Ravenne : Exposition l’Italia s’e desta, peinture 1945 – 1953

ravenne.1305056026.JPG

Via Manzoni 

Musée d’Arte della Cita

Le Musée d’Arte se trouve dans la Logetta Lombardesca

Délaissant les collections permanentes nous préférons nous consacrer à l’exposition temporaire

 

l’Italia s’e desta

1945 -1953 de Chirico à Guttoso

de Fontana à Burri

Prémisses : une grande reproduction murale de Guernica : dans l’immédiat après-guerre, l’œuvre immense de Picasso se retrouve dans les tableaux très sombres de 1945. Mario Sironi a peint 2 hommes et un cheval, les hommes casqués comme à la guerre, cavalcada est encore dans cette obscurité, noir et blanc.

La Crussifissione (1949) de Testori est peinte de couleurs violentes, le sang de l’agneau sacrifié s’écoule ans un calice. Les allusions à Picasso sont encore évidentes : le  taureau, la bête qui tient le calice.

Deuxième salle très différente, apaisée, au titre : « culte de la Beauté ». je reconnais les natures mortes de Morandi. Les paysages de Carà sont plaisants. Curieusement on leur a adjoint Ettore et Andromaque de Chirico et deux pastels très doux de Campigli Deux Attrice et Baigneuse.

Salle 3 au titre de « Il Fronte nuovo delle Arte » : A nouveau des toiles cubistes d’inspiration avec des réminiscences de Picasso et surtout de Braque. Un tableau me plait beaucoup « La Grand Aratrice » : charrue à disques labourant le tableau brun. Les disques brillent d’éclats blancs et bleus. Une étoile rouge est perchée en haut , étoile soviétique ?

Une nature morte de Guttoso semble d’inspiration de Braque avec le clavier dans un angle.

« Tra maestri e idoli polemici » 1947, plus hétéroclite. Une belle chimère sépia de Corrado semble sérigraphiée et ressemble à une photo floue.

A l’étage l’exposition continue. Dans la salle du fond tout le mur est occupé par une peinture guerrière de Guttoso, une bataille de Garibaldi en Sicile, qui ressemble à une gravure d’époque. A côté, aussi Guttoso, des femmes d’ouvriers des mines de soufre, crient leur fureur.

Ces tableaux trouvent leur écho dans la dernière salle avec La Zolfara (1953), un tableau magnifique de très grand format toujours de Guttoso. Dans cette œuvre figurative spectaculaire des hommes nus travaillent de parr et d’autre d’une colée de soufre qui traverse l’espace en diagonale ; le relief est marqué par des lignes noires, ou plutôt des segments nets qui courent et découpent des facette dans le soufre, soulignent les muscles saillants des ouvriers en plein effort. Des surface des bleues s’opposent au jaune. Deux taches rouges attirent le regard : les mouchoirs de tête noués aux quatre coins.

 

 

ravenne0001.1305056062.JPG

 Zolfara

Entre les deux grands tableaux de Guttoso, deux salles Otto pintori  où la peinture est très politique, marquée par le communisme, deux œuvres de Turcato : Bandiere (1951) des drapeaux rouges occupent tout l’espace flottant sur un fond clair, Gli Scaricatori (1949) encore plus « soviétique », presque une affiche de propagande. Très cubiste aussi. Les muscles des dockers proéminents et exagérés au premier plan comme un manifeste, pantalons de travail bleus.

D’autres tableaux sont abstraits, encore cubistes : I lavatori del Mare, Il porto de Corpora sont moins explicites mais les titres parlent d’eux-mêmes.

Dans une salle parallèle, à l’écart, une autre ambiance : cinématographique. Des affiches de films néo-réalistes Fellini, Rossellini, de Sica et au fond u n magnifique Tableau  de Sassu Via Manzoni : des élégantes en robe à pois se promènent dans cette artère de Milan. On se croirait au cinéma

Musée Guimet : adieu au Cambodge!

 

En rentrant d’un voyage il m’est toujours difficile de tourner la page.Tant reste à découvrir! à lire et même encore à voir. La visite au Musée Guimet est la meilleure conclusion à ce carnet si je me décide de le clore.

L’art khmer occupe la salle centrale du rez de chaussée, les sculptures sont à l’honneur.

p4090380.1301933492.JPG

J’avais surtout rendez-vous  avec cette divinité à tête de cheval de Sambor Preikuk ôtée de son pavillon dont l’image m’avais frappé. je m’étais promis d’aller lui rendre visite.

p4090375.1301933555.JPG

L’état de conservation des sculptures est admirable, les a-ton restaurées admirablement ou simplement les a-t-on soustraites à l’érosion de la pluie? Je n’avais pas remarqué une telle finesse de décor sur les grès des grands statues. je reconnais un fronton de Banteay Srei. so  histoire m’est inconnue. Prun n’a pas pu nous raconter tout le Ramayana en 3 jours!

En revanche je retrouve avec plaisir Valin et Sugriva. la mort de Valin est  très émouvante?.

p4090383.1301933675.JPG

Traces : installation d’Amos Gitaï au Palais de Tokyo

Je ne suis pas fan d’installations. Cinéma, je connais, sculpture et peinture aussi, happening, je fuis… Le plus souvent les installations me déçoivent par leur vacuité.

En revanche, je ne loupe pas un film d’Amos Gitai.

L’affiche dans le métro a accroché mon regard.

 

Le Palais de Tokyo, en ce moment, est un vaste chantier – une friche – dit Gitai dans un interview. On vend les tickets dans une sorte de caravane de chantier.

 

Amos Gitai

Lullaby to My Father

Munio Weinraub Gitai (1909-1970)


Munio mon père
Comme ceux de sa génération
Appliquait à son architecture
La notion de modestie, de retenue
D’obéissance au projet collectif
C’est aussi cela, la tradition Bauhaus
Et pas seulement les bâtiments orthogonaux
Imaginons que je développe un projet de film
Qui s’appuie sur sa biographie
Et sur la géographie
Et sur la géométrie architecturale

Le visiteur s’arrête sur un pallier où sont punaisées des feuilles blanches, que j’ai lues avec attention. Ces Traces  et une vidéo Lullaby pour mon père est un hommage à Munio Weinraub, son père, architecte du Bauhaus, ayant fui les persécutions nazies en

1933 et s’étant établi en Palestine. On voit aussi détaillé un projet de Salle à manger commune pour le Kibboutz Kfar Mazaryk, architecture au projet collectif. Quoi de plus collectif que cet espace où l’on dine, mais aussi où se tiennent les assemblées etla vie sociale?

traces.1301848356.jpg

Passé ce sas, je me sens agressée par le bruit provenant de diverses projections. Dans la pénombre,  l’installation est logée dans un sous-sol aux piliers de béton brut aux murs, mal équarris, dans des périmètres délimités par des grillages. sur des surfaces brutes sont projetées des vidéos : la silhouette d’une violoniste de profil se détache sur des briques mais j’entends mal le violon parce que juste en face Chava Alberstein chante Chad Gadya tandis qu’une femme pleure, ce chant de Pessah, enfantin est ici d’une infinie tristesse, à côté la greffière dactylographie sur une antique machine l’acte d’accusationtandis qu’un peu plus loin le procès intenté à Munio Weinraub, par les nazis qui l’accusent d’avoir détenu des tracts subversifs. Dans un recoin une bande d’actualité montre la campagne électorale de la fille de Mussolini.

J’aimerais me souvenir de toutes ces images qui se sur-impriment, cette histoire me touche. pour une fois l’installation fait sens. quand l’art contemporain a quelque chose à dire, l’installation se justifie.

 

 

 

Titien, Tintoret, Véronèse au musée du Louvre

 

une belle exposition qui reste dans ma mémoire et dont le souvenir m’a accompagnée à Venise à moins que ce ne soit le contraire, que ce soit cette visite à l’automne qui m’ait donné envie de partir à Venise?


 

Titien, Tintoret, Véronèse au musée du Louvre

http://mini-site.louvre.fr/venise/fr/index2.html#20

Venise, de 1540 à 1580, confrontation de 3 peintres majeurs et d’autres comme Bassano, qui rivalisent pour les commandes officielles dans des concours, s’influencent, s’affrontent en représentant les mêmes thèmes. Cette exposition est passionnante: une leçon de peinture! chaque salle permet la comparaison, les œuvres se répondent.
Peinture religieuse mais aussi profane: un mur est même dédié à la représentation des chiens, animaux omniprésents même dans des scènes religieuses là où on ne les attendrait pas. Portrait de Vénitiens, doges ou patriciens, amiral posant devant la bataille de Lépante, une leçon d’histoire. Jeux de miroirs et de reflets, clairs-obscurs….

Au jeu de la comparaison, Titien part gagnant avec une large avance mais on a aussi de belles surprises!

Qumrân les secrets des manuscrits de la mer Morte BNF

expo_qumram_gd.1276019479.jpgUne exposition comme une enquête policière

Quel lieu mieux indiqué, à Paris, que la Grande Bibliothèque pour présenter des manuscrits!

Et bien sûr, une des thématiques de la présentation est l’écriture, quatre écritures : le phénicien, mais aussi des écritures paléo-hébraïque venant de Siloé et de la stèle de Meshta, l’hébreu de Qumrân et l’hébreu carré , aussi la présentation des rouleaux, des jarres qui les contenaient….Un autre point de vue est celui des textes sacrés, juifs, chrétiens confrontation des versions, des textes apocryphes…occasion de présenter de somptueux manuscrits enluminés. peut être la partie la plus riche en documents, mais aussi celle qui me touche le moins..je laisse les querelles théologiques aux curés et aux rabbins.Le travail d‘épigraphie est aussi mis en valeur, principalement sur de petits écrans tactiles en regard des pièces originales.Mais ce qui m’a vraiment passionné c’est l’enquête sur la découverte des rouleaux et les rocambolesques aventures à travers les guerres, par delà l’Atlantique….coïncidence : c’est le jour du vote à l’ONU sur l’Etat d’Israël que se fait la transaction entre Eliezer Sukenik et  le marchand palestinien! Rocambolesque : la petite annonce dans la presse américaine de rouleaux qui pourraient être un cadeau idéal pour une institution religieuse, dignes d’un roman d’espionnage, les transactions afin de les faire venir en Israël…Romanesques encore les luttes de pouvoir chez les savants et les religieux chargé de leur étude et de leur publication. la guerre de Six Jours intervient, et l’équipe de chercheur se révèle être sous la direction d’un véritable antisémite! Rien que cela pour les faits avérés!et je ne raconte pas les suspicions, les interprétations théologiques. Des retards de publications de l’équipe des chercheurs on a extrapolé des mystères eschatologiques… les romanciers s’en sont emparés. Un véritable roman!L’interprétation archéologique est aussi surprenante: jusqu’à récemment, l’affaire était entendue. Les manuscrits étaient l’œuvre des Esséniens, secte juive ou communauté des purs, annonçant le christianisme, ou même les ermites et moines du désert. On les imaginait reclus dans une solitude brûlante d’un désert terrible, sur les lieux ou très proches de Sodome et Gomorrhe, et voilà qu’on apprend que des ports sur la Mer Morte ont été mis à jour, que Qumrân était eut être une verdoyante palmeraie, que des bateaux à voile cabotaient sur les rives, qu’on tirait peut être des parfums du balsamier?….que les cuves n’étaient peut être pas des bains rituels pour des maniaques de la purification.Les rouleaux de cuivre ne révèlent pas des écrits religieux mais une carte aux trésors! Qui va suivre la piste? Le roman d’aventure n’est pas loin!http://www.bnf.fr/fr/evenements_et_cult … umran.html