CARNET CORSE 2024

Dimanche dernier, les poussières du Sahara avaient obscurci le ciel, les montagnes paraissaient grises. Un grand vent pousse les nuages épars. Nous profitons de la belle luminosité pour retourner au Col de Bavella . J’aime bien revoir les paysages à plusieurs reprises. Retrouver ce qui nous a plu et l’attendre. Parfois découvrir autre chose qui nous a échappé. Je guette le rocher creusé de cupules passé trop vite pour la photo. j’ai hâte de revoir le col de Larone au soleil , la Solenzara et ses plages…

A la place des cochons, un troupeau de chèvres sur la route, qui, comme les cochons méprisent la circulation automobile. On s’arrête pour laisser passer les biquettes. L’une d’elle s’immobilise pour se gratter avec un sabot en passant une patte postérieure derrière l’oreille, position acrobatique !

Comme nous sommes arrivées tôt au col je peux faire la promenade du Trou de la Bombe. Annoncée 2h sur le plan, 2h15 sur Visorando, notée facile. Je connais le début. Sur une éminence herbue le troupeau de vache rumine. En plus des églantines, des genêts fleuris, des pompons bleus de la Jasione, la floraison des digitales bat son plein. Elles se détachent au-dessus du parterre des fougères qu’elles dominent.

Après une belle petite grimpette, le sentier s’élargit en une belle piste toute douce sous les grands pins. Après le grand cairn, il se rétrécit et descend parmi les blocs et les racines. Le bâton de marche s’avère bien utile.

Descente puis remontée .
La fin du parcours est très rocheuse, souvent il est préférable de s’aider des mains et le bâton est encombrant. Avec les difficultés, les randonneurs se rassemblent. Ils sont vraiment très nombreux. Nombreux et patients. Certains escaladent avec facilité les rochers. Pour mes petites jambes c’est beaucoup plus laborieux. Je dois chercher un itinéraire possible et parfois m’assois pour franchir un rocher. Personne ne s’impatiente. Parfois, un conseil : « passez donc par là c’est plus facile ». on s’encourage mutuellement : « bientôt l’arrivée ! »
Face au « trou de la bombe », un taffonu, une figure d’érosion, chacun s’immobilise et cherche à l’ immortaliser. Le vent souffle si fort qu’il fait trembler les smartphones. Un « alpiniste s’est immobilisé sur un rocher ; Sa silhouette se détache. Il n’est pas pressé de descendre. J’attends un peu puis le photographie.
La descente est plus facile que je ne le craignais. Je n’ai pas peu en montée, en descente parfois. Je suis très attentive à poser mes piedds sur des roches bien stables. Les cailloux qui roulent sont traîtres. Finalement, je rejoins le sentier doux en suivant bien les marques rouges et les collègues randonneurs. Le sentier étroit chemine sous les pins, bien abrité, à l’ombre. C’est un parcours très agréable sauf que je ne reconnais pas du tout le paysage de l’aller. J’élabore une théorie qu’on ne voit pas les mêmes choses au retour qu’à l’aller. Une flèche signale un belvédère ? Comment l’ai-je loupé ? Le sentier me paraît bien long. On franchit un petit ruisseau dont je n’ai aucun souvenir. Quand je vois des randonneurs installés autour d’une chapelle, je comprends que je suis sur un autre chemin. Le circuit fait une boucle !
Au nord de Solenzara, je découvre une nouvelle plage avec un parking pour le restaurant Le Galion, belle baignade.