La fête de la Grue – sortie ornitho au bord du Lac du Der

ESCAPADE EN CHAMPAGNE

Antoine Cubaixo a donné rendez-vous devant  l’église de Châtillon- sur-Boué, encore une belle église de bois ! J’y retrouve mes compagnons de visite, une famille roumaine en camping-car très équipée et très experte, et une dame et ses deux fils de 10 et 8 ans. Le spot d’observation sera sur la digue près de la presqu’île de Larzicourt où on installe les trépieds avec lunette ornithologique et appareils photo. De l’autre côté de la digue les oiseaux sont tranquilles dans leur espace de quiétude où il est interdit de pénétrer. Ma première surprise est le niveau du lac finalement pas tellement rempli. Heureusement si l’eau arrivait à ras-bord les oiseaux n’auraient plus la place pour se poser.

Le guide fait peu de discours, il commente les surprises que les oiseaux nous réservent.

Lac du Der

Un Héron Cendré solitaire est perché sur la souche d’un ancien chêne qui a été abattu avant la mise en eau du lac. Ces souches sont bien conservées et sont visibles tout autour du lac. Un groupe d’oies cendrées broute l’herbe verte. Elles viennent de Suède et hiverneront ici.

Un peu plus loin, dans l’eau, une Grande Aigrette (Ardea alba) pêche. Les plumassiers ont décimé ces animaux pour orner chapeaux et costumes.. Une protection efficace a permis aux effectifs de cette espèce en danger de se reconstituer.

Le Pygargue à queue blanche ( Haliaeetus albicilla) plane et tourne autour d’un grand saule. Nous suivons ses évolutions espérant saisir le moment où cet aigle pêcheur va fondre sur sa proie. Nous serons déçus, et lui, bredouille, encore plus, Un vol de Vanneaux huppés (Vanellus vanellus) se pose au bord de l’eau sur un banc de sable. Un peu plus loin, parmi les limicoles nous reconnaissons le bec arrondi du Courlis (Numenius arquata), plus tard le guide identifiera un bécasseau, hautes pattes et bec pointu, puis une bécassine des marais.

De nombreux canards pataugent ou marchent près du bord, colverts, mais aussi Sarcelles d’hiver (Anas crecca) , Canard siffleurs (Mareca penelope) et même quelques Nettes rousses (Netta rufina).

roselière, petite « ile » noire formée par les foulques

Entre la presqu’ile et le rivage, une étroite petite île noire semble trembloter. Ce n’est pas du tout une île mais un regroupement de Foulques macroules (Fulica atra)qui  barbotent collés les uns aux autres. A l’œil nu on ne distingue pas les oiseaux, à la jumelle on les voit mais il faut les lunettes pour trouver au milieu des foulques les têtes rondes des nettes et des sarcelles qui s’agglomèrent aux foulques. L’union fait la force, les foulques craignent les prédateurs, le Pygargue que nous avons suivi et même les goélands. Réunis en bancs compacts ils se sentent protégés.

Au travers de la lunette : dans l’eau des cygnes, sur l’herbe, les grues

Mais nous sommes venus pour les Grues ! Nous guettons les arrivées, alertés par leurs cris. Si elles viennent du sud, elles sont généralement peu organisées et en petits groupes. Elles reviennent du gagnage dans les champs proches du lac. Les groupes se dissocient et éclatent, elles atterrissent par famille, un couple et des jeunes, ou un couple seul. Celles qui arrivent de loin viennent du nord, en formations en V très bien organisées, en grand nombre. Parties de Scandinavie sont passées par l’Allemagne, ont traversé la Belgique, vers Liège. Certaines passeront l’hiver au Lac de Der.  Leur destination finale est au Portugal et au Sud de l’Espagne. Ce sont de très gros oiseaux de plus d’un mètre de hauteur et de 1,8 m à 2,4m d’envergure. Nous les regardons s’installer, certaines dansent, d’autre se baignent se secouent. Le Der est pour elles une aire de repos et les champs de maïs proches leur offre une abondante nourriture. Même avec le réchauffement climatique elles continueront à migrer. Les Grues ne craignent pas tant le froid que le manque de lumière au nord en Scandinavie. Les journées seraient trop courtes pour chercher leur provende qui serait inaccessible si la neige ensevelit le sol ou si le gel le durcit.

Vol de grue

La LPO organise des comptages. Ce matin, 20 octobre on a comptabilisé 91.000 arrivées, ce qui est beaucoup. Les résultats sont accessibles sur leur site  qui permet de suivre les migrations jour par jour.

C’est un plaisir de les voir s’installer. Pour bien les observer, mes jumelles sont un peu limite. Un de mes compagnons de visite m’offre une photo avec mon smartphone  par l’oculaire de sa longue vue. A cinq heures les arrivées sont impressionnantes. Je rejoins à pied sur la digue le site de Chantecoq où la LPO a installé ses tentes et son matériel.

 

 

 

 

 

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

2 réflexions sur « La fête de la Grue – sortie ornitho au bord du Lac du Der »

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