CARNET PROVENCAL

Visite réservée par Internet à Cosquer/Méditerranée pour 9h50.
Nous nous sommes levées très tôt pour être à l’heure. Dominique a retrouvé sa place de parking Rue Saint Jean. Je vais faire un tour autour de la Major, fermée également jusqu’à 10 h. Cette Cathédrale XIX -ème de style romano-byzantin, construite à partir de 1852 ne me passionne pas . La vieille Majo du XIIème siècle m’intéresserait plus mais elle est enfermée derrière des planches avec la nouvelle. le vieux baptistère du Vème siècle n’est pas visible.
9h30, le Centre Méditerranée ouvre ses portes. On me laisse entrer en avance, m’équipe d’un audioguide et d’un casque. Descente en ascenseur qui simule la descente de 37 m dans la véritable grotte Cosquer. A la sortie de l’ascenseur, par groupe de 6 on monte dans des « capsules » qui ressemblent à des voitures d’auto tamponneuses. Il est demandé aux visiteurs de faire silence. Nous sommes plongés dans l’obscurité pour se mettre dans l’ambiance des galeries que les plongeurs ont parcourues avant de découvrir la grande salle. Stalagmites, stalactites, parfois soudés pour obtenir des colonnes quelquefois cannelées comme les colonnes des temples antiques, draperies élégantes et surtout plusieurs rangées de « lustres » ressemblant à des assiettes empilées. Certaines concrétions très fines poussent aussi dans tous les sens.
On remarque d’abord les traces de doigts parallèles dans le plafond de la grotte. J’avais cru à un décor mais l’audio-guide propose une autre hypothèse : cette boue très fine, très tendre, aurait pu être prélevée pour d’autres usages, protéger la peau, se maquiller, ou pour des utilisations médicinales. Les traces d’un feu sont encore visibles. Ses flammes ont éclairé la grotte, les charbons ont servi à dessiner. Justement nous découvrons les premiers chevaux parfaitement dessinés au charbon. D’autres animaux sont stylisés : bouquetins ou cerfs. D’autres, gravés. Dans les gravures on reconnait une vulve. En plus des animaux de nombreuses mains ont été dessinées en une sorte de pochoir en soufflant des pigments rouges, noirs. Ce sont elles que Cosquer a vues avec sa lampe de plongée en premier avant de découvrir les animaux.
La grotte a été occupée à diverses époques : Gravettien (34.000 – 22.000 ans) Epigravettien (22.000 – 10.000). ¨Plusieurs artistes, plusieurs techniques. J’ai été bluffée par le bouquetin (peut être chamois) dessiné en deux traits, le premier une partie de la tête, l’autre jusqu’au dos – maîtrise extraordinaire du tracé. Les artistes ont tiré profit des volumes de la paroi, certains animaux semblent en sortir.
Le bestiaire de la Grotte Cosquer : 50% chevaux petits avec la crinière en brosse, 35% bouquetins, 20% aurochs ou bisons, phoques, pingouins, mégacéros (élan irlandais), saïgas(antilopes à gros nez) félin.
Il faut imaginer que cette grotte actuellement immergée était à l’air libre. Le niveau de la mer était 120 m plus bas qu’actuellement. Au maximum de la dernière glaciation une plaine était découverte là où se trouve la mer et les calanques. Les hommes gagnaient la grotte à pied sec. Ils n’y vivaient pas, on n’a pas trouvé de relief de repas ou de cuisine. Cette grotte serait plutôt une sorte de chapelle.
Le fac-simile est tout à fait convaincant. On peut aussi lui donner un statut de conservation de l’état au temps de la découverte. Avec la montée des eaux déjà constatée entre 2010 et 2020 les images se détériorent. Un petit cheval intact en 2010 porte des signe d’altération au niveau du museau.
35 minutes passent vite à essayer de déchiffrer les dessins, l’audioguide et les spots lumineux aident bien.
Après cette « promenade en capsule » des flèches nous conduisent dans un auditorium pour visionner un film d’une dizaine de minutes racontant la découverte de la grotte près de la Calanque Morgiou en 1985, déclarée en 1991. En cherchant sur Internet, j’ai trouvé des critiques de ce film hagiographique centré sur la personnalité de Cosquer alors que tout un groupe était autour de cette découverte et que le film passe sous silence.
Au premier étage des reconstitutions attendent le visiteur : animaux naturalisés comme l’énorme auroch ou la Saïga qui existe encore en Asie Centrale. On a aussi recréé la grotte de l’Ours à Sormiou où des animaux (hologrammes) évoluent. Deux grands pingouins mâles se battent tandis que la femelle plus petite attend de côté ce qui a été dessiné dans la grotte. Des cerfs passent, la saïga, au loin des phoques et une cavalcade de chevaux .

Une exposition a pour thème : les hommes et la mer montre les parures de la Dame de Cavillon (24.000 ans) découverte près de Menton en 1872. Parure de tête en coquillages retenus par un tissage en fibres d’orties. Un canot expérimental a été reconstruit avec quatre peaux de bison.
Des instruments de musique : Conque (18.000 ans)
Des dents de cachalots sculptées ou gravées présentent des scènes avec des animaux marins>.
Un dernier thème est traité : l’Histoire du Niveau de la Mer
Un diaporama montre la rade de Marseille au cours des temps préhistoriques et actuels.
Un montage est une alerte sur la montée des eaux en Camargue et dans le Delta du Rhône.
le musée n’était pas encore ouvert quand j’y suis allée, une bonne occasion d’y retourner!
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visité à l’ouverture, j’ai beaucoup aimé. Les conditions de visite sont idéales, on peut pleinement se concentrer sur les peintures.
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Une visite qui m’intéresserait beaucoup et qui a l’air bien conçue.
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la découverte de cette grotte a été une bagarre épouvantable
je t’envie beaucoup de l’avoir visité, j’ai un très beau livre sur le sujet mais ce n’est pas pareil
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J’y suis allé plusieurs fois, avec des amis, avec les petits-enfants et chaque fois c’est une découverte !
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Oui,une belle visite avec ma petit-fille ! Nous avons beaucoup aimé !
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Réaliser que le niveau de la mer a monté de 120 mètres depuis l’époque de nos ancêtres qui ont fréquenté cette grotte laisse songeur face aux actualités qui nous annoncent aujourd’hui avec une certaine dramaturgie l’apparition des « premiers réfugiés climatiques » 😉
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@Nicolas : justement dans le musée qui présente la réplique de la grotte Cosquer il y a une grande exposition montrant les conséquences du réchauffement climatique et de l’élévation du niveau de la mer particulièrement en Camargue
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