TOUR DU PERIF AVEC LE VOYAGE METROPOLITAIN #5

Ce cinquième épisode boucle pour le Voyage Métropolitain le Tour du Périphérique. Il semble que le sujet soit à la mode. J’ai écouté un podcast passionnant de France Culture : Le périph, après tout en 4 épisodes de 60 mn ICI en convoquant les souvenirs des 4 marches avec le Voyage Métropolitain.
Prologue : pour rejoindre le point de rendez-vous j’ai choisi d’emprunter le tramway T3, de Porte de Charenton au terminus. Il suit les boulevards des Maréchaux, de porte en porte, je révise et anticipe la marche.
Au Pont du Garigliano, nous avons rendez-vous sur la terrasse dominant la gare du RER C . Le soleil fait miroiter les vitres des buildings de France.tv et de l’immeuble Safran. Le groupe s’engage dans le quartier d’affaires d‘Issy les Moulineaux, désert le samedi matin. on passe devant Microsoft. Premier passage sous le périf : une station-service avec lavage-auto y est coincée .

Retour Paris XVème : nous entrons dans le grand Parc Suzanne Lenglen, grand Parc de sport de la Ville de Paris et parc de promenade avec vue sur l’Héliport et l’Hexagone Balard, Ministère de la Défense, équivalent du Pentagone américain. Il y a aussi une ferme pédagogique, qui a dû fermer pour garantir le bien-être animal, l’enfer est parfois pavé de bonnes intentions! Cette grande plaine de Grenelle a été attribuée à l’armée en compensation de la construction de la Tour Eiffel sur le Champ de Mars qui était alors un terrain de manœuvres. Ce terrain a été un lieu d’essais aéronautiques . La toponymie du quartier garde le souvenir des exploits des pionniers de l’aviation. Cette plaine facilement inondable a aussi donné des idées pour la construction d’un canal droit qui relierait Paris à la Mer, drôle d’idée, la Seine remplit déjà cet office. On a aussi pensé à y faire des naumachies. Si le bassin des naumachies n’a pas été réalisé le complexe d‘Aquaboulevard se dresse à la sortie du parc.

Porte de Versailles
Nous passons devant le Monument Farman : stèle commémorant l’exploit de l’aviateur sur Biplan Voisin le 13 janvier 1908. Le chantier de la Tour Triangle est en pleine activité. Alors qu’on bétonne les étages supérieures, la muraille de verre penchée est déjà posée. Sous certains angles la tour apparait comme une seule arrête coupante

Le Parc des Expositions a pris un coup de vieux à côté de l’insolente « modernité » de la Tour. Est-elle vraiment moderne ou est-ce une relique de l’ancien monde qui bétonne à tout vat?

Rue de Vaugirard, un escalier nous mène à la Petite Ceinture près de l’ancienne gare aménagée Ligne 15 . La Petite Ceinture a été ouverte aux voyageurs de 1854 à 1934. la friche a été réhabilitée en une promenade piétonne sur des planches. Occasion pour Jens de nous signaler le Projet Aramis, qui a expérimenté un transport par petites rames autonomes. Bruno Latour a analysé l’échec d’Aramis dans son livre Aramis ou l’amour des techniques faisant d’Aramis le personnage principal de l’ouvrage.
Le parc Georges Brassens occupe l’emplacement des anciens abattoirs de Vaugirard. C’est un joli parc bien en pente, nous descendons le long d’une sorte de ruisseau jusqu’à un beffroi, clocher pointu et horloge sonnant les heures rythmant le travail des abattoirs. Des porches monumentaux ornés d’un bœuf et plus loin d’un cheval rappellent le passé. Vaugirard (1814 – 1976)était connu comme abattoir hippophagique. La mort animale, comme à la Villette était rejetée aux limites de la ville. les animaux arrivaient par train ; La rampe qu’ils descendaient était marquée de reliefs arrondis pour que les animaux ne glissent pas, est encore visible.
Sous les anciennes halles métalliques se tient un marché aux livres d’occasion très bien fourni.
Jens nous signale le film Le Sang des Bêtes de Franju et nous fait la lecture d’extraits du livre de Murielle Pic, En regardant le Sang des Bêtes. Sujet trop dur!

Malakoff est une commune récente qui s’est détachée de Vanves en 1883. Son nom provient d’un parc d’attraction au thème de la Guerre de Crimée qui possédait une tour : la tour Malakoff. Finalement, le village a pris le nom du parc. Banlieue de la ceinture rouge, la toponymie en garde le souvenir, elle est en voie de boboïsation. Ses rues tranquilles avec les petites maisons dans les jardins, les sentes, les cafés sympas, boutiques de thés et centres d’art en font un environnement prisé. Nous sommes invitées dans le jardin du Centre d’Art où nous piqueniquons.
Ce Centre d’Art se livre à une expérience écolo : « sans fluides », sans eau et sans électricité, ni téléphone, ni ordinateur, peut-on encore vivre? Nous sommes invités à visiter l’exposition en cours Les Moulineuses ayant pour thème les grèves des travailleuses ainsi que la visite de la Cuisine sans fluide. Des panneaux de toile de jute marron portent des champignons, la culture des pleurotes comme œuvre d’art? ou comme culture sans eau ni chauffage? A vrai dire, je ne suis pas très convaincue par la composante artistique ni par le vocable de « chercheureuse » comme féminin de chercheur. Pourquoi pas chercheuse? A moins qu’il n’y ait un point au milieu. L’écriture inclusive se lit mais se prononce mal.

Montrouge se distingue de Malakoff, en passant d’une commune à l’autre on perçoit la différence. Surtout que nous longeons tout un quartier enclos dans d’élégant grillages, mais grillages quand même qui interdisent de profiter des jardins qui entourent les bâtiments du Crédit Agricole. L’emprise foncière de cette banque est telle que la municipalité a dû la limiter. Le Centre de Montrouge comporte des bâtiments imposants comme le Beffroi de briques – centre culturel construit en 1933. Un autre monument remarquable est l’église Saint-Jacques-le-Majeur. Nous avions d’abord remarqué les coquilles Saint-Jacques emblème des pèlerins de Compostelle sur le trottoir. La grande église de béton n’a pas de campanile, on ne l’identifie pas de l’extérieur comme église. Elle fut construite de 1934 à 1940 mais fut rapidement détériorée. Une restauration a été effectuée en 2013.

Une fresque de 300m2 occupe tout un côté de la nef, elle a été réalisée par un collectif d’artistes ce qui est assez étrange parce que l’ensemble est très cohérent

une frise de vitraux en coquilles saint jacques borde toute la nef et illumine l’ensemble.
Halte devant l’entrée d’une cour des HBM en briques construites dans les années 30 le long des boulevards des Maréchaux. Marion nous raconte la vie dans ces immeubles, appartements vastes et traversants, rencontres et jeux d’enfants dans les cours. Des logements bien conçus!

Nous traversons la Cité Universitaire Internationale, campus dans un parc aux cerisiers en pleine floraison. Les bâtiments, derrière les frondaisons, sont variés, certains de style anglosaxons. En cette belle après midi, une grande pelouse est envahie d’une foule paisible comme en plein été.

La passerelle du Cambodge enjambe le périphérique jusqu’à la grande église du Sacré Cœur de Gentilly à l’aplomb de la route. Cette église néo-byzantine avec ses grands anges verts m’a toujours étonnée. Construite en 1933-1936 pour les étudiants, elle a été désertée surtout après la fermeture de la passerelle dans les années 60. En 1979, elle a été affectée à la communauté portugaise qui l’anime. Nous franchissons la passerelle du Cambodge, longeons l’église et découvrons une autre passerelle au-dessus de l’autoroute A6. L’église est donc un îlot entre deux voies de circulations majeures.
Gentilly est une ville très pentue. Après avoir descendu un raidillon dans des quartiers très tranquilles et silencieux malgré la proximité des axes majeurs. On arrive sur la Place Doisneau, puis par le passage des Lavandières de la Bièvre sous la médiathèque, à la Maison de la Photographie où se déroulent des expositions de photographes (en ce moment Harold Feinstein).
Nous retournons vers Paris par le Parc Kellermann construit en terrasses arborées d’où on a une belle vue sur le périphérique et au delà sur la banlieue. Panorama idéal pour une vue d’ensemble sur la géologie de Paris et de sa région.
Merci pour ce « voyage » – pour moi dans le temps. A la Cité U j’ai passé une de mes plus belles années (1979 – Maison du Mexique et des fêtes pharaonique à la Maison du Brésil). Et l’Aquaboulevard était un highlight pour mes enfants…. J’en suis loin maintenant dans « mes » Alpes.
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cela aura été de belles découvertes!
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Quel périple ! pas mal de km dans les jambes là non ? En tout c’est très intéressant. Une photo de l’extérieur de l’église Saint-Jacques-le-Majeur m’aurait bien plu, mais je vais la trouver sur le net. Je connais le parc Georges Brassens, j’appréciais sa tranquillité, fuyant le vacarme de Montparnasse…
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@philff :14 ou 15 prévus, 18 au podomètre qui compte aussi si on piétine. Je n’ai pas tenté la photo extérieure de Saint-Jacques-le-Majeur parce que c’est un parallélépipède et que c’est dur de trouver le bon angle surtout sur une place avec la circulation automobile. L’intérieur est surprenant
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J’ai écouté les mêmes émissions que toi et je ne pensais pas que ce serait aussi passionnant. Je suis allée me promener quelquefois du côté de la Cité U, c’est dépaysant. Il y a tant à découvrir à Paris.
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@Aifelle : surtout si Paris c’est le Grand Paris avec les communes voisines. Le périf est beaucoup plus poreux qu’on ne l’imagine.
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Tu m’a perdue! La cité U, le 14 eme, alors que je me sentais ailleurs? ^_^
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@keisha : nous aussi nous étions un peu perdus pont au dessus, en dessous du périf, passerelle, Paris, banlieue….on en a eu le tourni
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Merci pour cet article, qui m’a donné l’occasion de mettre à jour mes connaissances sur l’origine du nom de l’actuelle commune de Malakoff (le parc à thème a été actif de 1858 à la mort de son fondateur en 1861, et sa « tour Malakoff » a été dynamitée au moment du siège de Paris en 1870 [wikip’ est mon ami…]).
La Cité internationale est l’un des deux points de départs possibles quand on fait la « balade Arago » en suivant les 135 médailles posées au sol le long du Méridien de Paris (bon, certaines ont disparu…). Dans l’autre sens, on part de Montmartre… Je crois que j’ai fait cette balade au moins deux fois, peut-être trois… Il vaut mieux s’être muni du petit bouquin qui indique où chercher les médailles précisément!
(s) ta d loi du cine, « squatter » chez dasola
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@ta d loi du ciné : la balade Arago m’intéresse beaucoup. Le bouquin doit bien avoir un titre ou un éditeur?
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On nous l’avait offert en 2010, à dasola et moi, pour notre anniversaire (cf. Sur la trace du Méridien de Paris – Hommage à Arago – Le blog de Dasola).
Le Méridien de Paris (Une randonnée à travers l’Histoire), de Philip Freriks, traduit par Kim Andringa (éditions EDP Sciences / Observatoire de Paris), 2009.
(s) ta d loi du cine, « squatter » chez dasola
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merci je vais le chercher!
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