voyage Royan – Lacanau – Arcachon

MARS ATLANTIQUE 

Eglise de Royan

Le bac quitte Royan à 12h15, il faut arriver une demi-heure à l’avance, nous empruntons la route la plus courte. Après Marennes, elle traverse une campagne semée de blé, bien plate. Pas une haie, pas un arbre pour distraire le regard. Et quand il y a des arbres, ce sont des peupliers bien alignés. Campagne ennuyeuse.

Nous retrouvons le Marais et la Seudre à Nielle-sur-Seudre. L’Eguille est bien nommée avec son clocher pointu qui se voit de loin.

Arrivée à Royan, à peine 10 heures . A notre précédent passage en 2021, j’avais parcouru la plage jusqu’à Saint Georges de Didonne, négligeant la ville. Après le film The Brutalist, vu récemment et l’église du Havre, je choisis la visite de l’église de béton des années 50 (1955-1956) de Guillaume Gillet et les vitraux de Henri-Martin Granel et de jean Idoux.

Eglise de Royan choeur

L’église se dresse haut sur une colline, elle se voit de loin avec ses 56 m de béton noirci, un peu comme un voilier ; Cependant, elle ne soutient pas la comparaison avec l’église du Havre, sa contemporaine qui m’avait impressionnée. La comparaison entre les deux villes me vient à l’esprit. Toutes deux ont été détruites en 1945 par les bombardements alliés et reconstruites très rapidement. En commun : les courants d’air. Royan, station balnéaire ne concourt pas dans la même catégorie que le grand port normand.

Traversée Royan-Le Verdon, très agréable sous un ciel voilé. La Gironde est grise et on devine à peine le Phare de Cordouan dans la brume. A la Pointe de Grave nous faisons une pause sous le phare à section carrée. Le petit musée consacré à cordouan n’ouvre qu’à 14 h. Pour déjeuner on se détourne en face de l’estuaire du côté de Neyran. A marée basse, on ne voit que de la vase grise.

La Route des Lacs (D101) traverse la forêt droite et vide. Nous retrouvons avec plaisir cet itinéraire.

Lacanau

A l’Office de Tourisme, très bon accueil, je ressors avec des dépliants et plans pour les balades en forêt. Notre location est située en front de mer : balcon au 2ème étage, ascenseur, parking assuré (hors saison) juste en face. Panique : une grue, des cônes et des barrières interdisent l’entrée du front de mer. Le parking en bas de la maison est aussi condamné. Il y en a un autre accessible mais avec 5 marches, rédhibitoire ! Le propriétaire, venu de Bordeaux, comprends nos difficultés d’accès. Pour ma part, loger dans un chantier avec bruit et poussière, ne me tente guère. Le balcon sur mer aurait été infernal. Le propriétaire, très conciliant téléphone lui-même à AirBnb pour une annulation sans frais et propose de nous aider à trouver un logement de remplacement. Il nous conseille Arcachon. En quelques clics, nous avons réservé une petite maison en Centre-ville, de plain-pied et parking facile.

J’adore les surprises et l’inconnu. La tournure que prennent les vacances m’excite.

88 km entre Lacanau et Arcachon par la Route des Lacs. Nous arrivons sur le Bassin d’Arcachon à la tombée de la nuit. J’ai beaucoup aimé l’arrivée sur la Teste-de-Buch : de chaque côté de la route, de majestueux pins forment une allée couverte ; comme la route est en courbe le tunnel est encore plus impressionnant.

Arcachon : place de Verdun

Nous arrivons directement à la grande Place Verdun. En son centre, un monument aux morts surdimensionné. Les maisons autour de la place sont typiques du style balnéaire d’Arcachon certaines abritent des administrations, commissariat, pompier.

Notre petite maison d’Arcachon

Notre maison au n°7 est particulièrement jolie avec son crépi blanc surhaussé de briques décoratives avec son panneau de céramique Salve maria qui ajoute du cachet. Mais où est donc le 7bis ? je tourne pour trouver une ruelle étroite. Sur la ruelle s’ouvre une baie vitrée qui donne sur un patio couvert meublé comme un salon de jardin : plantes en plastique, barbecue, fauteuils modernes. Le plafond est habillé d’un filet vert façon camouflage. Un petit vasistas sert de puits de lumière. Les fenêtres de la maison sont équipées de jolis volets verts, mais elles s’ouvrent sur le patio fermé. Claustrophobes, s’abstenir. La lumière du jour ne pénètre pas dans la maison. La petite maison est bien agencée pour sur si petit espace : coin salon avec un beau canapé devant un grand écran plat. Sur la table carrée noire, un bouquet de fausses fleurs. La chambre est très confortable. En résumé : une bonbonnière dans un trou à rats. Un faitout comme unique casserole, le micro-onde perché est inaccessible.

Nous partirons tôt et rentrerons tard !

Domino – Chaucre – La Cotinière

MARS ATLANTIQUE – OLERON

domino

Domino est un hameau de la commune de Saint Georges d’Oléron non loin de Chéray où se trouve notre gîte. Nous traversons le vignoble avant d’arriver au petit village blanc. Pas de vue sur mer. La dune se dresse entre l’estran et le parking. Il faut ruser pour trouver un chemin carrossable en hauteur.

Marée basse. L’estran rocheux est dégagé pour les pêcheurs à pied. Dans les bosquets derrière nous, les chiens des chasseurs aboient ; depuis plusieurs jours, des battues au sanglier sont organisées ; les rares bois sont quadrillés de chasseurs habillés d’orange fluo, fusil à l’épaule avec cors et trompettes.

Domino estran rocheux

Je marche sur le sable mouillé avec le Phare de Chassiron pour cap. Trop loin, je fereai demi-tour avant de l’atteindre. J’ai un peu peur d’être prise par la marée. La mer monte jusqu’à la dune protégée par des blocs que j’aurais bien du mal à escalader. L’érosion mange les plages. Pendant le pique-nique, j’observe l’eau qui recouvre les rochers.

Chaucre

 

Chaucre : Sur la recommandation du Guide du Routard, nous faisons un détour. De la route, le village tranquille n’a rien de passionnant. Il en est tout à fait autrement à pied. Les maisons traditionnelles en calcaire sont bâties de moellons plats ressemblant à des briquettes. Je me promène dans les ruelles, courettes, placettes et découvre des puits, des jardins ou des escaliers. La toponymie m’amuse : Pue du Puits (lequel ?) Rue du Four, Venelle des Neux Crottes . petite promenade (20 minutes) bien sympathique.

La Cotinière

Le port de pêche de La Cotinière est le plus important des Charentes maritimes.

5000 t à la Criée  (Le Guilvinec 13.000)

Le port n’est pas une attraction touristique amis un pôle économique avec circulation de gros engins, camions, transpalettes. Un grillage interdit l’entrée aux voitures et aux piétons. De plus, en ce moment, la ville est en chantier. Nous faisons trois fois le tour dans la campagne pour trouver le port, pourtant immense avec ses trois chenaux, sa grande jetée et ses nombreux hangars.

Pour les visiteurs, on a prévu un cheminement piéton qui mène à un escalier puis à une terrasse avec de nombreux panneaux explicatifs. Sur la terrasse, une grande baie vitrée permet d’observer la Vente à la Criée. Un amphithéâtre est équipé de matériel informatique : on ne crie plus les prix. Ils s’affichent sur un tableau électronique. On ne fait plus de mystérieux signes comme dans les ventes aux enchères. On clique avec une souris tandis que la marchandise défile sur un tapis roulant et que les prix s’affichent sur l’écran. Dans des caisses plastique bicolore de magnifiques poissons sont offerts aux enchères : Saint-Pierre de grande taille, bars, lottes…

Nous rentrons assez tôt pour ranger le gite. Demain le départ est fixé à 9 heur

Baie de l’Aiguillon – Pertuis breton

MARS ATLANTIQUE

Baie de l’Aiguillon à marée basse

Une étape d’une nuit, arrivée juste avant le coucher du soleil. Deux projets qui ne se réaliseront pas : aller à pied sur la digue vers la pointe et manger des moules en face des bouchots. Sur la digue, interdit de se promener! Pour les moules, ce n’est pas la saison. Nous nous contenterons d’un magnifique coucher de soleil.

Coucher de soleil vu de la digue de l’Aiguillon.

la Réserve Naturelle de la Belle Henriette se trouve le long de la route qui va de La Faute à La Tranche un cheminement de planches surplombe le marais et conduit à la dune et à la plage. La plage est déserte, il souffle un vent fort. 

Tourne-pierres

Seuls, les limicoles me tiennent compagnie. L’un d’eux est fort occupé à emporter, lâcher, reprendre un galet. Normal, c’est un Tournepierre à collier (Arenaria interpres)

La Pointe Saint Clément et le Pertuis breton

Pour la guinguette et les moules, nous traversons le marais par Saint-Michel-en -l’Herm et Charron et la belle église d’Esnandes à la recherche du restaurant Les Moules Brothers à Marsilly où nous avions déjeuné il y a quelques années. Le sentier littoral le long du Pertuis breton avec ses carrelets m’avait beaucoup plu. Hélas, l’érosion a mangé la falaise et la promenade est interdite à la Pointe Saint Clément. Nous allons constater le recul du trait de côte à plusieurs reprises. 

Kazakhstan – Trésors de la Grande Steppe au Musée Guimet

Exposition temporaire du 6 novembre 2024 au 24 mars 2025

Tigre sur les cimes

Cinq trésors, cinq chefs d’œuvres, cinq périodes et cinq civilisations dans ce vaste territoire de steppes et montagnes, parcouru par des nomades venus de l’Est, Scythes, Huns, Turcs, et la Horde d’Or mongole.

le Penseur de Tobyl

Le Penseur de Tobyl (3ème-2ème millénaire av. J.C.) en grès, a son regard tourné vers le ciel. Très expressif. 

ornements en or de la coiffe de l’Homme d’Or
chevaux ailés à corne de mouflons et oreilles d’âne

Découverts en 1969, les ornements en or, les coupes en argent et en or des chefs des tribus nomades que les Grecs et les Perses nommaient les Scythes. Orfèvrerie d’un raffinement extraordinaire. Cela me rappelle une exposition : l’Or des Scythes au Grand Palais en 2014, les objets provenant pour la plupart de Crimée.

J’ai beaucoup aimé le tigre installée sur les sommets pointus.

Babal féminin

L es Babal ( 9ème – 11ème siècle) en grès gris provienne du Turkestan . Dès le 6ème siècle le khaganat turc fut poursuivi par des Etats Turcs. Symbiose entre le monde nomade et le monde sédentaire urbanisé. Ces sculptures anthropomorphes furent érigés dans la steppe

Babal masculin

les chandeliers du mausolée de Khoja Ahmet Yasawi (1397)

Chandelier 1397

Fabriqué sur l’ordre de l’émir Timour (Tamerlan), il pèse 41 kg et fut fabriqué par un maître artisan iranien.

L’exposition se termine par le magnifique Chapan, lourd manteau de cérémonie avec des fils d’or. 

J’aime bien ces expositions réduites à quelques chefs d’œuvres où toute mon attention est requise. une seule pièce mais un dépaysement total.

Hiver au Proche-Orient – Anne-Marie Schwarzenbach – Payot Rivages

VOYAGE EN ORIENT

Encore une écrivaine-voyageuse! Une exploratrice dans le cortège des Gertrud Bell, Alexandra David-Neel, Ella Maillart, Agatha Christie…et tant d’autres. J’ai rencontré Anne-Marie Schwarzbach en compagnie d‘Ella Maillart dans La voie cruelle, les deux voyageuses, à bord d’une automobile sur la Route de la Soie, jusqu’en Afghanistan. Le podcast Vies de Voyages : Annemarie Schwarzenbach : « l’ange inconsolable » (1908-1942)  CLICm’a donné envie de télécharger ce récit de voyage.

Annemarie Schwarzenbach est née à Zurich. Amie de Klaus et Erik Mann elle fuit l’Europe à la prise de pouvoir par les nazis et passe l’hiver 33/34 au Proche -Orient. Journaliste, photographe, elle accompagne des archéologues à travers la Turquie, la Syrie, le Liban, la Palestine, l’Irak et la Perse. 

C’est ici que l’on rassemble des peuples venus des plaines d’Orient pour les jeter à l’assaut de l’Europe ;
des religions naissent, se scindent et se figent en idolâtrie dorée. Ici des flottes accostent, d’humbles
croisés deviennent des usurpateurs et des seigneurs orientaux, Hellènes et Barbares se succèdent, et l’
individu, fût-il porphyrogénète1, n’est rien.

La première partie se déroule en Turquie, Istanbul, Ankara, la nouvelle capitale , Kayseri, capitale de la Cappadoce. J’ai eu beaucoup de plaisir à retrouver les villages d’Urgüp et de Göreme et Konya que nous avons visitées autrefois.

Puis nous nous rendîmes par des chemins creux dans la mystérieuse vallée de Göreme. Le paysage
lunaire s’étendait à nos pieds, noyé dans des ondulations de brouillard et de raies de lumière jaune pâle, totalement irréelles, au milieu d’une forêt pétrifiée composée de cônes, de tours, d’aiguilles et de
pyramides

La deuxième partie  : la Syrie nous conduira à Alep, Damas bien sûr mais aussi à Baghras que je ne connaissais pas du tout sur les trace des Croisés

On raconte qu’en l’an de grâce 968 l’empereur byzantin Nicéphore Phocas2 et ses soldats victorieux
campèrent au pied de ses murailles. Il emmenait avec lui cent mille enfants païens, filles et garçons, tous
destinés au marché aux esclaves de Byzance.
[…]
est bien peu d’événements historiques qui nous troublent autant que les croisades et qui nous paraissent aussi difficiles à comprendre.
[…]
personne n’arrive à y discerner la part qui revient à l’Europe féodale – par exemple la splendeur tardive
de la cour de Bourgogne –, la part d’effervescence chrétienne et catholique contrainte de s’exprimer

A Beyrouth : soleil sur la côte méditerranéenne et neiges dans les montagnes et même du ski dans les vignobles. 

« le voyage de Beyrouth à Jérusalem fut extraordinaire »

note-t-elle, et l’arrivée à Jérusalem comme je l’imaginais.

La Troisième partie : Irak m’a énormément plu. De l’Irak, je ne connaissais presque rien en dehors des Antiquités Orientales du Louvre, la lecture récente de Mesopotamia d’Olivier Guedj a excité ma curiosité. En compagnie d’Annemarie Schwarzenbach et des archéologues le lecture découvre les sites antiques d‘Ur, Uruk et Babylone 

Lion de Babylone

« J’étais revenue vendredi soir de Babylone avec le professeur Jordan. Quel dommage que ces ruines soient
devenues si facilement accessibles ! Des foules de promeneurs, munis de leurs paniers pique-nique et
papotant en anglais, arpentent Babel et foulent sans le moindre respect le pavage de la voie
processionnelle de Nabuchodonosor. Ils sont tout heureux de reconnaître sur l’ancienne porte d’Ishtar
ces magnifiques animaux fabuleux à la démarche si noble, modestes cousins des émaux bleus plus
tardifs que l’on a vus auparavant au musée de Bagdad ; et le lion que Miss Bell a placé sur un socle pour
qu’on puisse le photographier plus facilement résiste avec patience à l’assaut quotidien des Kodak et des
Leica. « 

On marche sur les pas d’Abraham et de ses troupeaux, les nomades qui vivent encore ont peut être gardé les mêmes modes de vie. Ziggurat, Tour de Babbel,  palais antiques,  canal d’Hammourabi  cela me fait rêver.

Tello Hommes barbus

A côté des ruines antiques Annemarie Schwarzenbach n’oublie pas de visiter les villes saintes des Chiites Kadhimyia, Kerbela, Nadjaf. kerbela avec ses convois funéraires de pèlerins est bien funèbre. Elle présente une version bien sinistre des moeurs et processions chiites. Occasion de faire connaissance avec les tragédie d’Ali, Hussein. De croiser des pèlerins persans « blèmes, sinistres avec leurs barbes noires » sous l’influence de l’opium. A propos d’opium, justement, une anecdote ancienne :

Haroun al-Rachid envoya un peu de cet opium à Charlemagne : étrange cadeau, mais qui prouve en
quelle haute et confiante estime était tenue la drogue, puisque même à la Cour elle avait droit de cité

D’Irak  ils passent en Perse au début du printemps dès que les cols se libèrent de la neige. Le voyage continue en Iran

nous suivîmes alors la route des armées perses parties jadis faire campagne contre la Grèce.

Routes de montagne, Portes Caspiennes, nous rencontrons les Mongols nous approchons de la Russie. Dans la Caspienne on pêche l’esturgeon pour le caviar. Encore un autre monde à découvrir!

Un voyage passionnant pour découvrir une région aux traditions si variées et à l’histoire millénaire

PS. un autre podcast RadioFrance : la conversation littéraire : Sur les routes du monde, les reportages d’Annemarie Schwarzenbach CLIC

Gardiens du Temps – un projet de Jiang Qiong Er

Exposition temporaire du 27 Avril 2024 au 16 février 2025

A l’occasion du 60ème anniversaire des relations diplomatiques entre la Chine et la France, le Musée Guimet se pare de rouge

Origine : façade du Musée Guimet

Jiang Qiong Er a habillé de rouge la façade du Musée Guimet en pratiquant des petites grottes en référence aux sites rupestres de Mogao Clic

Authenticité

 

 

Douze créatures, (Authenticité, Fraternité, Inclusion, Paix, Egalité, Bienveillance, Temps, Exploration, Bravoure, Nature, Sagesse, Liberté) occupent chacune une petite grotte. la façade est livrée à l’épreuve du Temps, temps de l’horloge puisqu’à chaque heure six des douze créatures s’animent et  sortent  de leur antre. Temps, météo, puisque la pluie, la nuit, le soleil, modifient couleurs et reflets.

 

Nature

Dans la bibliothèque en rotonde au deuxième étage les créatures en bronze sont exposés à hauteur d’homme si bien qu’on peut les observer en détail.

Une autre installation se déploie sur la terrasse.

Cette installation est l’œuvre d’une plasticienne également styliste  Jiang Qiong Er née en 1976 en Chine mais ayant également étudié en France, parfaitement francophone qui explique dans des pastilles sonore son travail. Métissage entre la culture chinoise et française, utilisant l’intelligence artificielle. Métissage entre art et design. 

 

 CLIC

Lê-Pho, Mai-Thu, Vu Cao Dam – Pionniers de l’art moderne vietnamien en France au Musée Cernuschi

Exposition temporaire prolongée jusqu’au 4 mai)

Lê-Pho : La coiffure

Trois peintres élèves de l’Ecole des Beaux-Arts d’Hanoï et du peintre Victor Tardieu. Excellent enseignement aussi bien dans  les techniques académiques européennes que dans les traditions et techniques asiatiques. Soucieux de la réussite de ses élèves Tardieu leur obtint des postes d’enseignants du dessin ainsi que des commandes à l’Exposition coloniale de 1931. 

Lê-Pho – Laque

Si chacun des peintres a excellé dans l’exécution de portraits à l’huile, aquarelles ou dessin, l’originalité de ces peintres est l’exécution de tableaux originaux en laque ou la peinture sur soie qui assurent un succès en France.

Lê-Pho

Dans les années 30, les trois peintres ont rejoint la France

Lê-Pho : la lettre

Mai-Thu a suivi un parcours analogue et peint aussi sur soie.

Mai-Thu : baigneuses

j’ai aussi aimé ses petits tableaux représentant les enfants au jeu d’échec comme les enfants dans la guerre.

Mai-Thu : jeu d’échecs

Vu Cao Dam était également sculpteur. L’exposition montre un buste de HoChiMinh très connu. Installé dans le midi, il donne du relief à ses peintures à l’huile très colorées sous l’influence de Chagall.

Vu Cao Dam jeune fille assise

C’est une très jolie exposition.

Radis rongeur

Les collections permanentes du musées sont merveilleuses et je n’ai pas manqué pas d’y faire un tour d’autant plus qu’une salle est en ce moment dédiée à la nouvelle laque vietnamienne :

Chiharu Shiota – The Soul Trembles au Grand Palais

Exposition temporaire jusqu’au 19 mars 2025

Barques et fil rouge –  Voyage incertain

Chiharu Shiota est une plasticienne japonaise née en 1972 à Osaka. Elle  travaille également à Berlin. Son matériau de prédilection est le fil qu’elle tisse de ses mains fil de laine ou de coton, rouge le plus souvent mais également noir ou blanc. 

Where are we going? barques et fil blanc

Le visiteur est accueilli en haut de l’escalier d’honneur par cette gigantesque suspension blanche  qui prennent des allures d’ailes blanches. 

Il traverse les arches rouges qui jaillissent des barques, déstabilisé.

j’ai déjà rencontré son fil rouge au Musée Guimet juste après le confinement, les objets enfermés dans la toile d’araignée correspondaient bien à l’humeur du moment, quand nous étions enfermés, liés. *Elle avait empaqueté de très petits objets, des meubles et et jouets de maisons de poupée. Au Grand Palais, changement d’échelle. Elle joue avec des chaises, lie un piano après sa combustion de fil noir

Piano carbonisé et fil noir

Avec ces fils, ces nœuds, j’avais rapidement classé Chiharu Shiota comme « artiste textile » c’est réducteur! En plus de ces installations, elle a aussi expérimenté avec son corps, l’enfouissant dans la terre, ou se baignant dans la boue. Les vidéos où on la voit couverte de boue me mettent mal à l’aise.

Untitled Islande

Elle met en scène son corps. Dans une vidéo on la voit nue sous un enchevêtrement de fins tuyaux où circule le sang. Elle est parcourue de spasmes . je pense un peu à Sophie Calle. Elle trempe aussi de boue des très longues robes suspendues qui gouttent

Memory of skin

ou elle joue avec la peinture, devenant elle-même peinture

Becoming painting

Toujours ce rouge sang!

l’exposition du Grand Palais montre des dessins préparatoire, des esquisses, des photos, des vidéos. L’une d’elle de 23′ est particulièrement éclairante. Si on prend le temps d’écouter on comprend ce qui échappe à la seule vision. 

peintre, artiste textile, vidéaste, photographe. 

Crépuscule des Dieux

Elle est aussi scénographe de nombreux opéras : Siegfried, le Crépuscule des Dieux, Oedipe de Sophocle par Stravinsky et bien d’autres oeuvres sont jouées dans les décors de Chiharu Shiota. le problème est que l’exposition a voulu trop en montrer. On voit les captation des différents opéras, les danseurs, les chanteurs mais la musique d’un seul domine. C’est perturbant

Fenêtres de Berlin

Chiharu Shiota a aussi été témoin de la Chute du Mur de Berlin qu’on voit en vidéo; la ruée vers l’Ouest a entrainé l’abandon de quartiers de Berlin Est. La plasticienne a récupéré les châssis des fenêtres et portes des maisons désertées et les a assemblées. L’huisserie garde quelque chose de ces maisons abandonnées, leur âme? 

Et que dire des valises en lévitation? 

Rien n’est gratuit dans ces installations; A Venise, elle a suspendu des clés aux fils rouges. On peut aussi imaginer que les souvenirs sont prisonniers de la toile d’araignée, ou que les barques et les valises sont celles des migrants. 

 

 

 

Le Pavillon Rouge – Robert Van Gulik 10/18

EN REVENANT DE L’EXPO LA CHINE DES TANG

La série policière des Juge Ti  occupe une belle place sur une étagère depuis de longues années. Distrayante, exotiques. En rentrant de l’Exposition du Musée Guimet :  La Chine des Tang, j’ai eu envie de m’y replonger. Avec les images des objets et sculptures. 

Belle dame avec une fleur

Le Juge Ti  débarque dans l‘île des Fleurs – île dédiée aux plaisirs, restaurants, maisons de jeux, commerce d’antiquités, et surtout prostitution haut de gamme. Les hôtels étant complets on le loge dans le Pavillon Rouge où deux drames ont eu lieu. A vingt ans d’écart, deux jeunes hommes s’y sont suicidés. Désespoir d’amour après le refus de la Reine des Fleurs. Coïncidence qui aiguise la curiosité du magistrat, d’autant plus que les circonstances semblent identiques. 

Et si c’était un meurtre?

Il s’ajoute à cela la mort suspecte de la Reine des Fleurs du moment.

Le Juge Ti mène l’enquête. Enquête bien embrouillée avec des rebondissements et des personnages tout à fait inattendus. Il faut être bien attentif aux noms chinois que j’ai un peu confondus au départ.

Lecture fluide, facile, très agréable, sans prétention.

La chine des Tang- une dynastie cosmopolite (7ème-10ème S.) Musée Guimet

Exposition temporaire jusqu’au 3 mars 2025

De la Chine des Tang j’ai  des souvenirs de lectures anciennes de la série des enquêtes du juge Ti de Robert Van Gulik,.

Palefrenier et cheval

La dynastie Tang (618 -907) marque une époque de prospérité, de calme. marchands et commerçants circulaient librement. Les prisons étaient vides. Une population de 50 millions d’habitants se répartissait sur un territoire allant de la Chine orientale à l’Asie Centrale.

Deux cavaliers poterie vernisssée

Les chevaux sont très présents dans l’exposition, chevaux indispensables dans les conquêtes militaires. En 665, 700.000 chevaux étaient élevés dans les fermes d’Etat. Rapides et puissants, ils étaient originaires d’Asie Centrale, de la vallée de Ferghana (actuel Ouzbékistan).

Joueuses de polo

Même les dames montaient à cheval, certaines étaient même joueuses de polo. L’exposition montrant la mode féminine avec de jolies statuettes en céramique montre qu’elles ne dédaignaient pas le costume masculin avec un caftan et des bottes.

Cavalière

Ces céramiques donnent une représentation très vivante de la vie à l’époque des Tang. Fan des tanagras grecs, je suis conquise par ces statuettes chinoises.

Cheval hennissant

La capitale Chang’an comptait 1 million d’habitants et sa densité dépassait celle de Byzance . Construite selon un plan régulier, les 110 quartiers se répartissaient de chaque côté d’une large artère. Deux marchés irriguaient la ville en marchandises provenant de tout l’Empire mais aussi de Corée, Japon, Perse et Indes. La Route de la Soie entretenait les échanges avec Byzance. 

Chamelier et chameau

Cette ville cosmopolite se trouvait à La Croisée des pensées et des religions : Confucianisme et Taoisme y étaient les plus répandues avec le Bouddhisme

Gardien du temple : chimère

D’autres cultes étaient pratiqués comme le Zoroastrisme, le Manichéisme. Il y avait une église chrétienne de nestoriens. 

Musiciennes et danseuses

La vie culturelle était raffinée, avec musiciens, comédiens, magiciens. l’exposition présente des services pour l’alcool, ou la vaisselle pour le Service du Thé

Service à thé miniature

C’était aussi un monde très lettré, on a dénombré 50.000 poèmes qui ont été calligraphiés. Les artisans travaillaient des matériaux précieux rares comme l’argent, le lapis-lazuli, le jade, le verre venait de Byzance.

On a représenté les étrangers dans cette ville cosmopolite, les marchands sogdiens de la route de la Soie, les étrangers au nez pas du tout asiatique comme le personnages ci-dessus, même un personnage à la peau noire…

Musicien sur son chameau