Valence contemporaine – Jardins de Turia – Cité des Arts et des Sciences

CARNET DE VALENCE

Cité dees Sciences et des Arts
Cité dees Sciences et des Arts

Pour rejoindre les Jardins Turia je traverse à 8h30, la vieille ville par l’Almudin, la calle Almirante jusqu’à la petite place du Poeta LLorente occupée par un triangle de verdure où un chevalier se tient debout sur un socle. Ce n’est pas un chevalier (malgré l’épée) mais le peintre Ribera, un pinceau dans la main droite  la palette dans la gauche.

Ceiba
Ceiba speciosa

Je descends la première rampe dans le lit du fleuve devant le Palacio Iglesia . j’avais prévu une promenade architecturale et c’est la botanique qui m’occupe. La coulée verte est plantée d’essences exotiques. D’abord de grands mûriers (Morus alba)aux belles feuilles vertes – pas de trace d’automne dans ce parc, les  Yuccas fleuris sont hauts comme des arbres. Un arbre aux fleurs rose me surprend son tronc renflé est couvert d’épines comme les fromagers africains, ses feuilles composées de plusieurs folioles légèrement dentées, 5 pétales allongés et charnus veinés de rose vif avec un stigmate proéminent. (d’après Google il s’agit de Ceiba speciosa, arbre d’ Amérique du sud) d’autres arbres restent mystérieux. Des ficus, d’autres qui portent des fruits ressemblant à ceux du magnolia. Certains troncs sont tortueux et ressemble à des pattes d’éléphants.

On se croirait dans une oasis, un mirage
On se croirait dans une oasis, un mirage

Plusieurs parcours sont aménagés. La promeneuse ne doit pas s’attarder sur la piste cyclable où circulent des vélos très rapides. La piste de jogging est rose, d’un sable souple sous les pieds des repères métalliques bornent les 5km du parcours (les jardins ont une longueur totale de 9km). Des panneaux commentent la promenade.  On arrive à des bosquets de chênes verts. Des lauriers-roses forment des haies colorées et touffues sur les bords.

Après le vénérable Pont Real en pierre, une élégante passerelle enjambe le lit à sec pavé de granite : c’est le Pont de l’Exposition : à son niveau se trouve la station de métro Alameda. Curieuse, je descend. C’est une correspondance importante ; 4 lignes y passent. Les quais sont parallèles. Un tableau lumineux comme dans une gare de trains ou dans un aéroport. C’est neuf, fonctionnel. Ce métro ne sert à rien en centre-ville, il dessert plutôt la périphérie. La piste passe sous une « passerelle » fleurie où la masse des géraniums roses ou rouge isole les piétons de la circulation automobile complètement invisible; (au retour l’autobus passe dessus, ce n’est pas une passerelle mais un pont bien large). Un pont de pierre d’une dizaine d’arches se reflète dans l’eau d’un bassin à travers une palmeraie. Je crois à un  mirage, à une oasis.

Le pont
Le pont de la mer

C’est le Pont de la Mer (1592-1596) emporté au 18ème siècle. En 1936, les statues furent détruites et remplacées en  1943. Le pont suivant est en ciment : Puente de Aragon, ensuite le jardin est structuré de part et d’autre de colonnades successives : double péristyle ouvert, de colonnes doriques en béton beige clair entourée par des oliviers, deux pinèdes sont plantées parallèlement aux berge de l’ancien fleuve.

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Palais de la musique

Aux colonnades succède un bassin rectangulaire dans lequel se reflète le Palais de la Musique (1987) illusion de la présence de l’ancien fleuve. Vu du jardin, le Palais ressemble à une immense serre coiffée d’un toit hémicylindrique reposant sur une colonnade et une mosaïque argentée qui brille sous le soleil du matin. En m’approchant, je vois des orangers dans des bacs : une orangeraie. Côté rue, l’entrée se fait dans un bâtiment cubique avec deux avancées pour alléger le volume et des baies vitré, très sobre.

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En plus des joggers, des cyclistes sur les esplanades près des colonnes se déroulent des cours collectifs de gymnastique. Des jeunes femmes ont déroulé des tapis et font des exercices sous la direction d’un coach. Autour des placettes les hauts lauriers sont taillés en fin cônes.

Gulliver est allongé et bien isolé : les enfants sont à l’école. Ce doit être plus vivant quand les enfants escaladent les jambes et les bras, glissent sur les toboggans. Impossible de le photographier : il est trop grand, pas de recul. Et puis il est bien laid. Je monte sur le Pont du Règne, ce n’est pas mieux. Il est toujours trop grand.

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Le palais des Arts dans la Cité des Arts et de la Science ressemble à un énorme coléoptère ailes et élytres à peine soulevées se reflétant dans un bassin turquoise. Une sorte de géode sphérique semble très aérienne. Une galerie borde tout le site. Au dessus une chaussée pavée de granite et l’Umbracle résille ou moucharabieh enjambant de hauts palmiers, jardin d’hiver ou d’été ? Une haute lyre relie la Palais des Sciences. Sur la chaussée les sculptures de Francisco Simoes sont exposées. Au fond la cité Océanographique ressemble à une immense cheminée de paquebot. Les grues du port se profilent à l’horizon. De l’autre côté de la route il y a un centre commercial à l’échelle de la cité et un Multiplexe de cinéma.

Simoes
Francisco Simoes corps de femmes

Le Palais des Arts se profile au dessus de la verdure. Il est vraiment énorme. De dos il ressemble à un énorme coléoptère ailes et élytres à peine soulevées se reflétant dans un bassin turquoise. Quand je m’approche  je découvre les ouvertures latérales qui bouleversent mes perceptions antérieures. Sur un « balcon »des végétaux donnent l’échelle : les palmiers poussent à mi-hauteur, à peine plus remarquable que des pots de fleur sur un balcon ordinaire. A la base du Palais des Arts l’eau est très présente sous forme de bassins et de ruisseaux.

Cité des sciences
Cité des sciences

L’Hémisphère – jumelle de la Géode de la Villette – enserrée dans une résille aérienne – est plantée au milieu d’un des bassins. Reflets, miroirs à l’infini. Je m’amuse à photographier l’objet, l’objet et son reflet, le reflet seul. Jeux d’optique et de géométries.

L'umbracle

Résille ou moucharabieh l’Umbracle est un passage planté, une palmeraie à l’abri d’une voûte aérienne, légère, destinée au repos des visiteurs éblouis par des structures métalliques ou minérales. On peut s’asseoir dans des recoins fleuris. Le long de l’Umbracle, une chaussée surélevée longe les bassins et la Cité des Sciences. On y a exposé les sculptures de Francisco Simoes « corps de femmes ». Ces statues de pierre à taille humaine regardent la halle. Contraste entre le gigantisme de l’architecture et ces femmes.

Ici aussi, transparences, jeux des pleins et des vides, des vides surtout. Le squelette de baleine ou de vertébré géant a-t-il inspiré l’architecte ?

Plutôt qu’une visite expresse (très chère) je préfère renoncer. Il faudrait consacrer à ce Musée une journée entière.

Une sorte de lyre relie la Cité des sciences à l’Océanographic. C’est un pont routier haubanné qui enjambe le lit du Turia asséché. Fin de la piste cyclable. La verdure provient des jardins maraîchers.

Je rentre avec l’autobus 95 qui me porte aux tours Serranos.

A midi, je suis de retour à l’appartement. On boit un café en terrasse avant un rapide déjeuner des restes de la paella. Pour l’après midi, j’ai fait une liste des sites que j’aimerais voir..