Pour mourir, le monde – Yan Lespoux

BOOKTRIP EN MER

Hors délai pour le BOOKTRIP EN MER je remercie tous les marins du Challenge de m’avoir donné envie de lire ce livre : Claudialucia, keisha, fanja

Les aventures et les naufrages ont accompagné ma semaine à Arcachon et dans les Landes du Médoc . Le décor, dunes, marais et forêts, était planté sous mes yeux. J’ai adoré la petite maison d’Hélène la sorcière:

Les pins, ici, sont plus clairsemés, et après eux apparaît une maison étrange. Elle est faite de planches grossières et de poutres, de pièces de bateaux, et son pignon tourné face à l’ouest a presque disparu sous le sable qui s’amoncelle. On pourrait monter cette dune pour marcher sur le toit où une cheminée dégage une fumée grise rabattue par le vent. Derrière, le haut d’un pin fourchu émerge d’une autre colline de sable, et plus loin on peut voir des troncs morts. Des têtes d’arbres auxquelles s’accrochent encore quelques aiguilles marron sortent du sol. Tout un monde semble avoir été englouti,

Le naufrage de la caraque portugaise en janvier 1627 sur les côtes du Médoc a vraiment eu lieu et a été documenté, c’est un fait historique même si l’ouvrage est une fiction. 

Même si le Royaume du Portugal est tombé sous la tutelle de l’Espagne, même si la domination de la flotte portugaise est contestée sur les mers par les Anglais et les Hollandais il reste assez de fierté à Dom Manuel de Meneses, le Capitaine-mor, pour engager la flotte portugaise dans des aventures sur tous les continents connus alors : Europe, Afrique, Indes, Brésil.

« Il allait donc falloir se préparer à un combat déséquilibré et, éventuellement, pensa Fernando, prier pour trouver un morceau de bois auquel s’accrocher si le bateau venait à couler. Le genre de prière qu’il était plus facile de voir exaucée que celle qui aurait consisté en un apprentissage accéléré de la natation. Car si les prêtres enseignaient la prière et organisaient même des concours en la matière pour tuer l’ennui et détourner les hommes du jeu, si les officiers enseignaient le maniement du mousquet pour les mêmes raisons, si les soldats comme Gonçalo Peres vous enseignaient un peu malgré eux qu’il fallait toujours se tenir sur ses gardes, il ne venait à l’idée de personne, en embarquant pour un voyage de six mois sur des océans déchaînés, de vous apprendre à nager. »

Nous suivons les aventures de deux amis Fernando et Simao, soldats engagés en partance pour Goa, puis celles de Diogo, le fils de Nouveaux Chrétiens de Salvador de Bahia et de son ami Ignacio, indien Tupinamba, réunis après la prise et l’incendie de  Sao Salvador de Bahia par la flotte hollandaise et enfin la cavale de Marie, la landaise, qui a assassiné à Bordeaux un jeune noble qui voulait abuser d’elle.

Fernando et Simao, après leur engagement comme soldats tenteront leur chance dans le trafic des diamants. Histoire de tigre dans la jungle, prisons de l’Inquisition..

Ignacio et son arc, Diogo seront engagés par le Capitaine-mor à la suite d’une expédition des flottes portugaises et espagnoles pour déloger les Hollandais de Salvador de Bahia.

Voyages au long cours, naufrages, batailles navales et aventures sanglantes sur terre. C’est un roman d’action, picaresque, historique, très bien écrit et très distrayant!

 

 

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

12 réflexions sur « Pour mourir, le monde – Yan Lespoux »

  1. J’ai beaucoup aimé ce roman d’aventures en mer assez décoiffant. C’est toujours un plaisir de lire un avis dessus. Oui, hors délai book trip en mer 2024, mais il reprend à partir de mai jusqu’à novembre cette année.;)

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  2. Je garde le souvenir d’une lecture très agréable, d’un style enlevé propice au récit d’aventure. Mais l’écrivain met aussi en lumière les grandes disparités sociales, les luttes d’influence et les enjeux financiers de la conquête maritime :

    Pour mourir, le monde. Yan Lespoux

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