Contrebandiers – Michèle Pedinielli/Valerio Varesi

ROMAN POLICIER A LA FRONTIERE DES HAUTES ALPES ET DE L’ITALIE

« Ce qui a changé, c’est la marchandise qui y passe. – Il y en a une qui est restée la même : ce sont les personnes qui veulent entrer en France. À une époque, c’était nous, les Italiens, parce qu’on était antifascistes, ou qu’on voulait travailler, maintenant, ce sont les migrants qui arrivent d’Afrique. – Nous, les Italiens, on nous appelait les Macaronis ou les Ritals »

Roman policier écrit à quatre mains par Michèle Pedinielli dont j’ai suivi les enquêtes de Ghjulia Boccanera à Nice et en Corse avec beaucoup de plaisir et Varesi qui m’a fait découvrir les secrets de Parme. Chacun s’est déporté de sa région d’origine pour situer l’action sur la frontière entre la France et l’Italie. Un randonneur français découvre du côté italien un cadavre. Nous ne retrouverons pas Ghjulia mais Suzanne Valadon, guide de montagne qui rapporte sur son dos un très jeune burkinabé transis dans le froid.

Les chapitres s’enchaînent, dans un refuge italien et dans les bergeries d’estive côté français…Mais l’ensemble est cohérent, on oublie qu’il y a deux auteurs. Ce n’est pas le premier polar écrit par deux auteurs : Meurtre aux poissons rouges résultait de la collaboration de Camilleri et Lucarelli . La collection POINTS compte d’autres livres « deux auteurs deux pays, une seule enquête » j’aime bien ce concept et je compte m’aventurer dans cette collection.

Chaque fois que je chronique un polar, j’ai peur de divulgâcher et de donner trop d’éléments concernant l’intrigue. Je vous dirai seulement que j’ai lu d’une traite en une journée (et deux longs trajets en métro Créteil/Auteuil) sans le lâcher. Comme le titre est Contrebandiers,  je ne spoile pas  trop en divulguant qu’il s’agira de faire passer des cigarettes et des migrants 

De la contrebande ? Ça sonne presque romanesque. – Eh bien, c’est loin de l’être, figure-toi. La contrebande, c’est juste l’autre nom du trafic et les contrebandiers ne sont pas des aventuriers de romans. Ils sont tous connectés à une mafia ou une autre. Et la mafia, Suzanne, ça n’a aucun état d’âme, aucun scrupule ; le code de l’honneur, ça n’existe que dans les films. La mafia ne réfléchit qu’à un profit immédiat.

à celà interroge Lassane, le jeune burkinabé :

C’est grave ? Aucune provocation dans la question, plutôt un étonnement sincère. C’est grave de porter des cigarettes ? Par rapport à quoi ? Aux violences, aux viols, aux tortures, aux naufrages ? C’est plus grave que remettre sa vie entre les mains d’inconnus ? Plus grave que se faire vendre ?

 

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

9 réflexions sur « Contrebandiers – Michèle Pedinielli/Valerio Varesi »

  1. Je me méfie des livres écrits à plusieurs. Chacun de ceux-ci sont contraints à faire des concessions et aucun n’a la possibilité intrinsèque de libérer l’élan de son inspiration. Le scénario de l’un est forcément guindé entre des limites imposées par l’autre. Et pire, le corollaire de ces limites est/peut être de nature commercial.

    Comme disait je ne sais plus qui dans tes commentaires : je passe.

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  2. il y a des mots qui ne décrivent pas les horreurs qu’il y a derrière , contrebandier en fait partie et j’en donne un autre « pirate »

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