Jour de Ressac – Maylis de Kerangal

LIRE POUR LE HAVRE

chatonsky la ville qui n’existait pas

Le Havre, terminus, tout le monde descend, un terminus qui porte mal son nom : rien ne saurait se
terminer dans cette ville, tu penses que ça s’arrête, qu’on y est à bout de continent, mais tu descends du
train et tout de suite c’est la mer, alors ça continue.

Rentrée littéraire 2024 – lecture de circonstance pour moi qui rentre de Normandie. Rester encore un moment dans les courants d’air des quartiers construits par Augustin Perret… écouter les galets qui roulent sur la plage, se prendre une belle vague et être trempée.

je remontais alors les artères du quartier Perret tels des couloirs de vent, tête baissée, mon sac US pendu à
l’épaule, je filais sur le plan en damier, de case en case, de bloc en bloc, ignorant à l’époque que cette
géométrie modulaire, ces canyons perpendiculaires et ces carrefours récurrents, ces tours et ces
intersections, multipliant les risques de collision, les angles morts et les lignes de fuite, créaient un espace
propice au hasard, au fortuit, aux coïncidences, un espace devenu la matrice de ma rêverie.

C’est une très belle évocation de la ville, de l’atmosphère du port, marins, trafiquants.

Ville bombardée détruite, comme les villes ukrainiennes ou Gaza…témoignage d’une habitante, rencontre avec deux étudiantes ukrainiennes.

j’étais à genoux sur la plage, tordue, à imaginer l’extraordinaire fossile que serait la ville, une fois ramenée à la surface de la Terre après avoir été engloutie durant des milliers d’années, à me figurer cette mixture géologique urbaine – l’argile de la brique, le fer de l’acier, le sable, le calcaire du béton, le cuivre des fils électriques, l’aluminium des casseroles, le chanvre des tapis, le vinyle des disques, le papier des livres, les microprocesseurs des ordinateurs et des téléphones portables – et comment elle évoluerait dans le temps sous l’effet des forces tectoniques qui élèvent ou enfoncent, de l’érosion sédimentaire, de la dégradation chimique,

Roman policier? La narratrice, doubleuse de cinéma, mère d’une jeune adulte, mariée reçoit un curieux appel de la police du Havre. Un homme est retrouvé mort sur la plage. La seule piste pour l’identifier serait un ticket de cinéma portant son numéro de téléphone mobile. Justement, elle a passé son enfance et son adolescence au Havre. Des souvenirs ressurgissent….

 

Je ne me suis pas  attachée à l’intrigue policière, ni tellement à l’héroïne. Le Havre a suffi à mon bonheur de lecture.

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

9 réflexions sur « Jour de Ressac – Maylis de Kerangal »

  1. Mes biblis (oui, au pluriel) sont bien en retard sur la RL, alors j’attends, de toute façon je me connais, acheté ne voudrait pas dire lu rapidement. ^_^

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  2. Billet après billet j’ai bien compris que l’intérêt du livre était essentiellement le Havre. Je suis 21e sur liste d’attente a la bibli mais il y a 5 exemplaires en circulation. A suivre ..

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