Pyramides de Stob

CARNET BULGARE

Pyramides de Stob


Stob est un village-tonnelle. Certains villages italiens sont bordés d’arcades, ici, de la même façon une série de piliers porte une galerie de vignes qui débordent tout le long de la rue principale et également dans les rues adjacentes. Les « pyramides de Stob » se trouvent un peu plus loi n sur le rebord de la montagne. Elles sont situées dans le Parc Naturel du Monastère de Rila. Un éco-sentier d’un  peu plus de deux kilomètres conduit au site. C’est une promenade d’un  peu plus d’une heure aménagée avec des panneaux explicatifs, des bancs et des abris.

Je passe d’abord devant l’emplacement de l’ancienne église saint Procope. Située au dessus des maisons de Bucovetz, les Turcs s’étant plaints que les chrétiens pouvaient voir dans leurs cours pendant les liturgies et diverses cérémonies, le gouvernement ottoman ordonna sa destruction. Pour en construire une autre, trois villageois firent le voyage à Tsarigrad (Constantinople) pour demander la permission du sultan qui leur accorda en 1860.

Deux légendes sont attachées aux demoiselles coiffées de Stob. La première raconte qu’une procession de mariage venant de Kobilite fut pétrifiée. Le fiancé prit pour femme une fille de Stob. La coutume alors était que la mariée était  choisie par les parents du garçon. Le jeune couple ne devait pas se connaître et la jeune fille était voilée. Quand la procession arriva de l’autre côté de la montagne la mariée se dévoila et le meilleur ami du fiancé essaya de l’embrasser. Outragés les parents restèrent pétrifiés avec leurs beaux atours et leurs chapeaux.

Une autre légende raconte l’amour impossible d’une jeune fille bulgare et d’un garçon turc. La jeune fille se jeta d’un rocher et ainsi se forma la pyramide appelée la fiancée.

Le sentier est raide vers la fin, à midi il fait très chaud, j’arrive essoufflée sur l’affleurement et découvre de jolies  demoiselles coiffées oranges.

Kovachevitsa – Melnik

CARNET BULGARE

Lauzes et cheminées


Zakuska à la taverne : plateau de fromages, yaourt et merveilleuses confitures aux fraises des bois et myrtille. J’interroge la serveuse sur la photo de la foule sur le pont : 3500 habitants turcs de Kovatchevitsa, en 1903 ont été exilés. La photo a été prise sur le pont métallique de Pazarjik sur la Maritsa. Il planait dans ce village un air d’absence, d’exil. C’est celui des turcs qui vivaient là. Pourtant dans le village voisin, il y a une belle mosquée, les femmes portent foulard et pantalon bouffant. Pourquoi ce village a-t-il été vidé et pas l’autre ? Peut être ne sont –ils pas turcs mais bulgares musulmans ?

Aux abords de Gotse Devhev nous passons devant le site de Nicopolis ad Nestum, il n’est pas étendu. Il reste une colonnade et les fondations de quelques bâtiments.

La vallée est cultivée soigneusement : maïs, cornichons, vigne. Des panneaux géants font la réclame du Uva Nestum (vin). Nous traversons Gotse Dechev sans vraiment nous en apercevoir. La route s’élève en lacets à l’assaut du Pirin. La chaussée vient d’être refaite, traversant une forêt de pins j’observe l’arénisation du granite. De grosses boules de granite sont au milieu du sable clair et menacent de tomber.

Le col est marqué par une statue géante d’un moustachu marital, un fusil à la main. Des gerbes de fleurs se fanent sur le socle. Est-ce Popov ? Des bungalows et des hôtels sont dispersés dans les pins. La descente sur l’autre versant est interminable. J’observe des affleurements d’une roche très blanche très lisse comme du marbre.

Balkania nous a fourni une carte avec l’itinéraire passant par la montagne et le village de Pirinà 2km de la route principale. C’est un beau village. Ici aussi les granges de plantes disjointes sont alignées à l’entrée du village ou perchées au dessus des maisons tandis que ces dernière crépies de blanc, toit rouge s’entassent dans la vallée. Sur la place 8 hommes sont alignés sur un banc. Je leur demande le chemin de Katchina. Ils nous font signe de retourner d’où nous venons. Pourtant la route figure sur la carte routière. L’épicière sort. Elle ne parle que le Bulgare mais elle est plus dégourdie que la collection de pépères qui fument sur la place.

–          « Katchina ! Ce n’est pas pour la voiture ! » Elle me montre la piste poussiéreuse. « C’est pour aller à pied ! Karta ? »

Je vais à la voiture la chercher.  Elle me dicte l’itinéraire :

–          « Katuntsi – Melnik »

pyramides de Melnik

On reprend la route neuve. Nous avons pris trop de mauvais chemins. Le GPS reprend du service et nous conduit dans des villages vinicoles. Des « châteaux » tout neufs s’élèvent dans les vignes.  L’un d’eux s’appelle Vinograd. On passe Melnik sans le voir. A l’arrivée à Rojen, nous découvrons les pyramides : figure d’érosion dans la falaise gréseuse – grès ou sable consolidé – jaune dans l’ensemble. L’observation plus fine montre des bancs plus blancs. Ces pyramides sont des sortes de cheminées de fées sauf que les cheminées de fées des moraines des Alpes sont un chapeau fait d’un bloc bien visible alors que dans le cas présent les pyramides sont surmontées de végétation, arbres et buissons. Les arbres avec leurs racines protègent une surface bien supérieure à celle du rocher des colonnes coiffées.