ferronnerie très fine.
L’audioguide est compris dans le prix du billet (12€). Le commentaire donne la parole à Nicolas Rolin qui a construit l’Hôtel-Dieu avec sa femme Guigone de Salins. Les fondateurs ont doté l’institution de vignobles de Bourgogne, déjà très réputés, et d’une somme conséquente. Les Hospices de Beaune ont accueilli les malades du XVème siècle jusqu’au XXème. Une maison de retraite occupe encore les lieux historiques. Les bienfaiteurs se sont succédé au cours du temps. Louis XIV a fait une donation pour installer femmes et hommes séparément. Une vente aux enchères de charité des crus prestigieux apporte des sommes bienvenues.
La Salle des pôvres : on y soignait confortablement les malades nécessiteux dans des lits à l’abri de lourds rideaux formant des alcôves. Au pied de chaque lit, une table de chevet porte un pichet d’étain pour le vin, un gobelet, une écuelle et des accessoires pour les soins. La salle est installée dans la nef de chapelle. Elle n’est séparée du chœur que par un jubé de bois sculpté. Les poutres peintes sont très colorées avec de des engoulants avalant les sablières décorées. L’autel de marbre était surmonté d’un retable peint par le flamand Rogier de la Pasture ( 1399 – 1464) représentant le Jugement dernier. Il n’était ouvert que le dimanche, en semaine seulement des grisailles étaient encadrés par les donateurs Rolin et Guigone. Ce retable fragile est conservé dans une salle obscure avec deux tapisseries – celle de Rolin sur fond rouge avec des oiseaux, des écussons et sa devise « Seule » l’autre tapisserie est fleurie et présente un chevalier agenouillé tenant un beau cheval blanc ?
Les pauvres malades étaient bien nourris. La cuisine se visite. On y voit toute sorte de casseroles, coquemar, vaisselle et un tournebroche triple très curieux. En plus des repas des malades, une distribution de pain blanc était offerte aux nécessiteux de la ville.
La grande salle Saint Nicolas raconte une autre vocation des Hospices : orphelinat et école pour de jeunes garçons qui apprennent un métier tandis que les filles tricotent et cousent ?
La Salle Saint Hugues hébergeait les malades qui payaient leur séjour. Ces hôtes payant étaient dans une salle chauffée par une cheminée tandis que la salle des pôvres n’en avait pas. Les religieuses bassinaient les lits des pauvres avec des bassinoires, bouillottes et chaufferettes.
Les remèdes étaient élaborés à la Pharmacie dans son laboratoire aux puissantes cornues. Le pilon du grand mortier, suspendu, était actionné par un arc. La pharmacie contenait des onguents, poudres, huiles essentielles dans des flacons de verre ou des pots de porcelaine. Un pharmacien de la ville supervisait la confection des pilules et suppositoires par les sœurs.
Le jardin des simples fournissait les plantes médicinales.
Le trafic se densifie après Beaune, la pluie de plus en plus violente. La conduite devient difficile avec les nombreux camions qui projettent un brouillard aveuglant. A Lyon, nous passons sous Fourvière, les vacanciers-skieurs nous ont abandonné pour les Alpes.
Nous atteignons Orange à 17 heures.
uun site magnifique mais quand je vois les photos impossible de ne pas penser à la Grande vadrouille, oui oui je sais ça fait pas sérieux
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@Dominique : si si c’est un classique !
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Merci de cette visite en textes et en images. Je ne suis jamais allée à Beaune mais je sais que c’est une belle architecture. Etonnant que les suppositoires existent déjà à l’époque…
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@laboucheaoreille : clysteres saignées pourquoi pas suppositoires?
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Oui, à la réflexion, suppositoire et clystère se ressemblent. Plutôt suranné, en fin de compte 😀
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Bonjour Miriam, tu me fais regretter de ne pas avoir visiter ce lieu où je m’étais arrêtée pour seulement déjeuner sur ma route des vacances vers l’Ardèche. Merci pour les photos. Bon après-midi.
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@dasola : depuis des décennies nous ne faisions que passer.
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une belle étape !
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Je suis comme Dominique, moi… 33, dites 33.
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Merci pour cette visite virtuelle qui compense un peu le fait que je n’ai pas eu le temps de visiter les Hospices quand je suis allée en Bourgogne, il y a quelques années.
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J’avais beaucoup aimé cette visite, faite après la route des vins … et plusieurs arrêts dégustatifs. Seule déception, ne pas pouvoir aller et venir à ma guise dans la cour, envahie de gradins pour un spectacle le soir.
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Bonjour Miriam, très joli retable ! Bon je pense que tu as fais le plein de bouteilles millésimées pour ta cave !
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@philfff : pas de cave dans ma tour! mais c’est sûr, Beaune propose des bouteilles à tous les amateurs
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