LE TOUR DU BOULEVARD PERIPHERIQUE AVEC LE VOYAGE METROPOLITAIN

C’est le troisième épisode d’une exploration à pied de cette ceinture dédiée à l’automobile qui délimite la Ville de Paris sur l’emplacement des anciennes Fortifications militaires, ou de la Zone . Bande à destination incertaine où les activités qu’on ne voulait pas voir à Paris sont rejetées en lisière : rebuts de toutes sortes, entrepôts, abattoirs….Coïncidence, dans quelques jours la vitesse limite autorisée pour les automobiles passera à 50km/h comme en ville sur l’anneau infernal qui fera peut être moins de bruit et de pollution.
D’ailleurs, avec les nouvelles stations de métro la limite Intra/extramuros s’estompe et nous allons franchir à nombreuses reprises le périf parfois sans s’en rendre compte.
Le rendez-vous est à la sortie du Métro Porte de la Villette, en limite du parc. Jens et Marion nous ont préparé un petit livret illustré qui rappelle La Cité du sang, les abattoirs qui ont fonctionné de 1867 à 1874, remplacés en 1980 par le Parc de la Villette après des tentatives de reconstructions calamiteuses. On imagine mal les bovins alignés croupe contre croupe dans un immense marché aux bestiaux, puis le passage, en souterrain de ceux qui vont rejoindre l’abattoir. De ce temps révolu, il reste encore quelques souvenirs sur le bord de l’avenue Corentin Cariou, quelques boucheries Hallal, des restaurants…

Nous suivons le Canal Saint Denis, promenade très tranquille sous le soleil. Sans nous en rendre compte nous passons sous le périphérique et nous trouvons face à un centre commercial fantôme : Le Millenial. Etrange silence. Malgré une belle passerelle rouge, il est inaccessible à pied. Il faudrait emprunter des navettes électriques à quai le matin.

les graffeurs ont bien décoré les piliers mais il n’y a personne sauf les pigeons qui peuvent nicher sous les travées. Occasion pour Jens d’évoquer un personnage attachant : Giuseppe Belvedere qui prenait soin des pigeons de Beaubourg. Les pigeons en ville, utiles ou nuisibles?

pour accéder au Millénial le jolies navettes Icade attendent les passagers. Elles ont des noms poétiques Estrée, Montjoie, Lendit et Flandres (nous retrouverons ces noms au cours de l’excursion). Correspondance avec le métro Corentin Cariou Horaires étranges, seulement l’après-midi et un « badge » demandé. C’est assez mystérieux, le badge doit être celui des gens qui travaillent ici. Le quartier est vide, seulement des bureaux. Entre un centre commercial fantôme et des bureaux désertés le samedi, la balade n’est pas très animée.
On retrouve l’animation sur le boulevard des Maréchaux Une visite était prévue dans le jardin tout nouvellement inauguré sur la Petite Ceinture mais celui qui devait nous ouvrir ne s’est pas présenté. Un peu plus loin un Tiers Lieu 19m.com occupe une friche, jardinières, étrange mécano blanc? Ce lieu semble en relation avec le 104 dont on m’a parlé et que je souhaiterais mieux connaître.

En face, se trouve une autre adresse intéressante La Gare aux mines. Encore un lieu culturel alternatif!
Nous sommes Porte-des-Poissonniers une porte de Paris inconnue des automobilistes puisqu’il n’y a pas de sortie du périf, et pas de station de métro. Si je remarque cette Porte-des-Poissonniers c’est qu’elle correspond au trajet ancien du poisson, de Dieppe aux Halles en continuité avec une rue du même nom à Saint Ouen et à Saint Denis. Le conférencier à Saint Denis nous avait parlé du Chasse-marée
ainsi que du quartier du Landy (ancien marché de la Plaine Saint Denis) nom d’une des navettes fluviales.

Longeant un chantier bordé de palissades d’un côté, le périf de l’autre on passe devant une tour bizarre qui paraît inoccupé à par des pots de végétaux (beaucoup d’aloès) dans certains appartements.
Nous arrivons à Saint Ouen . Pause en bas d’une cité où une plaque célèbre la Paix et l’Amitié entre les Peuples en même temps que le Jumelage avec Podolsk (URSS) et Rousse (Bulgarie) Trani (Italie) souvenir du temps de la Ceinture rouge de Paris. Jens nous parle de l’Estrée et des montjoies. L’Estrée est l’ancienne route du nord, la route de l’étain au temps de la Préhistoire, la route de Saint Denis, que le saint martyr parcourut portant sa tête dans ses mains. Route des foires de Saint Denis et du Lendit….bordée d’une foule de croix, les Montjoies et passant au col de La Chapelle. S’il ne reste plus trace de ce Chapelle qui a donné son nom à la Porte de la Chapelle, la toponymie la rappelle.

Sous les piles de l’autoroute, c’est propre, tout propre, trop propre…pour être honnête. Avant les JO, des gens campaient dans des tentes Decathlon. Où sont-ils passés? Les affiches d’associations rappellent que, pour accueillir « le monde » on a chassé ceux qui dérangeaient là.
A Saint Ouen, il était prévu que nous allions voir le Stade Bauer, stade du Red Star de Saint Ouen, « club historique », (fondé en 1897 et qui évolue à saint Ouen depuis 1909) . C’est jour de match, même de derby contre Paris FC. Les vigiles nous barrent la route, on ne passe pas. il faudra faire le tour du quartier et même de l’autre côté les gendarmes carénés de protections, caparaçonnés comme s’ils allaient affronter une armée de blackblocks, protègent un autobus aux vitres noires avec les joueurs du Paris FC à son bord. Et l’on dira que le sport favorise l’amitié entre les peuples!
Puces de Saint Ouen : nous traversons le village des Antiquaires, village chic, les vendeurs déjeunent sur des petites tables devant les boutiques. C’est très propre, probablement très chic. on peut même acheter des cheminées Renaissance de 3 m de haut, ou des cerfs, des biches en bronze, des luminaires….Pique-nique dans le Jardin Ephémère

jens nous rappelle l’origine des « Puces » . Avant que les poubelles ne soient inventées, la profession de chiffonnier ou de biffin était reconnue. Ils recyclaient les « déchets » au coin des bornes des rues de Paris. Souvenir de cinéma avec Les Glaneurs et La Glaneuse d’ Agnès Varda. Sous le périf, à la Porte Montmartre il existe un autre marché, marché de la misère, très encadré, engrillagé, et surveillé. On y vend des nippes dépareillées, habits d’enfants à moitié déchirés. Les policiers nous découragent « allez vous promener dans les Alpes, les Pyrénées, là-bas c’est beau. Ici ce n’est pas joli ». D’autant moins jolis que certains vendeurs apeurés remballent la marchandise dans le drap, la couverture qui fait balluchon que parfois ils abandonnent. La benne n’est pas loin et avale le pauvre balluchon.

Quartier Pasteur, Saint Ouen leçon d’architecture devant un îlot dessiné par Chemetov qui est un grand nom de l’architecture des années 70 et 80 dont nous avons vu le travail entre autres à Nanterre. Découvert les amusantes coursives avec les silhouette de voitures (2 ronds pour les roues, un garde corps qui imite la carrosserie. Offrir aux quartiers populaires des banlieues rouge des œuvres originales!
Porte Pouchet

Un peu plus loin, la rénovation intelligente de La tour Bois Le Prêtre par Lacaton et Vassal : transformation en ajoutant des loggias et jardins d’hiver en augmentant ainsi la surface des logements et la luminosité grâce à l’utilisation d’un matériau bon marché et translucide : la tôle ondulée translucide.
Encore une leçon d’architecture Rue Rebière : différents architectes ont associés leurs projets tous différents, mais tous contemporains et élaborés ensemble. On constate un gros effort pour la végétalisation des murs et les jardins sur les balcons. Mais la végétalisation n’est pas vraiment une réussite, les plantes n’ont pas colonisé les grilles ou les niches proposées, le résultat est maigre.

Au cimetière des Batignolles nous avons vu la tombe de Verlaine. Calme et verdure des grands arbres à peine troublé là où le périphérique enjambe une partie du cimetière. Comment l’ont-ils construit? Un mausolée arrivé à ras du plancher de béton.

le Tribunal des Batignolles, 38 étage Renzo Piano domine un grand espace vert du Parc Martin Luther King entouré d’un « écoquartier » de grands immeubles modernes éclipsant le village des Batignolles situé à l’arrière.
Merci à l’équipe du Voyage Métropolitain pour ces belles découvertes dans des quartiers où personne n’aurait l’idée d’aller faire du tourisme.
en effet ce sont de belles idées de balades insolites!
J’aimeJ’aime
J’habitais 16 ans dans un immeuble de chemetov à Bagnolet. 85m2 qui donnaient l’impression d’avoir 100 (excepté la petite sdb)…. beau parcours
J’aimeJ’aime
@lorenztradfin : donc tu valides!
J’aimeAimé par 1 personne
Dis donc, ça fait un sacré bout de chemin à marcher entre ces deux portes non ? Au tribunal, vous étiez à deux pas où j’habitais lorsque je n’étais pas à la retraite. J’ai vu sortir du sol ce tribunal !
J’aimeJ’aime
@philfff : 15 km avec tous les détours ! Et le parc le connais tu?
J’aimeJ’aime
Pas du tout !
J’aimeJ’aime
je transmet ton billet et les photos à ma fille parisienne
J’aimeJ’aime
@dominique : je luis souhaite une belle balade! Elle peut aussi faire les deux tronçons que nous avons fait : Porte de *gentilly à Bagnolet. porte de Bagnolet à Porte d’Aubervilliers. un livre passionnant des Fortifs au périf de André Lortie et Jean-Louis cohen
J’aimeJ’aime
Celui-là aussi compte pour l’activité sur les villes…
J’aimeJ’aime
@ingannmic : j’ai d’autres étapes du perif
J’aimeJ’aime