APRES LE 7 OCTOBRE …

Depuis le 7 Octobre, l’actualité s’impose avec des images très douloureuses. Grâce à Facebook, j’obtiens des documents, au jour le jour, sur la page de LA PAIX MAINTENANT, la Newsletter de +972,. Je guette les prises de parole des écrivains israéliens que je suis depuis longtemps. Après la stupeur, les voix ont mis du temps à se faire entendre : David Grossman et sa tribune dans La Repubblica, Dror Mishani, Au ras du sol. Les paroles prémonitoires d’Amos Oz. Et récemment, de nombreux officiers.
Aimer Israël, soutenir la Palestine est un court essai de 212 pages, écrit et publié à compte d’auteur en 2022, traduit récemment par Bertrand Bloch avec un addendum rédigé après le 7 Octobre.
En 12 chapitres, Nir Avishaï Cohen présente son soutien à la solution à deux états et une analyse très pointue de la situation politique en Israël. Cet essai est très agréable à lire parce qu’il se lit comme un roman. Nir Avishai Cohen se raconte depuis son enfance dans un moshav, puis son service militaire, ses périodes de réserve, et son engagement politique au sein du parti Meretz et dans « Breaking the silence » organisation d’anciens militaires témoignant de l’action des militaires dans les Territoires occupés.
Bien qu’il ait été vilipendé, traité de traitre, même insulté de kapo, Nir Avishai Cohen se présente comme un patriote, un combattant, un officier de Tsahal qu’il ne renie jamais.
« Oui, c’est comme ça aujourd’hui dans de nombreux endroits en Israël: si vous ne faites pas partie du courant dominant, vous êtes automatiquement quelqu’un qui hait les Juifs et un ennemi de votre pays. »
Il raconte comment il a pris conscience des aspects négatifs de la colonisation au fil de son histoire personnelle et de ses faits d’armes. Jeune recrue, il n’a pas eu conscience tout de suite des conséquences de ses actions, au Liban d’abord puis dans les territoires :
« au plus profond de moi que les deux valeurs fondamentales dans lesquelles j’avais grandi, l’amour de la terre et l’amour de l’autre, étaient bafouées. Ces valeurs n’étaient pas prises en compte à Jénine en 2002. Mes actions militaires n’avaient rien à voir avec cet amour de la terre et mon respect de l’autre. »
C’est un véritable lavage de cerveau orienté à droite, qui glorifie les colonies, et maintient ces jeunes dans une ignorance certaine. Moins ces garçons et ces filles en savent, plus le système peut introduire dans leur cerveau le mantra “Les Arabes sont mauvais et les Juifs sont bons”.
de plus, les colonies nuisent à la sécurité du pays puisque leurs positions rendent impossible le tracé d’une frontière solide entre les Palestiniens et l’État d’Israël.Les colonies constituent aussi un véritable obstacle, probablement le seul, à un traité de paix entre Israël et les Palestiniens
J’aime mon pays, mais je n’en suis pas fier. J’aspire à ce moment où je serai fier d’Israël, où je pourrai parcourir le monde et dire fièrement que je suis Israélien. Je crois que ce jour viendra; le bien finira par prévaloir.








Je garde un souvenir ébloui de