Musée des Pêcheries de Fécamp : et rencontre avec Anita Conti

NORMANDIE IMPRESSIONNISTE 2024

Fécamp vu du Cap Fagnet

Nous descendons vers le port par des rues bordées de maisons toutes pareilles, briques, toutes les portes identiques, une ou deux fenêtres au rez de chaussée, deux ou trois à l’étage. Etonnante uniformité.

Le Musée des Pêcheries

Le port de Fécamp

Grand bâtiment blanc, sans surprise à côté de la Criée. 5étages, la visite se déroule de haut en bas, en descendant. Le ticket est valable toute la journée. On peut prévoir d’y revenir tant il est riche.

l’Abbatiale au dessus du port

Au 5ème, étage belvédère panoramique pour découvrir la ville et éventuellement d’étudier les plans-reliefs.

4ème : Histoire de Fécamp

Le nom Fécamp dérive du latin Fiscannum et du Fisk germain qui désigne le poisson.

Dans les vitrines fossiles de vertébrés préhistoriques : corne d’auroch et défense de mammouth recueillis au cours de l’approfondissement des bassins du port.

Âge de Bronze : les haches provenant de Cornouailles britanniques témoignent d’échanges maritimes transmanche. Le cuivre provenait d’Espagne

On a découvert de riches sépultures de l’époque romaine : belle bouteille carrée de verre romain

Le « Trésor de Fécamp » enfoui vers 980 contient 10.000 pièces de monnaie (intéressant pour les numismates)

Autour de l’An Mil, Richard II (978 – 1026), arrière-petit-fils de Rollon et grand-père de Guillaume le Conquérant fait de Fécamp la capitale du Duché de Normandie et fonde l’Abbaye

Pendant des siècles le monastère bénédictin régit la vie de la cité – rien à voir avec la Bénédictine. A la Révolution fermeture de l’Abbaye toute puissante. La Municipalité doit organiser la vie locale.

3ème étage : la Pêche à Fécamp

la pêche fraîche sur la plage d’Yport on remonte les caïques avec le cabestan

C’est la partie la plus intéressante du Musée. Très bien scénographiée avec de nombreuses maquettes, objets, explications .Passionnante, j’aurais dû rester moins longtemps au 4ème pour me consacrer plus à cet étage.

Trois pêches très différentes : La Pêche Fraîche, la Pêche à la Morue et la Pêche au Hareng

Caloge

La Pêche fraîche se pratiquait sur les plages d’Yport et d’Etretat à bord de barques ou caïques. La plage était le lieu de travail où l’on préparait le matériel. Au retour des pêcheur c’est là que le poisson était trié et vendu. Certains caïques usagés étaient transformés en cabanes couvertes de planches ou de chaume, les caloges installées sur le perré (plage) pour abriter le matériel de pêche.

Lougre pour la pêche au hareng

La Pêche au hareng se pratiquait depuis le Xième siècle et était source de profit et de rayonnement pour l’Abbaye. Selon le calendrier on pêchait en hiver en Hollande, en été en Ecosse et à l’Automne. On utilisait des filets dérivants.  Le bateau, le Lougre fut remplacé par le dundee drifter à vapeur vers 1925. Des maquettes et des tableaux sont exposés.

Goelette 3 mâts jeanne d’Arc 1902

La Pêche à la Morue dès le XVIèUne me siècle. En 1903 Fécamp armait 73 voiliers c’était le premier port morutier devant Saint Malo. De très belles maquettes de Trois-Mâts et des « portraits de bateaux » sont présentées avec d’étonnantes cartes de pêche. maquette de doris montre comment les barques se répartissaient en étoile autour du grand navire allongeant ainsi 4 km de ligne. La pêche morutière prit fin en 1987. Le dernier chalutier de Fécamp était le Dauphin équipé de chaîne du froid qui rapportait le cabillaud congelé à la place de la morue salée.

Des photos certaines taille humaine, des vidéos, des montages, de nombreux tableaux  font vraiment ressentir au visiteur l’ambiance de ces pêches

2ème étage : Beaux Arts

 

Une très belle Sainte  Barbe

Reliquaire paperolles dorées

en pierre polychrome se tient à l’entrée. Les différentes œuvres sont très variées, j’ai bien aimé les « paperolles » reliquaires et tableaux confectionnés par des religieuses avec de minuscules papiers roulés et dorés mettant en valeur les figures des saints et les reliques. J’ai pensé » au travail contemporain d’Eva Jospin.

Jules Noël : Crinolines sur la plage de Fécamp 1871

 

J’ai surtout prêté attention aux représentations de Fécamp par les peintres : les Falaises d’Yport par Gumery et Rochers à Yport par Schuffenecker

Gumery : les falaises d’Yport en ocre

 

Je suis restée deux bonnes heures dans les 3 étages supérieurs. Il me reste peu de temps pour découvrir l’Exposition temporaire dans le cadre de Normandie Impressionniste 2024 : Anita Conti, la Dame aux semelles de vent. Exposition temporaire jusqu’au 5 janvier 2025

Anita Conti

Anita Conti( 1899-1997) est une personnalité hors du commun. D’abord relieuse de livres d’Art, journaliste, photographe, elle s’embarque comme océanographe sur un terreneuva, le Viking en 1939 puis en 1952 sur le Bois-Rosé, un navire-usine. Elle a également fait des recherche et établi des pêcheries dans les eaux chaudes du Golfe de Guinée.

Elle a pris conscience très tôt de la surexploitation des fonds océanique et du gaspillage, effets destructeurs du chalutage et a écrit en 1953 Racleurs d’océan (Payot), Le Carnet Viking (Payot)

J’ai quand même pris mon temps pour admirer les magnifiques tirages, photos des marins au travail et d’écouter sa voix dans une vidéo prise chez elle.

Une rencontre !

Et comme cela n’a pas étanché ma curiosité j’ai été sur l’application RadioFrance où plusieurs podcasts sont disponibles .

Et bien sûr la BD de Catel et Boquet !

Je ne vais pas la quitter sans la lire !

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

11 réflexions sur « Musée des Pêcheries de Fécamp : et rencontre avec Anita Conti »

  1. A Fécamp, j’avais visité le Palais Bénédictine, Néo-gothique, Néo-renaissance, ou bien Art nouveau, qui sait ?

    Mais je vois que tu préfères la morue à la liqueur ! Musée très intéressant, et de belles maquettes de bateaux, je pense. La Pêche au hareng en hiver en Hollande, en été en Ecosse et à l’Automne, dis-moi ?

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  2. Je ne suis pas allée jusque là-bas ! mais je trouve ce musée passionnant ! J’aime les falaises de Guemury.

    Il faudra que j’en parle à Aurélia qui travaille sur la pêche à la morue dans les mers islandaises. Je suppose qu’on partait aussi de Fécamp.

    J’aime

  3. Je ne vais pas souvent à Fécamp et je n’ai pas encore visité ce musée. Côté maternel j’avais de la famille dans le coin, des grands-oncles pêcheurs qui partaient de longs mois. Ma mère y allait souvent enfant, moi je ne les ai jamais rencontrés.

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