Rethymnon vénitienne ou turque

CARNET  CRÉTOIS

 

Fontaine Rimondi


La rue Nicéphore Phokas qui descend la colline et traverse la vieille ville nous servira de repère. Nous préférons déambuler au hasard dans les ruelles à la recherche de la Fontaine Rimondi et de la Loggia Vénitienne, toutes les deux rue Paléoglou. On s’égare dans des rues bordées de trop de magasins de souvenirs pour être tout à fait charmantes. J’achète 2 éponges dont j’ai besoin et passe agacée devant les torchons, nappes, tabliers,  coussins,  brodés au motif de l’olive que l’on retrouve identiques sur les côtes de la Méditerranée : de la Provence à Capri, de Corfou à Chios. Komboloi  en plastique imitant l’ambre (déjà plus typiques) dentelles, toujours des dentelles, produits de beauté à base d’huile d’olive et même de bave d’escargot (dixit la vendeuse). Arabatzoglou la rue la plus « pittoresque » selon nos guides, est bien encombrée de tous ces articles du tourisme de masse standardisé. Entre les artefacts je cherche et trouve de très belles portes aux linteaux ciselés,  la plus imposante est surmontée d’une inscription turque.

Vénitienne ou Turque?

La Fontaine Rimondi est à sec aujourd’hui, elle est faite de 4 colonnes corinthiennes et de 3 gargouilles à tête de lion. Une arche la sépare d’un bâtiment rose. Le contraste est encore plus saisissant. Vénitienne ou florentine la loggia ? C’est maintenant une galerie vendant des copies d’antiques.

Port vénitien

Le Port Vénitien, presque fermé, est bordé de maisons colorées hautes de deux étages, aux balcons de fer forgé abritant toute des restaurants. Les invitations des serveurs sont pressantes : les terrasses sont vides. L’un d’eux nous poursuivra toute la longueur de son bout de trottoir. Nous éliminons tous les établissements qui ont remplacé les chaises en bois grecques par des fauteuils carrés design en rotin noir ou gris. Nous hésitons entre deux tavernes aux chaises bleues et aux tables assorties. Café frappé, ouzo, mais pas de mezzés. On les réclame. Service minimum : 4 petits quartiers de tomate, 3 rondelles de concombre, 5 ou 6 olives et quelques croutons. Les touristes peuvent boire sans manger !Le ciel se voile, le vent se lève. Les cafetiers roulent leurs stores et mettent à l’abri tout ce qui peut s’envoler.

Apéro au port vénitien

Nous terminons la promenade devant la Mosquée Nerandza. Le minaret est corseté par un échafaudage métallique assez monstrueux. Le bâtiment coiffé de ses deux coupoles roses n’est pas à son avantage en telle compagnie. Il s’échappe de la musique : c’est le conservatoire. J’achète 2 gyros, très bien servi à la viande croustillante. L’esplanade est toute tagguée et couverte d’affiche politiques qui m’intéresseraient bien si je comprenais quelque chose.

Motifs turcs sur les porche de San Francesco

Je termine la visite sur Ethnikis Antistassos, rue commerçante qui conduit à la Porte Guora de la ville. Elle bordée par de vraies boutiques : marchands de chaussures, quincaillerie, boulangerie et même un poissonnier. Autrefois nous avions aimé ses magasins désuets, l’échoppe du barbier avec une cage à oiseaux m’avait enchantée. Je ne reconnais plus la rue. Au détour d’une ruelle je découvre la grande église San Francesco et un porche décoré par les turcs très finement pampres et grappes de raisin, croissant, en bas lion de Venise ( ?).

14h, nous avons parcouru la ville en tous sens. Il est temps de reprendre la voiture garé au parking (Old City Parking à côté de la Forteresse 6€).

Fin de la journée à la plage de Rethymnon, déserte en cette saison, très agréable avec son sable fin. Bordée de restaurants et d’hôtels elle doit être couverte d’installations  l’été.