Ravi Shankar, musicien et passeur de musique avec Yehudi Menuhin et Philip Glass

MA SAISON INDIENNE

 

J’ai été étonnée  en lisant hier les nécrologies dans la presse :le grand musicien, le virtuose était présenté comme le père de Norah Jones (c’est vrai mais tellement réducteur). Regardant les infos à la télévision, l’hommage fut pire : pas de sitar, une image furtive puis les Beatles qu’il a inspirés. Certes….. Heureusement, Télérama consacre un article plus étoffé au musicien.

De passage à la bibliothèque et discothèque j’ai emporté un DVD et des CD de musique indienne, regrettant l’an passé de ne pas avoir consacré plus de temps à cet aspect de la culture du sous-continent. J’ai corrigé mes copies en écoutant des râgas et mesuré l’étrangéité de la musique savante pour nos oreilles occidentales.

Le rôle de passeur de Ravi Shankar m’est donc apparu comme essentiel. peut être fallait-il qu’il joue avec Menuhin pour qu’il parvienne jusqu’aux mélomanes et avec les Beatles pour que nous le fêtions dans les années soixante: routards vers Katmandous sur les routes de l’Inde, babas et hippies des fleurs dans les cheveux, expériences psychadéliques et musique planante… malgré notre voyage au Rajasthan, c’est Shankar, le passeur que je retiens.

L’Orchestre National d’Île de France en danger

je n’ai pas trouvé d’enregistrement du Requiem par l’Orchestre de l’Ile de France, donc pour le plaisir l’interprétation de l’Academy of Saint Martins in the Fields  , Marriner

Nous avons passé une excellente soirée à la Maison des Arts de Créteil en bonne compagnie : élèves emmenés par les professeurs des disciplines artistiques de mon collège et nombreux collègues. Et cela pour un prix modique : merci à la Convention qui lie la MAC  aux collèges de la Ville! mais surtout merci à l’Orchestre de l’Ile de France qui jouait la Symphonie N°1 de Beethoven et interprétait le Requiem de Mozart!

Entre les deux œuvres, on nous conta la fable que voici:

http://www.youtube.com/watch?v=Gve0PYxrHp4&feature=channel&list=UL

Bien sûr, les adultes (pas les enfants) ont signé quand les applaudissements résonnaient encore, et j’associe mon blog à leur démarche.

Faudra-t-il aller à Pleyel, au Châtelet ou dans les grandes salles parisiennes pour écouter de la musique vivante? Les petits collégiens de banlieue n’auront-ils plus la joie d’une telle sortie exceptionnelle? Faudra-t-il laisser à la banlieue la culture-banlieue à l’exclusive de toute autre?

 

Les Vagabonds Enchantés – chanteurs bauls – Mimlu Sen

SAISON INDIENNE

Les Vagabonds enchantés sont les chanteurs Bauls. Chanteurs itinérants au Bengale, vivant d’aumône dans les villages, héritiers d’une tradition séculaire remontant jusqu’au 16ème siècle. Confluence, syncrétisme,  entre les adorateurs de Vishnou, de Shakti, les tantriques,  les yogis de village, les fakirs, les soufis. Poésie mystique mais aussi grande tolérance.

La narratrice, est une indienne anticonformiste. Ayant approché les communistes naxalites, elle se retrouve en prison. Dans le Paris de Mai68, « fief du sexe, de la drogue et du rock n’roll […] du féminisme, de la psychanalyse et de l’existentialisme…. »elle se pose quelques années jusqu’au coup de foudre pour la musique baul. Elle suit alors au Bengale un musicien Paban. C’est leur histoire qu’elle raconte. Festivals, vie rurale, rencontre avec des musiciens et des gourous,  aussi une histoire d’amour!

Comment cet oiseau inconnu

Peut-il ainsi à sa guise

Entrer et sortir de sa cage?

si je pouvais l’attraper

Je l’entraverais

Avec les chaînes de mon esprit.

Mais je ne parviens pas à le saisir,

Il continue d’entrer et sortir.

Sa cage a huit pièces et neuf portes,

Elle est couronnée par une galerie des glaces

Ô mon cœur, la cage dont tu rêves,

Faite de faible bambou

Peut se rompre à tout moment.

Ainsi dit Lallan, l’oiseau peut se libérer de sa cage,

Et s’enfuir, qui peut savoir où.

Lallan Shah Fakir (19ème siècle)

Rabinadrath Tagore a cité cette chanson au Musée Guimet en 1916

La figure de Tagore plane encore :le bungalow de Mimlu Sen, de ses enfants et de Paban se trouve dans la ville universitaire de Tagore : Shantiniketan, plus tard ils s’installeront dans une propriété évoquant les décors de Satyajit Ray…

 

Le livre foisonne de contes, de mythes, qui s’entremêlent avec le quotidien de ces musiciens comme la poésie, poèmes d’amour, épopée de Rhada et Krishna, mystique étrange

Une fille est Ganga, Jamuna et Saraswati :

Chaque mois, des marées montent en elle,

Forment le confluent de trois rivières de trois couleurs.

Le premier jour, il est noir, le lendemain blanc,

le troisième rouge nacré.

Qui peut sonder les profondeurs d’une femme?

Maheswara ne sait pas grand-chose d’elle

Étonnante chanson célébrant le flux menstruel, célébrations des déités féminines mais aussi statut arriéré de la femme dans la campagne bengalie.

Très éloignée de la philosophie hindoue ou de la musique ethnique, j’ai dévoré ce livre si riche! Il manque seulement un CD pour donner à entendre la voix de Paban!

 

 

Amadis de Gaule – J.C. Bach à l’Opéra comique

Amadis 3ème acte

Une rareté cet opéra!

Monté 7 fois à sa création en 1779 à Versailles. Puis tombé plus ou moins dans l’oubli.

Opéra français dont le livret était destiné à Lully un siècle plus tôt. Amadis était un paladin médiéval cité par Cervantès, admiré de Louis XIII.

L’intrigue est un peu simpliste : un couple de magiciens, Arcabonne et Arcalaus, ourdit une terrible vengeance contre Amadis et sa bien-aimée Oriane. Mais Amadis a été le sauveur incognito d’Arcabonne qui lui doit la vie et  en tombe amoureuse.

En pleine querelle des Bouffons, JC Bach ne prend pas partie ni pour Gluck ni pour Piccini, la musique agréable annonce déjà Mozart et Idoménéo (dixit la conférencière).

J’ai été surtout séduite par les costumes et les décors : très jolie mise en scène très 18ème avec des ruines, un arbre tout en découpe, des rochers, des paysages peints. Les forces maléfiques sont figurées par des diablotins ailés ressemblant à ceux qui figurent sur les fresques roumaines des puissances infernales, jolis masques, jolis costumes. Chorégraphies endiablées, ou paysannes presque tsiganes (danseurs venant de Ljubljana) .

Et surtout, le décor charmant de l’Opéra Comique. Nous étions au sommet du poulailler avec des places à 15€ et, de là, la vue était parfaite. Il faisait juste un peu chaud, mais on voyait bien, on entendait parfaitement. Un bien joli divertissement, peut être pas une œuvre majeure mais une jolie surprise!

Zsolt HARSANYI : la vie de Liszt est un roman – Actes sud

diaporama miscellanea48 : merci pour tous ces portraits!

Complément naturel à notre « promenade Liszt », au concert sur le piano de Liszt, aux »Lisztiades » qui avaient été l’occasion plus d’aller à la messe que d’entendre un concert….que l’auteur de la biographie soit un romancier Hongrois Zsolt Harsanyi  (1889-1940) était un évidence au retour de Budapest.

Liszt, en soutane, sous sa coquille à l’Opéra, Liszt en bronze jouant de ses mains immenses en secouant son abondante chevelure au milieu du square, ou trônant au dessus de la porte de la Zenakadémie, sont les images que nous avons rapportées de notre voyage.

Un des Hongrois les plus fameux ?

J’ai eu la surprise de constater que Liszt, de langue maternelle allemande n’a jamais pris la peine de parler le Hongrois. Né près de Sopron, fils d’un intendant du Prince Esterhazy dont nous avons visité le château à Fertö il y a quelques années. Il a donné son premier concert – enfant prodige, « petit Mozart » – à Pozsony, l’actuelle Bratislava. A dix ans, il part pour Vienne où il prend des leçons de Czerny et de Salieri. Beethoven complètement sourd lui fait l’honneur d’assister à son premier concert viennois et l’embrasse.

Comme Mozart, sous la conduite de son père, le petit Liszt sillonne l’Europe et joue dans les cours françaises et anglaises. Il s’installe à Paris où il vivra longtemps, parlera français qui deviendra sa langue habituelle. C’est là qu’il fréquentera les Romantiques, se liera d’amitié avec Chopin, George Sand, Musset, Berlioz et rencontrera aussi bien les grands du faubourg Saint Germain que tous les musiciens de l’époque. Ce livre retrace une « histoire de la musique » et des mouvements artistiques au cours du 19ème siècle.

Imaginer Budapest, et se retrouver à Paris ou à Croissy ou à Nohant !

Liszt était plus parisien qu’exotique. Son charme, il le devait à la précocité de son talent, à sa virtuosité et aussi à son physique de dandy avec un « profil de médaille » et à des cheveux de page. Enfant, adolescent puis, jeune homme, le pianiste était la coqueluche des dames du grand monde. Affichant une grande piété, il ne résista jamais à la tentation d’une conquête féminine. Même au sein d’une grande passion interdite, quand sa maîtresse Marie d’Agoult, la mère de ses trois enfants, il n’hésita jamais à tromper celle-ci. Rivalisant de virtuosité avec Paganini, il était adulé et profitait bien de son succès.

C’est en Allemagne qu’il va passer l’essentiel de son âge mûr. Établi à Weimar, il va consacrer son énergie à faire connaître la « nouvelle musique », celle de Berlioz, et surtout celle de Wagner. Représenter les opéras de Wagner va être l’objet de tous ses efforts. Même pendant les jours héroïques de la Révolution de 1848, Liszt, se déclarant patriote hongrois ne prendra pas part aux soulèvements et au contraire intriguera auprès de la cours d’Autriche pour être anobli. Certains Hongrois ne lui pardonneront pas de fréquenter Bach, l’oppresseur autrichien de la Hongrie. Pourtant, il  n‘hésitera pas à défier le tsar en jouant Chopin et en encourageant les Polonais !

« La vie de Liszt est un roman «, roman d’amour, amours consommées mais toujours illégitimes. Entre sa fiancée secrète Caroline, son élève que le père congédie comme un domestique à 18 ans, la fuite en Suisse avec Marie d’Agoult qui abandonne son mari, la longue attente d’une annulation par le Saint Siège du mariage de Carolyne Wittgenstein … les liaisons avec ses jeunes élèves et ses admiratrices…

Dernier épisode : le voyage à Rome  qui se termine par l’entrée en religion. Liszt revêt une soutane de soie, une pose ? Presque ! Il reste clerc et pourrait se marier si Carolyne le souhaite encore et ne peut dire la Messe.  C’est en soutane qu’il va s’installer à Pest où il consacrera ses derniers efforts à installer une Académie de musique de qualité à Pest. Après la Messe d’Esztergom, il écrira la Messe du Couronnement d’ Elisabeth (Sissi) et de François Joseph dans la Cathédrale Mattias de Buda.

Vieillissant, il connaîtra la tristesse des trahisons, le deuil de ses enfants et les difficultés de sa relation avec Wagner et sa fille Cosima.

Je pensais lire une histoire hongroise, c’est une histoire européenne que j’ai trouvée,  partagée entre l’Autriche mais surtout la France et l’Allemagne.  Dans un contexte de réveil des nationalités des révolutions de 1830 et 1848, s’imbrique la vie culturelle entre Londres et Saint Petersbourg. Réseaux d’échange, d’amitié, de tournées de récitals et d’opéras.  Opposer la musique française de Berlioz et l’allemande de Wagner ? Pas si simple ! Liszt fut l’ami des deux compositeurs. Et souvent ce sont les querelles amoureuses qui prirent plus d’importance que des évènements politiques majeurs !

Je pensais trouver un abbé, j’ai plutôt trouvé un don Juan ! Et pourtant sa piété était sincère….

Budapest : Toussaint : Requiem de Mozart dans une église baroque

CARNET DE BUDAPEST – Toussaint 2008

Depuis une semaine, je me réjouis  d’entendre le Requiem de Mozart dans l’église proche du studio : Egyetmi Templom. Une affiche annonce le concert à 19h.

A 18H30, pour l’occasion, je m’habille: foulard pailleté des bédouines de Sainte Catherine,  chaussures fines e

L’église est archipleine. On peut à peine se faufiler debout. C’est la messe. Le prêtre parle, parle,… en hongrois. Derrière les grandes carrures des paroissiens, je ne vois rien. J’entends du hongrois sans comprendre. J’essaie de me distraire en observant les fresques au plafond, les sculptures de la chaire, les angelots baroques…du fond, on ne voit pas grand-chose.

En revanche je vois bien que mes voisins distribuent des billets de 200 forints aux enfants et qu’un jeune prêtre en aube de dentelle se déplace entre les fidèles et va bientôt arriver jusqu’à moi. La quête ! Mauvaise pioche, dans ma poche j’ai seulement un  billet de 5000ft (ne connaissant pas le prix du concert). Je ne vais pas donner 20€ à la quête ! Je me glisse vers la porte. Heureusement que le studio est tout proche ! Je fais une provision de petites coupures en prévision d’une autre occasion.

Quand je retourne  à l’église, elle est encore plus bondée. Je n’ose plus entrer par la porte de droite après ma fuite de peur qu’on ne l’ait remarquée. A gauche il n’y a que des grands qui ne se poussent pas. Je suis coincée à côté d’une bigote qui chante d’une voix aigue désagréable. A un moment, devant moi, le mari se penche vers sa femme et l’embrasse. Embrassades générales. La grosse bigote se jette sur moi pour me serrer la pince énergiquement. Tout d’un coup, mouvement de fuite vers l’avant. Une bonne sœur me pousse. Comme je n’y comprends rien, je crois que tous ces gens font la queue pour communier et je ne veux pas me laisser entraîner. Je suis propulsée et me retrouve coincée entre le bénitier et le tronc aux offrandes.
Tout le monde s’est réparti dans l’église et dans les chapelles latérales. Je comprends enfin que les gens s’installent le plus confortablement possible pour le concert.  Petit à petit, j’arrive derrière le dernier rang des bancs et, debout, j’ai une bonne visibilité.

dorures et angelots baroques de la chaire

J’ai alors tout le loisir de détailler le décor de l’église. Au fond les choristes sont installés sous un  haut baldaquin doré très compliqué soutenu par six énormes colonnes de marbre (sans doute faux) aux chapiteaux corinthiens dorés. Les fresques, bien éclairées, semble en meilleur état que je ne l’avais cru. Dans chaque chapelle, les putti joufflus se répartissent en groupe de deux ou trois. Le plus extraordinaire est la chaire de bois sculpté portant des dizaines de personnages pittoresques. Il faudrait que je revienne la photographier.  Les murs sont peints de faux marbres très réussis. Un seul élément choque : un grand écran blanc surmonté d’un support. J’en comprendrai l’utilité dès le début du concert : un vidéoprojecteur donnera les paroles du Requiem.
En attendant, il ne se passe rien, raclements de gorge, toux nerveuses, aller et venues de porteurs de caméras et de micro (la télé peut être ?). Enfin, le portrait de Mozart s’affiche sur l’écran. L’informatique est prête. Le concert peut commencer.

Écouter Mozart dans une belle église baroque est déjà une expérience. Budapest était autrichienne du temps de Mozart. Aujourd’hui, le Requiem n’est pas présenté comme une œuvre du répertoire mais comme un moment de la messe de la Toussaint. C’est sûrement ainsi que les compositeurs écrivaient la musique liturgique. Non pas pour faire joli ou pour distraire. En ce cas, ils écrivaient des symphonies ou des opéras. On a tendance à oublier qu’un Requiem est une œuvre religieuse. Écouter le Requiem après la messe doit donc être naturel. Peut être est ce pour cela qu’il n’y a pas de billetterie. C’est donc une expérience totale (il me manque, certes, la foi).

De plus, les paroles défilent sur l’écran. Ayant oublié depuis longtemps mon latin du lycée, je n’ai jamais cherché à comprendre le texte. Lire du latin en Hongrie est extraordinaire ! On comprend ! Enfin une langue compréhensible ! Je ne suis plus perdue. Après avoir baigné dans le Hongrois, même le Grec ou le Portugais me semblent familiers, alors, le latin…je ne sais plus où donner de la tête :  lire les paroles, écouter les choristes, les solistes, regarder le chef d’orchestre ou les personnages de bois de la chaire. Moi qui avais peur de m’endormir après les bains chauds ! Dommage que j’aie si mal aux pieds !
Je ne connaissais pas le requiem de Mozart. Je suis ravie de l’avoir rencontré dans pareille circonstance !

Budapest : promenade Liszt

CARNET DE BUDAPEST- Toussaint 2008

Ce matin,la  pluie ne semble pas devoir s’arrêter.

Budapest sépia

Tramway

Le petit tram N°2 nous emmène à Roosevelt ter, longeant le Danube. Je suis vraiment désolée quand je vois arracher les rails des tramways sur la rive opposée, là ou le 19 faisait le trajet symétrique et devant le marché. Les tramways sont rapides, ils ne sont pas pris dans la circulation comme les bus, ils ne polluent pas et sont tellement plus poétiques.

Photos anciennes ?

Sur Roosevelt Ter, nous photographions encore et encore le Palais Gresham avec ses mosaïques,mon immeuble préféré.

Pest sépia

Le Coolpix a  un programme pour faire des photos sépia. Les bâtiments Belle Époque se prêtent particulièrement bien à cet exercice. Si on évite d’avoir au premier plan des voitures modernes l’illusion est parfaite. Un immeuble de style mauresque derrière la Basilique retient notre attention. La Basilique ne mérite même pas la photo !

 

 

 

 

Boulevard Andrassy

Le boulevard Andrassy débute sur la grande place Deák Ter. Nous le remontons sous une pluie battante. Nous nous amusons à entrer sous les porches pour découvrir des plafonds stuqués, des escaliers monumentaux, des entrées souvent délirantes, précédées de colonnes, de statues, d’atlantes. Tant pis pour le bon goût ! Elles sont bien pratiques pour nous abriter de la pluie. Le boulevard est chic, les enseignes internationales : Gucci, Vuitton..

café Callas

Devant l’Opéra, il tombe des cordes. Les garçons du Café Callas nous accueillent très gentiment alors que nous n’avons aucune intention de nous attabler : c’est un établissement prestigieux. La pâtisserie est sophistiquée, les prix inabordables.

 

 

 

L’Opéra est fermé, la billetterie n’ouvre qu’à 11 heures. Liszt, sous sa coquille Saint Jacques, en soutane d’abbé, monte la garde. En face, dans une petite rue, la corniche colorée du petit théâtre Arany János Szinhaz me fait faire le détour : la façade Sécessions, les mosaïques et les céramiques appliquées sur un marbre clair sont du plus bel effet. L’intérieur du théâtre est encore plus intéressant.

 

 

 

Appartement de Liszt

L’Octogone est plus élégant que le boulevard : les façades peintes néo-classiques plus sobres.

Au 35 rue Vörösmarty se trouve l’appartement que Liszt a occupé à la fin de sa vie. On nous fait revêtir des patins pour monter à l’étage : chaussons couvrant attachés avec des lacets. Un opuscule en Français nous décrit les objets  qui ont appartenu au compositeur, les portraits de ses amis, son prie-Dieu, son chapelet, son diplôme d’abbé rapporté de Rome, les photos de ses enfants…

Zeneakademia

Autre lieu dédié à Liszt, cette académie est situé à deux pas de l’Octogone. La place est occupée par un jardin public planté de hauts platanes et bordé par les terrasses de beaux cafés. La statue de Liszt en  bronze de facture moderne représente le pianiste en pleine action la chevelure relevée, ses mains immenses jouant sur un piano imaginaire. La Zeneakademia  abrite une salle de concert et un conservatoire de musique.  Le hall décoré de céramiques de Zolnay est magnifique avec ses fresques et ses mosaïques : un festival Art Nouveau ! Le bâtiment date de 1907 . Liszt, mort en 1886, n’a donc pas pu y jouer même si on lui a donné son nom. La salle de concert abrite un grand orgue.