LIRE POUR LE MAROC

Enchantée par Sang d’encre à Marrakech, j’ai enchaîné avec Crépuscule à Casablanca qui est le premier opus de la série. A paraître Bons baisers de Tanger ( Avril 2025).
J’ai vraiment aimé Gabrielle Kaplan, détective privée, qui se livre davantage dans ce roman. A vrai dire, elle se présente. Juive de Salonique, elle est arrivée en 1941, échappant au destin des juifs de Salonique, déportés presque tous. Francophone, fille d’une parfumeuse, on comprend mieux ses allusions aux parfums qui m’avaient étonnée dans le premier livre.
Bizarre polar, où l’enquêtrice ne cherche pas à dénouer une énigme mais plutôt à fuit ses persécuteurs. Je n’en dirai pas plus….
Casablanca 1951 est parcourue par de troubles courants, des rivalités, des luttes d’influence. La Résidence avec le général Juin, le sinistre Boniface qui règne sur des policiers corrompus, leitmotiv : pas de vagues. Les Américains arrivés en 1942 avec l’opération Torch en 1942, tête de pont du débarquement et de la reconquête du sud de l’Europe, ils souhaitent étendre leur influence chasser les français quitte à s’allier avec le Sultan et l’es indépendantistes. Les ultras, des colons ne font aucune concession . Sinistres personnages et mercenaires. Cagoulards, malfrat corses ou marseillais, agents du SDECE ou de la CIA. L’Istiqlal et le sultan luttent pour l’Indépendance du Maroc.
Et puis le reste de la population défini selon une hiérarchie précise:
Delmas faisait donc partie des grands propriétaires terriens et des industriels, ceux qui se situaient au sommet de la pyramide de la société coloniale, la « crème de la crème ». Venaient ensuite les ingénieurs et les cadres de l’administration, puis les « petits Français », fonctionnaires ou militaires. Les juifs, les Espagnols et les Italiens, artisans ou commerçants, complétaient l’édifice. À la base se trouvaient les Marocains, les plus nombreux et généralement les plus précaires, que l’on nommait « les indigènes ».
Les souvenirs de la guerre sont encore très prégnants. On se souvient, ou pas de ceux qui furent vichyistes, qui se sont compromis avec les Allemands. On se souvient aussi de l’héroïsme de la campagne d’Italie.
Gabrielle Kaplan et son lieutenant Brahim se trouvent pris dans ces rivalités. Roman d’action et d’aventure, leçon d’histoire aussi.
Lu en à peine une journée, un polar très réussi!








