CYCLADES

Dernier petit déjeuner sur le balcon. Le soleil est de retour. Dernier petit tour en voiture aux plages voisines de Parasporos et d’Aghia Erini que nous n’atteignons pas parce la piste a été détrempée par la pluie d’hier.
10h, nous rendons la voiture à l’Agence Cyclades qui propose de garder nos valises dans leur bureau. Nous nous promenons sur les quais. Je monte revoir Saint Constantin. Dernière photos à l’Ekatondapilon, mais ce n’est pas le moment, on célèbre des liturgies pour le vendredi saint. Je film pour enregistrer les chants.
Le Delos, frère jumeau du ferry Paros avec lequel nous sommes venues, arrive à 11h25. Il est plus confortable que le Paros avec ses escaliers roulants. Nous devons garder les valises avec nous (comme cela nous n’irons pas à la cale à l’arrivée). Nous nous installons sur le pont arrière mobilisant 3 chaises comme les Grecs.
Le spectacle est somptueux. Le Delos navigue très près des côtes de Paros. Nous reconnaissons la chapelle vue hier soir, les sentiers de nos promenades, le phare, …A peine avons-nous quitté Naoussa que les côtes de Naxos se rapprochent. La ville de Naxos est très belle, surmontée du château des Ducs de Naxos – une pensée pour Joseph Nassi le narrateur de la Señora de Catherine Clément . Sur un îlot rattaché à la terre se dresse un portique de colonnes antiques, d’un sanctuaire. De l’autre côté, une plage interminable…La prochaine île que je visiterai sera Naxos ! Naxos est une grande île avec de hautes montagnes. Tandis que le Delos longe Naxos on découvre encore d’autres îles. Il faut être grec et habitué des Cyclades pour les reconnaître. Mais les Grecs ne s’intéressent pas au paysage. Ils travaillent avec l’ordinateur, jouent aux cartes, dorment ou mangent.
Escale à Ios – tout petit port. Sur un piton trois églises s’étagent en escalier. Un petit ponton, quelques restaurants. L’arrêt est court. Peu de passagers descendent. Une dizaine de touristes-sac à dos montent à bord. Va et vient de cartons, sacs postaux et paquets divers. Ios est rocailleuse, les falaises montrent leur schistosité. La végétation semble clairsemée sur des terrasses anciennes.

La mer Egée est bleu très foncé hérissée de crêtes d’écume blanche. On sent le vent, je ferme mon K-way jusqu’en haut. Le Delos est un tellement gros bateau que, la mer serait d’huile, nous ne ferions pas la différence – tout au moins c’est ce que je pense tant que nous restons sur le pont arrière ! Pour voir arriver Santorin, je traverse les beaux salons à l’avant. La vitre est toute salie par les embruns ; un paquet d’eau la frappe violemment. Le salon est au 6ème niveau mais les vagues sont assez hautes pour l’atteindre. Les passagers assis ne semblent pas incommodés mais j’ai du mal à rester debout tant le bateau bouge. Le volcan se profile devant nous ! On voit d’abord la forme caractéristique des sommets volcaniques qui apparaissent comme couverts de neige. Illusion vite dissipée le rebord de la falaise est tapissé de maisons blanches.

Depuis longtemps, j’attends ce moment. En 2011, un volcan islandais nous avait fait renoncer à Santorin. Venir l’été n’est pas envisageable. Attente. Ile très(trop) désirés. J’ai peur d’être déçue. L’entrée dans le cratère est magique. Les cendres, les coulées de couleurs, textures, très différentes s’empilent. Certains niveaux très reconnaissables servent de repères puis sont décalés par des failles. Orange, noir, violet, rouge, gris foncé ou clair, cendres presque blanches. Toute une symphonie de couleurs. De l’autre bord on peut voir un petit volcan récent avec ses laves très sombres, le petit cône, le cratère, les champs de lave noire qu’on dirait labourée. J’ai tant filmé que la batterie de l’Olympus est épuisée juste quand on se rapproche des villages aux terrasses blanches et aux coupoles bleues.
Puisque nous avons gardé les valises nous laissons descendre les passagers pressés. La foule est compacte, les voitures pare-chocs contre pare-chocs. Un camion a raté sa manœuvre, il est tombé dans la mer. Le propriétaire de Mary’s-room-on-the-beach nous explique où on pourra faire els courses. Les petits magasins sont fermés aujourd’hui Vendredi Saint mais Carrefour est ouvert. Demain samedi tout sera opérationnel en revanche Dimanche de pâques et lundi tout risque d’être fermé. Il fait un détour sur la plage de sable noir de Perivolos pour nous montrer les restaurants.
L’appartement est situé au rez-de-chaussée d’un immeuble d’un étage et 4 studios par étage. Volets bleu marine, tour des fenêtres jaune, une terrasse sur le devant avec des bancs chaulés blancs, une terrasse à l’arrière avec une table bleue et un sèche-linge. Le studio est très spacieux, un grand lit double, un petit d’une personne, un canapé. Un bar sépare le coin cuisine. C’est simple trois murs blancs et un orange, lits et mobilier de bois clair. Des tables de chevet, une coiffeuse. La petite télévision est accrochée en hauteur (pas de sortie vidéo, les chaines sont assez brouillées, on capte mieux Chypre que la Grèce)Deux plaques électriques, une casserole, une très petite poêle (demain on en aura une grande). Basique mais tout ce qu’il faut.
La déception, c’est la vue. La mer est cachée par un mur de parpaing, une rangée de tamaris et des constructions disgracieuses. Après avoir passé une semaine sur le balcon de Stratos nous avions l’habitude de guetter les bateaux et le coucher du soleil.
Le loueur de voiture nous apporte une Chevrolet matiz verte 20€ la journée, l’agence est à côté en cas de problème. Nous faisons nos courses sur la route d’Emporio : essence, distributeur de monnaie, Carrefour.


























































