UN LIVRE/UN FILM

Hafsia Herzi est venue présenter son film La Petite Dernière aux Cinémas du Palais à Créteil la veille de la sortie en salles. Je n’aurais voulu rater cette occasion de rencontrer la réalisatrice que j’admire beaucoup. Surtout qu’elle n’est pas venue seule, elle était accompagnée de Nadia Meliti et de l’actrice qui joue la mère.
j’ai beaucoup aimé ce film qui semblait jouer très juste. Sujet délicat: l’homophobie est très présente dans les quartiers mais pas dans le film. Les garçons tolèrent très bien cette fille « garçon-manqué », cela m’a étonné. Côté Paris, bars lesbiens et Gay Pride, très belles images quand Fatima porte sa copine dans le défilé. j’ai consigné mes impressions, sortie de salle, dans mon autre blog Toiles Nomades CLIC
Bien sûr, j’ai voulu lire le livre.
« Ca raconte l’histoire d’une fille qui n’est pas vraiment une fille, qui n’est ni algérienne ni française, ni
clichoise ni parisienne, une musulmane je crois, mais pas une bonne musulmane, une lesbienne avec
une homophobie intégrée. Quoi d’autre ? Je pense trèsfort. »
J’ai été surprise par la forme. Roman en prose ou vers libres? Chants murmuré en confidence ou chanté avec l’affirmation « Je m’appelle Fatima Daas. », comme un refrain. Elle décline ses identités multiples, sa place dans la fratrie, son asthme, les origines de son prénom Fatima la plus jeune fille du prophète, la « petite chamelle sevrée ».
Je m’appelle Fatima
Je suis une petite chamelle sevrée.
je suis mazoziya, la dernière
Avant moi, il y a trois filles
Mon père espérait que je serais un garçon
Son destin dès sa naissance, ses origines algériennes, et sa religion très assumée, très importante. Sa ville Clichy. Mais aussi son dilemme
Je m’appelle Fatima Daas
Je suis une menteuse
Je suis une pécheresse.
Je lis d’un trait ce chant.
Je n’y retrouve pas tout à fait la Fatima du film. Et je trouve cela très bien. Les adaptations trop littérales affadissent le texte et l’histoire. La réalisatrice a choisi une période courte dans la vie de l’héroïne : la dernière année au lycée et ses premières expériences d’étudiante à Paris avec la découverte de la sexualité, de l’amour, du milieu lesbien. Elle fait de Fatima une sportive, fan de foot. Ce n’était pas dans le texte et pourtant c’est très bien. Elle a montré la jeune fille faire ses prières, une visite à la mosquée mais n’a pas donné à la religion toute la place qu’elle tient dans le livre. Peut être plus difficile à mettre en scène.
j’ai aimé les deux, le film et le livre et j’ai apprécié qu’ils ne soient pas identiques. Quoique fidèle.












