Exposition temporaire jusqu’au 9 février

Le Palais de la Porte Dorée fut construit à l’occasion de l‘Exposition Coloniale de 1931. Il a été transformé en Musée Permanent des Colonies, puis en Musée de la France d’Outremer jusqu’en 1960. Les collections ethnographiques furent transférées en 2003 au Musée du Quai Branly. l’actuel Musée de l’émigration, ouvert au public dès 2007 ne fut inauguré officiellement que 7 ans plus tard après des controverses par le Président Hollande en 2014.
Le bâtiment de Laprade avec le bas-relief de la façade d’Alfred Janniot – tapisserie de pierre – les fresques de la Salle du Forum de Ducos de la Haille, le Salon des Laques forment un ensemble Art Déco remarquable et classé.

Cependant toutes ces œuvres à la gloire de la Colonisation, de l’extractivisme sont difficiles à regarder aujourd’hui à l’heure de la Décolonisation. Le Palais a offert à 13 artistes de construire une promenade poétique en revisitant le monument par un regard critique.
Le nageur rouge… « Dans le Bonheur« CLIC qui accueille les visiteurs émergeant des buissons dans un crawl puissant, donne le ton. Sa couleur rouge transcende les couleurs de peau, il peut évoquer aussi l’émigration par la mer, dans les pirogues – l’artiste Djadji Diop est sénégalais.

Masquant l’entrée de la Salle du Forum, Amalia Laurent, a suspendu un immense voilage teinté qui joue les effets de transparence et de lumière, l’œuvre, A l’usage des fantômes , dansée sur la musique d’un gamelan javanais, se place à la limite du réel et des mondes parallèles. On devine, déformées les fresques, couleurs illisibles. Les fresques vantant l’action des colonisateurs et l’extraction coloniale des richesses de la natures se trouvent atténuées, brouillées par le voile. Il ne s’&git pas de détruire ou de faire disparaître l’héritage d’une période historique douloureuse mais d’ajouter un élément…

Fantômes encore! L’artiste togolais, Kokou Ferdinand Makouvia, assailli d’étranges vibrations provenant d’une foule emprisonnée dans le Palais a inventé un rituel de purification pour apaiser ces présences. Il a confectionné d’étranges vases d’argile, cousus de fils de cuivre, dans lesquels des tubes sont destinés à recueillir les messages des visiteurs. Au pied des sculptures sont répandues des feuilles de Kpatima. Les messages sont brûlés, leurs cendres recueillies sont utilisées pour faire l’encre a disposition des visiteurs suivants….

Myanmar House Project de l’artiste birman Aung Ko
La maison-patchwork a été cousue par les visiteurs qui peuvent y trouver refuge. Une vidéo projetée montre la construction de maisons de bambous sur un fleuve, avec le transport fluvial des cannes puis la construction. La maison s’ouvre sur l’installation du togolais.
La déambulation se poursuit entre des installations recyclant du matériel de bureau parlant, installation sonores de paroles d’enfants commentant les sculptures de la façade.

Teresa Fernandez-Pello a imaginé un mur électronique encadrant le grand To’o Mata des Îles des Marquises. Le dépliant du Musée a soutitré cette installation « se souvenir »

Une salle est tapissée de motifs phylogénétiques comme l’arbre de Ernst Haeckel. Invasives , les plantes, un autre aspect de la migration.

A l’étage, l’exposition est beaucoup plus fournie. Diverses œuvres évoquent plutôt des histoires personnelles de migrants, d’exils, d’errance ou de solitudes. Tableaux comme Rive Droite hyper-réaliste ou gravures, photos. Dans le Studio Rex des photos tentent de donner une présence et sortir de l’ombre ces hommes et ces femmes souvent sans-papiers, sans-droits

Merci pour la présentation. Bon week-end
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Ça donne envie.
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À Barbes vous voulez mon mouchechoir?
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Une exposition qui a l’air intéressante. Je n’ai dû aller qu’une fois à ce palais, avant tous les changements.
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@Aifelle : La Porte Dorée mérite bien une grosse visite, aussi bien l’exposition présentée ci-dessus que les collections permanentes et le Palais lui-même . Et si tu aimes il y a aussi l’aquarium…et le Bois de Vincennes à deux pas.
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Décidément, tu me fais visiter ce que je n’ai pas encore vu dans Paris. Il faut dire qu’on ne vient pas assez souvent et assez longtemps et chaque fois on va voir les grandes expositions. Aurélia a amené sa fille et son neveu au musée de la Chasse il y a deux ans. Je n’ai pas voulu y aller car je ne pensais pas que cela puisse m’intéresser. Et j’ai eu tort, il y avait une expo temporaire photos très belle !
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@claudialucia : le Musée de la Chasse a le tort d’avoir ce nom là! Sinon il y a des expositions passionnantes!
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