la Baie de l’Aiguillon sous la pluie

ESCAPADE DANS LE MARAIS POITEVIN

Baie de l’Aiguillon : carrelet à Esnandes

Malgré une météo exécrable, nous partons pour la Baie de l’Aiguillon espérant des éclaircies au bord de la mer. Le trajet par le Marais passe par Marans, Puyravault, Triaizé, Saint Michel en l’Herme, L’Aiguillon et La  Faute.

Tournesols sous la pluie

Sous le ciel gris, le Marais Desséché n’est pas pittoresque avec ses grandes cultures. Heureusement les tournesols donnent un peu de couleur, gorgés d’eau, ils penchent la tête et p,t une allure pitoyable.

A l’entrée de Marans, à l’arrière du cimetière, une église en ruines a belle allure, ogives gothiques et chapiteaux romans ; la nef a disparu mais le clocher est intact. J’avais un bon souvenir de Marans visité il y a quelques années lorsque nous étions à Sainte-Radégonde-des-Noyers à la Maison éclusière. Pressées d’arriver nous enjambons la Sèvre Niortaise sans nous arrêter.

Ecluse

Un peu avant Charron nous remontons vers le nord et trouvons les belles écluses sur le fleuve et les canaux qui convergent.  Est-ce donc là les Portes à la Mer qui contiennent l’eau douce de la rivière et empêchent l’eau salée d’y pénétrer. Sur la plupart des rivières les écluses permettent la navigation. Dans le Marais, leur rôle est plus complexe. Elles permettent de réguler tout le réseau hydrographique. De nombreux pêcheurs sont installés sur les berges à proximité. Nous croisons de nombreux cyclistes bien courageux de pédaler sous la pluie.

A Puyravault, l’église templière est bien fléchée. A l’écart du village, dans le cimetière, se dresse une église toute simple d’une sobriété étonnante. Une seule voussure autour du portail. Seuls les modillons sont sculptés (il faut entrer dans le cimetière pour els voir). La Commanderie Templière qui restera attachée ensuite à l’Ordre de Malte participa à l’assèchement du marais jusqu’au XVII ème siècle. L’église est ouverte, elle a des vitraux colorés. Certains XIX ème rappellent l’histoire des Templiers. Une seule nef, un plafond assez bas, il règne une certaine intimité.

Nous suivons la route sous la pluie sans prêter attention au paysage. Sur al carte le maillage des canaux fait illusion. Le plus souvent on ne voit ni canaux ni fossés cachés par des tamaris  ou invisibles dans les creux. De plus cette région est bien construite. On entre dans L’Aiguillon station balnéaire sans grâce, maisons sans caractère, attractions pour enfants, fête foraine, débauche de structures gonflables aux couleurs criardes jaune et vert où des adolescents s’exercent à des activités indéfinissables. Sans prendre garde, nous arrivons à La Faute avec le même urbanisme décevant.

marais maritime

Nous nous engageons dans la presqu’île espérant trouver des plages sauvages. Aboutissons à la Capitainerie d’un Port de Plaisance endormi ; on se croirait en hiver. Il n’y a aucune activité en dehors de joggers qui courent sous la pluie et des cyclistes qui passent sans s’arrêter. J’ai perdu le sens de l’orientation tant nous avons tournicoté dans les lotissements. Le GPS nous emmène à la Pointe d’Arçay où je fais une jolie promenade sur des planches à travers le marais maritime et les bassins des ostréiculteurs. J’arrive à un affût ; faute de jumelles je n’essaie même pas de chercher les oiseaux dont les silhouettes sont signalées sur les panneaux. Vent et pluie, ils sont bien cachés ! Non loin de là, se trouve la plage des Amourettes en face de l’entrée d’un camping.

C’est l’heure du déjeuner, Dominique n’a pas trouvé de restaurant avec le smartphone, plutôt si, à la Pointe de l’Aiguillon, mais c’est complet ! peu tentées par ce que nous avons vu à La Faute et à L’Aiguillon, nous décidons de retourner vers Esnandes et Marsilly voir ceux que nous avions repérés lundi. Mais c’est loin. Pas le temps d’arpenter la plage sauvage. Nous arrivons à 13h30 à Marsilly et nous attablons chez Les Moules Brothers. Ce n’est pas un restaurant chic, loin de là ! Plutôt cantine avec de longues tables vernies sous un auvent de tôle(heureusement puisqu’il pleut) . Service restauration rapide : commande au comptoir. Le serveur donne un plateau avec une corbeille de pain, les couverts, serviette et boissons plus un bipper qui préviendra quand les moules seront prêtes. Pour 11€80, on a une belle part de moules marinières dans une barquette en alu, une petite barquette de frites (maison, délicieuses pas surgelées, bien cuites), pain, beurre et une boisson. On mange avec les coquilles (ou les doigts). Les serveurs sont aimables ; à la fin on dessert soi-même en faisant attention au tri. Ce n’est pas grande classe, mais c’est bon et pas cher. S’il n’y a ni nappe ni vaisselle, ils ont fait des efforts de décoration avec des collages amusants sur les bâches qui entourent les viviers et les bassins ;

Eglise de Marsilly et arbre de la Liberté4

Je reprends le chemin côtier sur la digue jusqu’à Nieul/mer et retour jusqu’à Esnandes. 1h30 sous une pluie battante. J’ai décidé d’imiter Ecossais et Irlandais : ignorer superbement la pluie, « what a gorgeous day ! » . De retour à la voiture, je dégouline, il ne me reste plus qu’à enfiler la robe de plage de coton léger à bretelle et le maillot de bain (je rêve du pull irlandais en laine). Une polaire par-dessus la robe, quelle élégance ! au moins je suis au sec

Le soleil a décidé enfin de pointer ses rayons, pas question de rentrer ! Nous irons finir la balade des Falaises du Pertuis Breton jusqu’à la Pointe du Plomb. A Marsilly, il y a également une église fortifiée avec une tour carrée comme à Esnandes qui ressemble plus à un château fort qu’à un clocher. En face se trouve un Arbre de la Liberté planté en 1792 . Il a été récompensé comme « arbre remarquable » d’autant plus qu’il ne reste plus que deux spécimens vivants.

 

Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

4 réflexions sur « la Baie de l’Aiguillon sous la pluie »

  1. Bonjour Miriam
    Ce que vous décrivez du Marais Poitevin (que je ne connais pas!) me rappelle tout à fait la baie du Mont Saint-Michel: vasières, estran, embouchures de petites rivières fermées par un système d’écluse, … et un restaurant « de plein air » dit « Les producteurs » où l’on s’asseoir pour peut déguster les moules de bouchots qu’ils produisent, cependant que les autres produits (crèpes…) sont vendues par la « baraque » juste à côté, juridiquement distincte… Cependant que le patrimoine n’est pas en reste, avec la cathédrale Saint-Samson à Dol de Bretagne, par exemple (je viens de voir que vous aviez visité Dol en 2011).

    Aimé par 1 personne

    1. @ta d li du ciné : il y a des ressemblances avec la Baie du Mont Saint Michel ou nous étions l an passé. Heureusement il y a des différences d échelle du point de vue de l exploitation commerciale et le tourisme de masse. Les cars de Japonais et Chinois n ont pas repéré la Baie de l Aiguillon. Les cantines à moules sont tout à fait artisanales et sympathiques. Pas de baraque de couleurs criardes avec des produits « locaux bien industriels pas de souvenirs mademoiselle in China. La Baie de l Aiguillon reste bien authentique et familiale

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