TOURISTE DANS MA VILLE

Chaque année, fin janvier, le Collectif du Lac de Créteil organise une promenade autour du Lac de Créteil toujours très instructive grâce aux nombreux intervenants dans des domaines très variés et parfois très pointus. Nous avions rencontré des spécialistes des araignées, des lichens, un garde-pêche, un responsable des parcs et jardins….Cette année, un responsable de l’assainissement, une dame spécialisée dans les cyanobactéries, une jeune responsable de l’étiquetage des arbres et de leur cartographie en vue de leur recensement et de leur suivi…
Deux excellentes nouvelles pour commencer : le Projet de vague de surf est tombé à l’eau. Le Lac de Créteil et ses environs immédiats sont classés en ZNIEFF 1 (zone naturelle d’intérêt écologique faunistique et floristique). Le Lac de Créteil va donc être surveillé, protégé pour la biodiversité et notre plus grand plaisir.
Dans les contraintes de la ZNIEFF, l’aménagement devra favoriser la plantation de végétaux endémiques de préférence à des variétés horticoles peut être plus jolies à l’œil mais moins adaptées aux insectes et oiseaux : la trompe des papillons ne peut pas atteindre le nectar dans le cas de fleurs à pétales doubles, plus colorées et esthétiques. Un spécialiste des insectes nous fait un court exposé sur la taille de la langue des bourdons correspondant à une fleur donnée. Il conviendra aussi d’adapter le calendrier des tailles et des élagages au calendrier de nidification des oiseaux. On a évoqué le rôle des ronces, végétal peu aimé des jardiniers mais idéal pour abriter la faune et pour fournir des mures …

Autre végétal dont le rôle est capital : les roseaux. La roselière est un milieu très riche en biodiversité : oiseaux Bruants des roseaux (je n’en ai pas vu cette fois-ci)mais aussi Gallinules (petites poules d’eau) qui les hantent, sans parler des Cygnes qui trouvent abri pour leur nid et matériau de construction. Un Grèbe huppé passe et repasse et se laisse photographier. Les poissons du lac peuvent y trouver abri et s’y reproduire.
Un autre avantage des roselières est la protection des berges, même là où des quais ont été construit. En l’absence de roseaux la berge se creuse dangereusement et on constate des trous inquiétants au bord du quai, entourés de barrières et de rubalise pour éviter que les joggers et les étourdis ne tombent dans ces pièges.
Un autre sujet : la qualité de l’eau .
Un responsable de l’Assainissement explique qu’une partie des eaux pluviales, en cas de gros orages, est susceptible de se déverser dans le lac par le déversoir. Il convient donc d’être vigilant pour les pollutions (mégots de cigarette et autres) . Le sel de déneigement est aussi un problème. En projet, un nouveau système de filtrage et de phytoremédiation est à l’étude, quoique la filtration par les plantes qui oxygènent également l’eau nécessite une très grande surface.
Les insectes benthiques sont des témoins de la qualité de l’eau. Justement un des invités du Collectif du Lac, est justement présent avec son épuisette, son troubleau et un bac. Michel est un des spécialistes des éphémères dont les larves sont exigeantes en oxygène. Autre larve présente : les larves de chironomes (vers de vase). elles sont moins exigeantes, creusant des galeries elles font des courants d’eau qui renouvellent l’oxygène dissous au fond du lac.
Les cyanobactéries ont été observées en période de chaleur et de sécheresse ces dernières années. On repère les blooms (proliférations massives) de la coloration verte des eaux du lac. Très toxiques, elles entrainent l’interdiction des activités nautiques. Il convient de tenir les chiens en laisse et de ne pas les laisser s’approcher de l’eau.

Dernière observation : les panneaux interdisant le nourrissage des animaux surtout avec du pain. D’expérience, je sais qu’il est très difficile d’intervenir. les gens pensent bien faire et ne comprennent pas qu’on viennent leur faire la leçon. Le pain pourrit dans l’eau et favorise les contaminations bactériennes. Il est aussi très mauvais pour les canards qui s’en gavent et ne se nourrissent plus des aliments qui leur conviennent.
A côté des interventions prévues, la promenade nous réserve des surprise comme ces nids faits de baguettes plastiques portant des piques anti-pigeon. Le premier nous a interpelé ; nous avons vite incriminé les humains assez pervers pour installer des dispositifs anti-oiseaux dans les branches. Nous sommes bien malveillants! Un nid de pie, perché très haut inaccessible aux humains comporte ces plastiques piquants : les pies ont volé les baguettes portant les piques et ont apprécié ce matériau de construction original.

Autre surprise : une perruche nous a offert le spectacle de son repas. S’agrippant d’une patte à son perchoir, elle utilise ses griffes pour tenir un gros fruit et donne de gros coups de bec. En ombres chinoises, on aurait cru un écureuil tenant une noix dans ses mains.
Très instructives ces balades ..
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C’est une belle promenade près de ce lac. Je ne connaissais pas le nom de ces poules d’eau, les Gallinules. J’ai une amie qui a des jambes assez longues et sort toujours avec le bec très rouge, je pense que je vais l’appeler Gallinule 😉
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une chronique comme je les aime merci à toi
je ne connais pas du tout cet espace mais il reflète bien des lieux en difficultés qui auraient besoin de protection
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Ton joli billet m’a fait souvenir de ma première visite du lac où tu m’avais si bien guidée. C’est jour-là que j’avais vu mes premiers grèbes huppés. Après nous sommes revenus pour voir les petits, et… merveille ! ils se promenaient sur le dos d’un des parents.
Sonia
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