Agrigente – Porto Empédocle

CARNET SICILIEN 199

 

Bouleutherion
Bouleutherion

Archéologie
Devant le musée, une jolie église, San Nicola,porche roman tout simple. A côté, l’Ecclesiastikon, bâti en demi-cercle, un peu comme un théâtre. Les gradins  taillés dans la roche sont presque à plat. Un guide explique que l’assemblée se tenait là, les assistants étaient debout. Nous entrons en même temps que le groupe dans un curieux édifice cubique : l’Oratoire de Phallaris transformé en église avec un plafond en ogive.
De l’autre côté de la route : le quartier romain hellénistique. Plus de temple ni de bâtiment officiel, des maisons construites serrées les unes contre les autres selon le plan géométrique stenopoi coupant à angle droit la platéia. On reconnaît la cour, le péristyle et surtout les mosaïques. Certaines mosaïques sont très simples d’autres sont   colorées, représentant des animaux et des personnages.

Un très joli chemin traverse les vergers d’amandier

Colymbetra approvisionnement en eau de la ville antique
Colymbetra approvisionnement en eau de la ville antique

s. Toujours des fleurs, anthémis aussi coquelicots, gueules de loup roses et même un glaïeul sauvage rose. Une plante grasse à fleurs roses fuchsia à violet a une floraison abondante très vive. Continuant ce chemin on va droit sur le Temple de la Concorde. Nous cherchons le Temple de Vulcain à l’écart des autres temples. Il n’en reste plus que deux colonnes.

Acanthes
Acanthes

Pique nique à Porto Empédocle
Pique nique  à Porto d’Empédocle sur la plage. La mer est très calme, pastel d’un bleu turquoise mélangé à du blanc. Le sable est fin, très fin, très blanc chaud sous nos pieds. Par une chaleur estivale nous longeons la plage.

Dans la chaleur de l’après midi
A cause de la chaleur de l’après midi, nous renonçons à la visite du Temple de Déméter perché très haut dans la colline au bout d’un sentier très raide et mal tracé.
Retour à l’hôtel, douche.

Visite de la ville d’Agrigente

Abbazzia Santo spirito
Abbazzia Santo spirito

17H, au  Duomo. Chiuso !

Personne dans le quartier n’est capable de nous dire s’il va ouvrir aujourd’hui. Nous cherchons l’église Spirito Santo. Une dame nous renseigne de travers. On demande à un jeune qui nous rappelle et nous conduit à travers les ruelles jusqu’à une traverse qui mène à des escaliers. Nous y allons sans conviction. D’après nos renseignements, on ne visite que le matin. Bonne surprise : la porte est ouverte et donne sur une cour. Nous passons sous deux arches pour découvrir un portail gothique et des fenêtres ouvragées. Un homme s’approche, il nous ouvre une salle : la salle capitulaire, puis une autre ; la chapelle, puis l’église. Derrière cette façade très simple l’intérieur est tout à fait délirant. L’homme nous avait prévenu «elle est très belle mais, c’est selon le goût de chacun, elle est très baroque, certains la trouvent affreuse…». En effet, elle est surprenante, toute blanche surchargée d’anges de Serpotta en stuc. L’homme commente en sicilien, en plus il est bègue. Mais il s’applique à se faire comprendre. Il est très sympathique. On lui laisse la mancia. Il nous demande si nous voulons des dolci. Bien sûr ! Il ouvre la porte et crie à la sœur tourière « dolci ! ». Je retrouve l’anecdote racontée par Fernandez. Les gâteaux sont vraiment délicieux, surtout celui en forme de coquille fait de fruit confit recouvert de pâte d’amande.

Nous retournons voir le coucher de soleil et attendons les illuminations devant le Temple d’Héra.

 

Agrigente : vallée des temples

CARNET SICILIEN 1998

 

 

Arrivée sur Agrigente et la vallée des temples
Arrivée sur Agrigente et la vallée des temples

7H Réveil à l’Hôtel Petit Fleur. Pas de petit déjeuner prévu. Cappuccino debout au bar. Beau temps. 25 km nous séparent d’Agrigente.

L’hôtel Tre Torri

l’Hôtel Tre Torri, est  très bien situé en bas dans la vallée des temples. Il y a trois tours un peu prétentieuses, un lobby très vaste avec des tapis persans, cela fait très luxueux. Notre chambre donne sur la piscine dans laquelle aujourd’hui il y a une véritable tempête qui a balayé même les sièges en plastique. Après avoir monté les bagages nous partons à la découverte des Temples.

Agrigente Anthémis
Agrigente Anthémis

Les temples
Tout d’abord la surprise ! De loin, je cherche à tout prix à prendre la photo, a me rendre compte que nous aurons beaucoup d’autres points de vues et occasions meilleurs de plus près. Le ciel est d’un bleu intense, pas de nuages.

Temple d’Héra

Temple d'Héra
Temple d’Héra

Le Temple d’Héra comporte une belle colonnade mais il n’est pas complet. La pierre  ocre, presque orange a une belle texture gréseuse et calcaire renfermant de nombreux fossiles,de pectens et d’huîtres. Les temples sont entourés d’une végétation merveilleuse. Les oliviers noueux semblent aussi antiques que les édifices. Des fleurs bleues violettes font un tapis coloré qui contraste avec la pierre d’Agrigente ; des amandiers complètent cet ensemble méditerranéen.

Tombes paléochrétiennes
Tombes paléochrétiennes

Nous prenons notre temps et longeons la falaise et les  murailles de la ville ancienne. Les caveaux des tombes paléochrétiennes sont taillés directement dans la roche. La promenade parmi les fleurs et les arbres est très tranquille. Peu de touristes, surtout des individuels.

Temple de la Concorde

Temple de la Concorde
Temple de la Concorde

Le Temple de la Concorde est complet. Il est très harmonieux. Nous prenons plein de photos, toujours avec le ciel bleu en toile de fond.

Temple d’Hercule

Temple d'Hercule
Temple d’Hercule

le Temple d’Hercule,  est beaucoup plus ruiné que les précédents. C’est un amas de blocs énormes. Au début c’est un chaos. Puis en lisant les explications, tout s’organise.

Atlante couché
Atlante couché

Dioscures
Le Temple des Dioscures,  peu restauré est très poétique.

temple des Dioscures
temple des Dioscures

Nous cherchons l’Agora, les Temples des Divinités chtoniennes. Le système hydraulique est très impressionnant. Nous continuons la promenade jusqu’à midi et demie sous les oliviers et les amandiers parmi les fleurs jaunes : anthémis, les mauves et d’autres inconnues. Les touristes sont arrivés. Le site est si vaste que nous ne sommes pas dérangées. Le ciel se couvre un peu. Le vent se lève.

pique- nique à la mer
Pique nique au bord de la mer. La station balnéaire de San Leone est un peu décevante. Le rivage est bétonné… Il y a des militaires dans les rues. La mer est très agitée.

Visite de la ville Santa Maria dei Greci

Santa Maria dei Grecii
Santa Maria dei Greci

Nous visitons la ville l’après midi pendant la sieste. Nous garons la voiture derrière le Duomo. Belle façade en pierre ocre, une tour normande, un bel escalier. Mais c’est fermé. Nous descendons les petites rues en pente et les ruelles étroites. Arrivons à l’Eglise Santa Maria dei Greci toute petite derrière un immense portail fermé. Un voisin nous ouvre l’église juste pour nous et nous en fait la visite guidée. Cette petite église résume à elle seule, toute l’histoire de la Sicile. Elle est bâtie sur l’emplacement d’un sanctuaire grec dont il reste les colonnes cannelées. Les Byzantins en ont fait ensuite une église avec des fresques encore visibles. Les Normands ont complété le portail gothique. Puis les Espagnols au 17ème siècle, on voit un sarcophage baroque…
D tente une descente par les petites rues avec la voiture. C’est vraiment très étroit, très en pente. Il y a des tournants. On se demande bien si la voiture va passer.

Les temples au coucher du soleil
Après une douche à l’hôtel,  TV5… nous retournons voir le coucher du soleil sur la vallée des Temples. Nous reprenons l’itinéraire de ce matin. La lumière est merveilleuse. Le ciel bleu intense. La pierre a pris une teinte chaude. Les fleurs ont moins d’éclat mais on y a gagné au parfum. L’acacia en grappes blanches sent très fort ainsi que cyprès et thuyas.

Illuminations
Nous attendons les illuminations auprès du Temple de la Concorde. Les éclairages font ressortir la structure interne du Temple, donnent plus de relief avec des ombres nouvelles. Ce temple est presque en trop bon état. Le Temple d’Héra  apparaît plus mystérieux. Pour revoir le Temple d’Hercule nous reprenons la voiture à la nuit noire, sous e ciel étoilé. Le vent est tombé. Il ne fait pas froid, la nuit est douce.

 

Morgantina Piazza Armerina, Grecs et Latins

CARNET SICILIEN 1998

 

campagne sicilienne avant Agrigente
campagne sicilienne avant Agrigente

Campagne sicilienne.

Nous quittons la maison de Santa Tecla après un ultime petit déjeuner sur la terrasse. Pour éviter Catane, nous prenons l’autoroute à Aci Reale en direction d’Enna et Palerme.
La vaste plaine de Catane  est occupée par des vergers d’agrumes, quelques champs, des maraîchers et des jachères. Sur les collines, les champs de blé du « grenier à blé de l’Italie ».

Morgantina

Morgantina : théâtre
Morgantina : théâtre


La route tournicote avant d’arriver à Morgantina. Le site archéologique se trouve au flanc d’une colline. Le parking est ombragé par des oliviers énormes. La vue est magnifique, l’Etna coiffé de neige tranche sur les collines vertes de blé tendre.

Une allée dallée de lave, toute droite, conduit aux fouilles. Nous sommes presque seules. Aucune explication, comme d’habitude, des Hollandais nous donnent une revue très bien faite avec un plan des fouilles actuelles et un plan de la ville du temps des Grecs. Nous pouvons nous représenter la vie des habitants 200 ans avant J .C. Nous entrons par la Palestre d’un côté du quadrilatère qui borde la cité. Un autre côté est formé par la Stoa, où les Philosophes et leurs disciples discutaient en marchant.

Morgantina : greniers
Morgantina : greniers

Les greniers et les entrepôts étaient alignés en face de la Stoa L’Agora avec les boutiques du marché Au centre de l’Agora un escalier trapézoïdal, au milieu un  petit sanctuaire de Déméter et de Perséphone avec un autel rond et le trou pour les offrandes. Adossé à une autre colline : le Théâtre. C’est une promenade très agréable tandis que nous imaginons la vie des anciens.
Le village le plus proche – Aidone – est très calme. Toujours des hommes endimanchés sur la place. Dans les rues, quelques boutiques. On achète du vin. Excellent d’après la vendeuse, c’est un vin pétillant rouge un peu bizarre.

Piazza Armerina les mosaïques de la Villa Casale

Piazza Armerina : la Reine de Saba
Piazza Armerina : la Reine de Saba

Piazza Armerina, une petite ville animée. Nous suivons les flèches «Mosaïques». Pour une fois, c’est bien indiqué ! Nous arrivons à la Villa Casale à 12H30. Elle ferme de 13H 30 à 15H (contrairement aux indications des guides). Nous préférons attendre.
Nous trouvons donc un endroit charmant sur une colline de sables et de grès. Les fleurs sauvages m’enchantent. Rien que dans les nuances de bleu. J’en dénombre six sortes différentes : véroniques, myosotis, iris, d’énormes muscaris…en plus des asphodèles, des coquelicots, deux sortes de cistes blancs et roses. Au menu : salade de la mer, fougasse œufs et patates, tomates et olives !

Piazza Armerian : jeunes filles à la palestre
Piazza Armerian : jeunes filles à la palestre
Piazza Armerian : jeunes filles à la palestre
Piazza Armerina : jeunes filles à la palestre

Nous sommes les premières à faire la queue pour la visite des mosaïques. Rapidement les scolaires envahissent la villa. Les mosaïques sont très colorées et très variées. Elles décrivent la vie des Romains à l’époque de Dioclétien (4ème siècle après J.C.). Nous entrons dans les bains et nous voyons les serviteurs. Puis une immense scène de course dans le Circo Maximo à Rome. On distingue tous les détails, la couleur des équipes, le public et même les Dieux. Une autre grande  mosaïque raconte la chasse aux fauves destinés aux jeux du Cirque, l’embarquement et le débarquement des animaux… Ces derniers sont rendus de manière très réaliste. En même temps, ils sont très décoratifs. Puis nous reconnaissons Orphée et Eurydice, plus loin Le Cyclope et Ulysse. Dans une autre pièce sont présentés les Travaux d’Hercule.

Canicatti
Nous décidons de poursuivre la route jusqu’à Canicatti. Le nom nous a séduites. Arrivons à Canicatti, la ville est bien décevante. Nous avons du mal à trouver un hôtel. Pas terrible. C’est plutôt un bordel à vrai dire.

Gorges de l’Alcantara – Etna face nord

CARNET SICILIEN 1998

 

néflier
néflier

 

Calatabiano

A la sortie de Giardini Naxos un panneau annonce des forteresses, des églises à Calatabiano à l’entrée du « fleuve » Alcantara. Mauvaise pioche ! Impossible de trouver des timbres à la poste. Les deux employés inoccupés refusent de nous servir. Nous poireautons cinq bonnes minutes malgré l’intervention d’une dame outrée. Le château Sarrasin est perché en haut de la colline. On y grimpe par un escalier.  J’essaie pour ma part de monter par la via Castello, qui s’avère être une impasse.

Chèvres et bergers

chèvres sur la route de calabiantano
chèvres sur la route de Calabiatano

Sur la charmante route qui longe le fleuve  deux bergers, l’un en triporteur, l’autre à pied, poussent devant eux un troupeau de chèvres à la robe soyeuse aux longs poils blancs et aux cornes torsadées. Elles sont difficiles à gouverner et volent les citrons dans les vergers. Je troupeau avance à vive allure. J’ai du mal à les suivre pour les photographier.

Gorges d’Alcantara

Les orgues basaltiques d'Alcantara
Les orgues basaltiques d’Alcantara

Sur le parking, 5 cars de scolaires sont garés. Bêtement, je néglige la location de bottes et cuissardes qui montent jusque à la poitrine qui sont indispensables pour atteindre les cascades. Nous nous contentons de suivre le sentier panoramique à la descente –remontée en ascenseur – Le torrent coule entre des orgues basaltiques. Si les ados n’avaient pas été là cela aurait été une promenade agréable. Malheureusement, ils se bousculent, s’éclaboussent et nous ne faisons qu’une visite éclair.
Francavilla di Sicilia : un couvent de Capucin est signalé « visite obligatoire » ! Nous montons donc sur la colline près du cimetière

– « Mi dispiace, e chiuso ! »Nous annonce un « capucin » coiffé d’un curieux bonnet de toile noire.

Tant pis. Nous nous contenterons de la vue sur l’Etna enneigé qui se détache sur un ciel très bleu.

Castiglione di Sicilia

alccantara
Alcantara : torrent

Castiglione di Sicilia, village perché, nous y découvrons des églises charmantes. La première a ses murs revêtus d’une véritable marqueterie de marbres colorés d’un luxe inattendu pour une si petite église. Au sol, une décoration de Pâques, des pavés d’orge ou de blé germé (herbe à chats), autour des grains de riz, des feuilles d’olivier.
Plus haut,  des ruelles mènent à la forteresse grecque. De la forteresse elle-même, il ne reste plus rien. L’endroit est imprenable : un roc de grès domine toute la vallée et le village. De ce belvédère, on peut admirer les toits, surtout ceux de l’église en contrebas avec sa coupole et sa croix grecque. Vue d’ici elle paraît toute petite. Sa façade est baroque ouvragée avec des colonnes torses sur un escalier majestueux .L’arrivée d’un groupe de randonneurs, sacs à dos, grosses pompes et shorts, va nous donner l’occasion de visiter l’intérieur. Le contraste avec la simplicité extérieure est saisissant. Les dimensions de la coupole paraissent exagérées. Un lustre de cristal taillé attire le regard. Il serait plus à sa place dans une salle de bal d’un  palais. L’intérieur est décoré de moulures baroques peintes en blanc. On ne se croirait vraiment pas dans une église !
Un autre belvédère, encore plus haut, est surmonté d’une étoile – plutôt une comète – électrique posée sur un château sarrasin ou normand – portail gothique -. L’ensemble est bien en ruine. Toujours adossé à un gros bloc de grès. Une curieuse crèche en paille est un souvenir de Noël sans doute.
Le vent qui souffle en tempête soulève des nuages de poussière. A l’heure du déjeuner le ciel est couvert et il fait bien froid. Nous restons dans la voiture pour déguster un menu de choix : crevettes roses achetées au marché et tout juste ébouillantées, un avocat – un peu mou- acheté sur la route,  une tomate et des olives délicieuses.

Etna face nord

Etna face nord
Etna face nord

Nous montons à l’Etna par la face nord en traversant des forêts (vergers ???) de noisetiers et des vignes sur des terrasses. La végétation est très différente de celle de la face sud. Les vergers sont très bien entretenus. Après Linguoglossa la route s’élève en virages (tornante) dans une pinède extraordinaire. Les pins ont des dimensions impressionnantes. On ne voit pas de coulées comme sur l’autre côté. La pinède a tout recouvert. Est-ce la richesse du sous sol volcanique ou le climat sicilien qui explique la taille extraordinaire des arbres ?

etnaface nord
Finalement nous aboutissons à une station de ski avec remontées mécaniques, pistes de fond, grand parking. Pas de neige. De téléphérique, point ! Dans un joli restaurant aux allures de chalet de bois, on peut acheter les billets pour des excursions en jeep. Pas d’excursion aujourd’hui non plus ! En raison du vent (et surtout de l’affluence réduite). Le guide explique que de toutes les façons la route n’est praticable qu’en dessous de 2600m. Après c’est enneigé. Pas trop de regrets, donc.

Bombe en fuseau
Bombe en fuseau

Promenade d’une petite heure sur un sentier balisé dans la pinède, puis ans un bois de hêtres. J’atteins une coulée et marche sur la surface très dure et crevassée pour arriver à un cratère recouvert de scories. Marcher dans les scories est vraiment très pénible. Au retour Dominique m’attend très inquiète, une nappe de brouillard a envahi le parking pendant mon absence. Je ne me suis aperçue de rien.

Isola Bella

taormine mer - Copie
Dernière étape : Isola Bella, la plage de Taormine. La route de Messine fait une corniche au dessus d’une eau transparente. Des rochers forment des îles. Très jolies criques avec des barques peintes.

 

Après-midi à la mer : Giardini Naxos

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mer agitée à Giardini Naxos
mer agitée à Giardini Naxos

Déjeuner sur la terrasse :espadon, salade verte provolone et melon.
Il pleut trois gouttes ce qui ne nous empêche pas d’aller à la mer par la petite route dans les citronniers et les orangers jusque à Riposto. Le port est désert, pour cause de sieste.

Une après midi à la mer
A Fiume Freddo nous traversons un bosquet de mimosas aux fleurs à gros grain sans aucun parfum et parvenons à une plage de sable gris qui s’étend sur une dizaine de km entre Riposto et le Cap Schizo. La plage est presque déserte. Il y a seulement un pêcheur et une gamine en maillot de pain sous un  parasol et trois vieux assis sur une barque… Les vagues d’une belle écume blanche se détachent sur la mer bleu très foncé. Je me déchausse pour me tremper les pieds. Le sable est tiède, l’eau froide. De près, elle est transparente d’un bleu de bonbon à la menthe glaciale. Allongées sur le sable nous prenons un bain de soleil.
Giardini Naxos, le vent s’est levé en tempête. Des vagues blanches hérissent la surface de l’eau. Taormine se détache très nettement avec ses collines très escarpées. Eclairée par le soleil du soir qui surplombe en ce moment l’Etna. Les constructions de la ville, les maisons de Castel Mola, même notre coin pique nique de dimanche se voient de loin avec précision. Vers le Sud Ouest, l’Etna est à contre-jour.

site archéologique de Naxos
site archéologique de Naxos

Archéologie la colonie grecque de Naxos
Les fouilles archéologiques de l’ancienne colonie grecque de Naxos se trouvent dans un verger de citronniers et de néfliers. La lumière est très belle, le ciel dégagé par le vent. C’est une promenade très agréable. Les ruines ne sont pas faciles à interpréter par des profanes. :  des alignements de blocs de basalte, les fondations des habitations ou un temple. Les fours pour cuire la céramique (terracotta) sont plus spectaculaires. Le petit musée renferme de jolies poteries. J’aime surtout les figurines. En haut à l’étage, les corniches du temple sont reconstituées.

Le rivage sous Taormine
Le rivage sous Taormine

Retour par la SS 114 qui roule bien. Le soleil se couche derrière l’Etna.

 

une matinée à Catane

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Catane ville construite en lave noire
Catane ville construite en lave noire

 

Matin « nebuloso ». Nous avions pensé visiter les  îles, trop loin, le temps n’est pas sûr ! Pourquoi  pas Catane ?

Côte des cyclopes
riviera des cyclopes

La SS 114 suit le littoral. Vues merveilleuses sur Aci Trezza et Aci Castello, la riviera des cyclopes, puis suivant Lungomare nous trouvons tout de suite un parking gardé payant exactement devant la Via Etnea, l’artère principale de Catane.

Pescheria

Catane pescheria
Catane pescheria

Pescheria : le Marché aux poissons (et aux légumes et fromages aussi). Tout est très frais, les poissons luisent dans les caisses. On les croirait sortis du bateau le matin même. Sardines, anchois maquereaux, poulpes, seiches et crevettes de toute taille; les marchands nous proposent même de goûter aux crevettes toutes crues. La foule est très dense. Les fruits et les légumes sont très appétissants. Nous faisons nos achats. C’est très bon marché. Je surveille la monnaie. J’ai tort d’être méfiante. On nous la rend avec une exactitude surprenante. Pour 35 000 LI, nous rentrons avec de l’espadon (photographié entier, son éperon mesure au moins un mètre), des crevettes, des melons, des nèfles, des tomates des brocolis, de la laitue, du provolone, des oranges…

catane pescheria0002
poisson très frais

Cathédrale
Sla façade est cachée par des bâches. L’intérieur est très vaste, sobre. Gros piliers classiques. Un ecclésiastique, momifié repose dans un cercueil de verre. C’est un peu macabre.

L'éléphan Liotru
L’éléphant Liotru

L’éléphant et Via Etnea
L’éléphant Liotru est le symbole de la ville. La Via Etnea est bordée de palais très imposants, aux façades très ornées, aux balcons et corniches sculptés. Ici, on utilise beaucoup la taille des pierres en diamant. Je m’attendais à une ville noire en pierres de lave. Les palais sont construits en calcaire clair. Les trottoirs et les rues sont dallés de lave.
Belles boutiques : D achète des mocassins de cuir fin  marron. Ce qui transforme la promenade  en séance de patinage sur cuir neuf.

Bellini

Catane Bellini
Catane théâtre Bellini

Nous entrons dans la maison de Bellini en même temps qu’une classe d’écoliers coiffés de casquettes de base-ball jaunes. Ils sont très sages, passionnés par les objets et les pianos ayant appartenu à Bellini. Nous nous écartons alors de la Via Etnea pour trouver le Théâtre Bellini, l’Opéra de Catane, avec sa façade sculptée très surchargée.

Un couvent qui ressemble à un palais


Une rue de traverse nous conduira à l’Eglise san Nicolo avec sa façade étrange ornée de colonnes géantes tronquées. Le couvent des Bénédictins, voisin, est magnifique. Il ressemble plutôt à un palais qu’à un couvent avec des sculptures autour des portes et des fenêtres d’un baroque très surchargé, ses pierres bosselées à la taille « diamant« .

Villages sur la côte : Giarre, Aci Trezza, Aci Castello, Aci Reale

CARNET SICILIEN 1998

Giarre et son marché aux fleurs
Giarre et son marché aux fleurs

Giarre
La descente sur Zaffranea Etnea se fait en partie dans le brouillard. Nous arrivons sous temps couvert à Giarre En route, nous demandons notre chemin à une sourde-muette. Je n’ai rien compris mais Dominique si ! Giarre est bien la ville des fleurs annoncées dans nos guides. Sous les nuages c’est un peu terne quand même !
Nous rentrons par la route côtière ans voir la mer mais à travers les orangeraies qui embaument.

Aci Trezza
Aci Trezza

Aci Trezza
la SS114 conduit à Aci Trezza, rivage cyclopéen. Il faudra photocopier la légende d’Ulysse et de Polyphème comme légende des photos pour l’album. Les petits ports sont très jolis avec les barques multicolores échouées sur la plage. Les plus gros bateaux de pêche sont prêts à partir avec filets et flotteurs. Promenade sur le Lungomare.

Aci Castello et son château normand
Aci Castello et son château normand

Aci Castello
Aci Castello, encore un petit port, mais surtout une vieille forteresse normande qui ait corps avec le rocher.

Acireale
Acireale San Sebastian

AciReale
Aci Reale est une ville très animée à l’heure de la sortie des Siciliens du travail : d’où embouteillages dans la rue principale et éternels problèmes de parking. Trois églises monumentales ont des façades baroques. Nous nous reposons un moment dans la cathédrale peinte de fresques curieuses plutôt belles.Sur la façade de San Sebastian  :une rangée d’angelot tenant des guirlandes toutes baroques !

 

Bel tempo sur l’Etna

CARNET SICILIEN 1998

 

 

Vue de l'Etna
Vue de l’Etna

Les oiseaux  nous ont réveillées. Je téléphone à la funivia : « bel tempo » !
Petit déjeuner sur notre terrasse avec la brioche de Pâques, soldée au supermarché.

En route
8h   Nicolosi – Mauvais plan ! Nous nous trouvons avec tous les gens qui partent au travail à Catane et tournicotons dans la banlieue. Nous avons mis autant de temps qu’hier ! La voiture grimpe allègrement sous un ciel magnifique

Téléphérique
A 9H37 nous embarquons dans les petits téléphériques à 6 places en compagnie d’autres français. En dessous de nous, la piste de ski – sans neige – mais surtout la coulée de 1983, bien noire, labourée de noirs sillons. La montée dure un bon quart d’heure. La « jeep » est un petit car de 18 personnes où nous sommes bien secoués. Il fonce comme un bolide soulevant la poussière jusqu’à 2900m.

petit cratère
petit cratère

2900m
J’ai deux pulls, mon anorak fluo, un bonnet et des gants. Le soleil cogne mais je n’ai pas trop chaud. Nous suivons les autres sur un sentier, tels des chenilles processionnaires, à la queue leu leu. Le chemin traverse des névés très sales de neige recouverte de cendres noires. Le cratère est tout proche, mais inaccessible, dans un nuage blanc.
Il y a deux cratères, un grand plus lointain et un  autre, plus proche, plus petit, plus noir. Au sol, des vapeurs sortent de petites grottes de lave. Il me vient une idée : le nuage blanc qui cache en partie le cratère de droite n’est peut être pas un nuage, c’est alors le panache du volcan ? J’ai bientôt la confirmation de cette hypothèse. Nous arrivons à un fil interdisant le passage : altitude 3000 m. Interdit d’aller plus loin. Je suis déçue. Je pensais voir le bord du cratère. J’attendais une véritable expédition, avec le guide – que nous avons payé ! – mes grosses chaussures de montagnes sont bien inutiles !

Etna en éruption
Etna en éruption

L’Etna est en éruption
Le guide – anorak rouge rutilant, lunettes d’alpiniste et bonnet noir – est planté devant une petite caverne d’où s’échappent des fumerolles. Il explique que l’Etna est en éruption. C’est la raison de l’interdiction de monter plus haut. Il montre le panache. Blanc, c’est de la vapeur d’eau. De temps en temps des activités explosives font jaillir es fumées noires – des cendres – et même des blocs. Il faut écouter et guetter ces explosions. Avec le bavardage des touristes, on n’entend rien. Chacun veut se faire tirer le portrait devant un pilier de lave. Les projections sont pourtant fréquentes. Quelquefois on voit jaillir des bombes très haut au dessus du cratère et on entend crépiter l’explosion. En observant mieux, on voit qu’une petite pyramide s’est construite à l’aplomb des jets par accumulation de ces projections. Les fumerolles qui s’échappent du petit cratère forme des petits ronds comme les signes de fumée des Indiens, les bouffées sortent irrégulièrement.

etnat coulée
Au retour, D s’éloigne à une dizaine de mètres du sentier fréquenté. Nous nous  asseyons sur un rocher. Le sol est chaud. Nous avons l’impression d’être seules. Par endroit, des petits tas de sable noir tout chaud : les cendres. Nous restons assiste un bon quart d’heures à guetter les activités explosives. Nous sommes surprises de découvrir une grande fissure au flanc, une autre coulée et des petits cratères : La vallée del Bove.
Nous achetons une pizza au refuge.

Valle del bove
Valle del bove

premier tour sur l’Etna

CARNET SICILIEN 1998

Etna sous les nuages
Etna sous les nuages

Départ vers 9H sous les nuages.

Nous partons sans étudier l’itinéraire. Au lieu de rejoindre Nicolosi nous nous retrouvons à Zaffarena Etna. Nous suivons la signalisation « Etna« , puis la station de ski et le téléphérique « funivia » en traversant des villages très urbanisés puis des vergers. La route monte très vite, nous sommes alors sur une coulée gigantesque recouverte de scories, dont la surface très irrégulière semble labourée par une charrue monstrueuse. Les lacets de la route recoupent les roches étonnamment fraîches.
Les arbres sont encore dans leur tenue d’hiver, châtaigniers défeuillés, genêts arbustifs. J’ai du mal à apprécier l’épaisseur de la lave et les dimensions réelles de la coulée. Rapidement, il fait très froid.

le petit cratère
le petit cratère silvestri

1900m d’altitude
Nombreux cars sont garés au parking. Il faut s’habiller chaudement. Heureusement, nous avons emporté les parkas. Les nuages, tout proches,  cachent l’arrivée du téléphérique. La piste de ski n’a plus de neige. A la limite du couvert nuageux un petit cône est saupoudré de blanc.

Comme tous les autres touristes, nous grimpons sur les bords d’un tout petit cratère : le cratère Silvestri. Un petit sentier dans la pouzzolane en fait le tour. Vue magnifique sur la plaine de Catane dans la brume, la mer, et, plus près de nous, d’autres petits cratères boursouflés.

Renseignements : la montée en téléphérique et le transfert en jeep durent 2H30. On nous les déconseille formellement à cause du temps « bruto tempo« . Je note les coordonnées de la funivia pour téléphoner avant le départ.
Même à mi-pente, c’est très impressionnant de se trouver dans ce désert de scories.on croit être retourné en hiver, la végétation est très différente de celle d’en bas.

Descente par Adriano

église de'Adriano
église de’Adriano

Direction  Nicolosi, puis vers l’ouest par Adriano.
Vers 1000m, les vergers sont en fleurs, poiriers, pommiers, cerisiers. A cette altitude la végétation est en phase avec celle de France. Un joli tapis de petites fleurs fait une belle tache de couleurs. Face à l’Etna les petites montagnes sont très découpées. Accroché sur une crête, un village retient notre attention.
La visite d’Adriano est recommandée par nos livres. Nous cherchons surtout à nous ravitailler. La ville, très sale,  paraît misérable. Episode amusant : des gamins au crânes tondus se battent sauvagement, deux adultes n’arrivent pas à les séparer. Au marché : pendillocheries, pendeloques et miroirs pieux, jeans de contrefaçon,  le Tiers Monde? Après avoir fait trois fois le tour de la ville on repère finalement la place principale. Il est treize heures.  Tout est fermé, même le jardin public.

la Tour Normande
la Tour Normande

La tour normande moyenâgeuse, carrée, en pierre de lave est sans grâce. Une église possède une entrée curieuse avec une colonnade antique de basalte gris. Un podium gâche la photo. Pour Pâques, on y a représenté un Mystère du Moyen Age. Nous enrageons d’être passées deux jours trop tard !
La façade classique de l’église est plus intéressante avec une jolie alternance de lave sombre et de pierre claire. Fermée, elle aussi.
Nous cherchons le pont sarrasin pour le pique nique. On ne trouvera pas.

Pique nique sous un olivier

orangers - Copie (2)
Pique-nique dans les orangers

Si la ville, grise  sous les nuages, nous a paru triste, en revanche, ses abords sont  riants. Jardins de légumes irrigués : oignons, choux, salades dans des petits carrés délimités par des murettes de blocs de lave. Partout des maisons basses avec des tuiles romaines, des bassins d’eau pour l’arrosage. Après avoir erré dans les jardins nous trouvons le coin idéal pour s’arrêter : un olivier pour l’ombre, des orangers abandonnés en fleurs, plein de fleurs des « grandes marguerites » jaunes et de la luzerne violette. Le ciel s’est dégagé. Nous photographions les orangers, fruits et fleurs mélangés, les toits de tuiles et les murettes écroulées.

Centuripe

Centuripe sur son arête rocheuse
Centuripe sur son arête rocheuse

Un village perché paraît tout proche. Il s’agit de Centuripe qu’on atteindra par la route d’Enna à Catane. Nous montons dans les orangers en fleurs. Dommage qu’il n’existe aucun moyen de conserver le souvenir des odeurs ! Je retrouve le parfum des nuits chaudes d’Israël, D, celui de Menton. Nous ouvrons les fenêtres de la Polo pour en profiter. La route grimpe entre les terrasses. De jolies fermes sont dispersées dans la campagne.

Centuripe
Centuripe

Au  niveau du fleuve Simeto, curieux contraste entre une barre de grès soulevée faisant face à une coulée de lave. Le village perché se rapproche ses maisons sont accrochées à l’éperon rocheux à l’altitude de 720m. En dépassant le village la vue est dégagée jusque à Catane. Malheureusement l’Etna est toujours dans le nuage. Centuripe est engourdi par la sieste. Les boutiques sont fermées,  quelques hommes traînent sur la place du village. Le plan de la ville est simple : une seule rue épouse le sommet de la crête. De part et d’autre plusieurs rangées de maisons très hautes avec des petits passages couverts, des escaliers et des ruelles étroites. Notre passage n’est pas inaperçu. Notre tenue doit déplaire. Les regards qu’on nous lance sont plutôt désapprobateurs.
Retour vers Catane par Paterno, encore une ville juchée sur sa colline. A Catane, je loupe le panneau annonçant l’autoroute. Ce qui nous vaut des embouteillages bien désagréables.

Noto : Gloire du Baroque

CARNET SICILIEN 1998

Balcon baroque
Balcon baroque

Il est à peine midi, trop tôt pour déjeuner et pour rentrer. Nous décidons de pousser jusqu’à Noto  par la route de Syracuse puis Florida et Canilattini, retraversons la vallée du fleuve Anapo ( qui a creusé les gorges de Pantalica). Vers Florida, la vallée est ample cultivée d’orangers et de riches vergers irrigués (on voit deux bassins de retenue des eaux pour l’irrigation). Les crêtes calcaires sont plus arides. En cette saison il y a tant de fleurs que le paysage est très riant. Les coins à pique nique sont très occupés ! Il doit y avoir une tradition de pique nique le lundi de Pâques .

Noto

Escalier théâtral
Escalier théâtral

Noto 14H – La ville est vide de touristes. Le ciel bleu intense, la lumière idéale pour les photos. Comme on nous avait prévenues, nous sommes moins déçues de découvrir les échafaudages. Les restaurations après le tremblement de terre vont bon train. Commencées en 1996, elles semblent en bonne voie.

Noto escalier
Noto escalier

Nous sommes éblouies par le décor très théâtral, plus classique que baroque, cependant. La pierre est très lumineuse avec une teinte chaude dans les jaunes. Des balcons en fer forgé dépassent, soutenus par des corniches très ornées. Difficile de décrire toutes les façades – ou il faudrait recopier le guide, qui lui-même, cite Dominique Fernandez. J’essaie de photographier des détails : têtes monstrueuses et griffons. Photo aussi des perspectives : une église à façade convexe en haut d’une rue très en pente. Tout est théâtral, démesuré. Nous montons dans la ville haute.

Noto: détail
Noto: détail

Au hasard de la promenade, nous rencontrons un vannier (que je n’ose pas photographier). Un grand bâtiment mériterait la photo, mais c’est la prison.
Glace aux fraises délicieuses !

les ferronneries des balcons étaient conçues pour les robes à panier des dames
les grilles galbées des balcons étaient conçues pour les robes à panier des dames

Vers 17H, retour par Avola, Syracuse, Catane. C’est aussi des Siciliens partis pique-niquer. Nous nous trouvons bloquées dans des embouteillages effarants. Arrivée au gîte à 20H15.

 

Noto : villa nicolaci
Noto : villa nicolaci