Rosa candida – Audur Ava Olafsdottir

LIRE POUR L’ISLANDE

Ce ne sont pas des Rosa candida mais elles me plaisent!

A deux semaines du départ pour Reykjavik, je déniche dans la bibliothèque familiale Rosa candida, écrit par une écrivaine islandaise. mais chez nous personne ne l’a lu. A moi de le découvrir! Le titre me dit quelque chose, c’était un bestseller, à sa sortie(3950 lecteurs chez Babélio).

Un joli livre, une belle couverture colorée, beau papier, Zulma fait de beaux objets.

rosa candida

Lecture facile,  fluide, très fluide, je fonce sans m’en apercevoir dans le texte où il ne se passe pas grand chose, deux après midi, et c’est vite fini.

Politiquement très correct! Pas macho pour un sou, le héros!

Jardinier rêveur qui emporte avec lui des boutures de Rosa candida, une rose sans épines dans un jardin de légende merveilleux, mais abandonné, auquel il veut restaurer sa splendeur. Gentil, avec son frère autiste, lui-même très gentil, avec son père, gentil. On nage en pleine gentillesse. La maman, décédée dans un accident, était aussi une merveille, une jardinière hors pair, une bonne cuisinière.

Gentilles, les infirmières. Un modèle de tolérance, le moine. Des voisins serviables, un boucher qui donne des recettes de cuisine.

Notre jardinier se retrouve père, par inadvertance, d’une merveilleuse petite fille qui ressemble au petit Jésus des tableaux de la Renaissance… qui parle et marche à dix mois.

Un monde enchanté, mais mièvre, fade.

Pour l’Islande, encore une fois, c’est raté. Notre candide est en partance pour une contrée lointaine, non identifiée. Il traverse en Opel citron des pays flous, dans d’épaisses forêts, de pins? de chênes? de bouleaux? Le botaniste ne précise même pas!

Découverte de la paternité, de l’amour peut-être? Un amour bien tiède. Quand la mère de sa fille décide de s’en aller, il ne lui fait aucun reproche, aucune colère, il laisse faire. C’est sûr, elle lui reviendra. Dans la vraie vie cela ne se passe pas comme cela!

 

 

Pêcheur d’Islande – Pierre Loti

LIRE POUR L’ISLANDE ? ou la BRETAGNE?

Bretonnes

« Dehors, il faisait jour, éternellement jour.

Mais c’était une lumière pâle, qui ne ressemblait à rien, elle traînait sur les choses comme des reflets de soleil mort »

Depuis longtemps, j’aime prendre Pierre Loti pour guide. A Istanbul, nous logions rue Pierlotu et j’avais adoré ses descriptions de la ville, au Maroc ses récits faisaient vivre les lieux visités….

J’ai téléchargé Pêcheur d’Islande sans préalables (je déteste les 4èmes de couvertures, les présentations qui ôtent l’effet de surprise). Si le livre s’ouvre sur une pêche à la morue en mer d’Islande, si Yann et Sylvestre sont des Islandais, le roman se déroule en Bretagne à Paimpol et dans ses environs. les Islandais sont les pêcheurs bretons qui partent chaque année, l’été,  pour la longue campagne au large de l’Islande.

Pierre Loti, avant d’être écrivain, fut marin. Ses descriptions de la mer et des marins sont merveilleuses, vivantes fourmillant de détails pittoresques. il nous fait vivre ce soleil de minuit et le travail de la pêche:

« Et toujours, et toujours, les morues vives se faisaient prendre; c’était rapide et incessant, cette pêche silencieuse. L’autre éventrait, avec son grand couteau, aplatissait; salait, comptait, et la saumure qui devait faire leur fortune au retour s’empilait derrière eux toute ruisselante et fraîche…. »

C’est une histoire d’amour, entre Yann, le pêcheur d’Islande et Gaud, la demoiselle. Encore le pittoresque des intérieurs bretons, des vêtements de tous les jours ou de fête! Les coutumes des bretons et des femmes de pêcheurs. Loti sait décrire et conter!

D’Islande, si peu de chose. Restons en Bretagne!

 

La dame de Reykjavik – Ragnar Jonasson

LECTURES ISLANDAISES

A deux semaines du départ pour l’Islande, j’ai voulu « partir » avec un livre à Reykjavik. J’ai donc téléchargé ce titre .

La dame, Hulda, est une policière à la veille de la retraite. Solitaire, elle envisage mal l’inactivité.

La première enquête met en scène une femme qui a renversé un homme puis pris la fuite. Enquête facile, l’homme accidenté est un pédophile qui s’est attaqué à son fils, les aveux sont faciles à obtenir!

Etre une femme à la soixantaine, dans la police, même en Islande, n’est pas toujours facile, son chef, un butor souhaite la remplacer au plus vite par un homme jeune et brillant. Il convoque Hulda pour qu’elle anticipe son départ.

Cette dernière sollicite une dernière affaire qui sera la disparition d’une jeune demandeuse d’asile, retrouvée noyée. C’est une affaire classée, mais Hulda soupçonne que l’enquête a été bâclée.

C’est un roman choral où trois histoires se mêlent : l’enquête de Hulda, l’histoire ancienne d’une très jeune mère célibataire et une randonnée qui a mal tourné. Chaque fois, la narratrice est une femme, mais on a du mal à s’y retrouver au début. Un autre protagoniste (le plus intéressant pour moi) c’est le climat islandais, le froid, la neige, la pluie dans un décor de laves noires, de glaciers ou de mer.

La lecture est facile, les chapitres courts mais le rythme est lent. parfois je m’ennuie un peu. La maladresse de Hulda avec son téléphone m’agace, on peut avoir 64 ans et s’adapter à la technologie! Cette rencontre avec un membre de son club de randonnées est inespérée, mais combien banale…

La fin est surprenante, mais à vous de lire!

A lire, en partance pour Reykjavik, donc…pour un suspens haletant vous passerez.

 

ARNALDUR INDRIDASON – La rivière noire

POLAR ISLANDAIS

 

Est-ce ainsi que les vrais policiers travaillent ? Sont ils aussi consciencieux ?

L’inspectrice Elinborg ne dispose que de maigres indices : un châle qui sent le curry et la présence de la drogue du viol. Personne n’a rien vu, ni rien entendu, sauf une vieille folle obsédée par les ondes élecro-magnétiques. Et pourtant, patiemment  Elinborg dénouera l’intrigue après mains tâtonnements et interrogatoires dans un village de taiseux – les Islandais ne semblent pas très bavards. Traques aléatoires et minutieuses.

L’auteur ne nous épargne aucune piste même très éloignée, même les culs de sacs. Je perds patience et m’accroche pour la suivre. Dans un polar, il faut de l’action, sinon quoi ? Cela traîne deux cent pages… et puis, cent pages avant la fin, sans crier gare, enfin ! Quelque chose se dénoue, et je me laisse entraîner.

Finalement,  je comprends pourquoi les bloggeuses de ma connaissance ont recommandé cet auteur. Regard sur une Islande que je ne connais pas, mais surtout un roman autour du thème du viol, le fait que le policier soit une femme n’est pas indifférent.