Jeravna et Kotel

 

CARNET BULGARE

dans la campagne


Eglise Saint Nikolai

Elle n’est ouverte que le matin, à 9h30 sa visite est gratuite mais pas la collection d’icônes (2levas).

Elle est vaste pour une église de village. Un  tilleul séculaire dans la cour.  Son iconostase est surtout remarquable avec quelques dorures mais pas trop bleue avec un décor baroque floral avec des fleurs en camaïeu rose au dessus des icones des saints, sur fond bleu. La chaire est bleue ainsi qu’un baldaquin décoré de pampres qui a l’air de reposer sur des renards (lions ?), le plafond est bleu à caissons.

Le musée des icônes mérite la visite, les plus belles datent du 18ème siècle.

La route goudronnée se perd dans les pavés de Jeravna. Au lieu de prendre la direction de Kotel nous descendons à travers une belle forêt de chênes et découvrons une rivière paresseuse entre des rochers de grès et un village Katuniste. Nous sommes perdues. Un berger, bâton à la main, suit la rivière, son troupeau de vache se trouvant sur l’autre rive. Je le poursuis avec la carte. Il fait mine de ne pas me voir. Je cours. Avec des gestes, il me donne le chemin de Kotel. Nous avons fait un beau détour.

Kotel

L’entrée de Kotel est déprimante. Le long de la route, des usines, bâtiments en longueur, en ruine. Devant la porte de l’une d’elle flotte le drapeau bulgare. La ville moderne est d’une grande pauvreté, maisons crépies en gris, très peu de véhicules, pauvres pettis commerces. La seule entreprise paraissant florissante semble Western Union. Les gens doivent recevoir des mandats de l’émigration. Autres vitrines pimpantes : Globule et VIVACOM, la téléphonie mobile marche bien !Le petit marché sous un hangar couvert n’a que deux vendeurs : une grosse dame et un homme encore jeune mais édenté<; tomates, pommes de terre, cornichons, melons, poivrons, aubergines et courgettes, produits locaux. Seule exception : les bananes. Nous achetons un gros melon jaune, il n’y en a pas de petits. Ces melons sont exsangues, sans jus ni gout mais très odorants. L’odeur ne peut pas nous guider pour le choix. Celui-là sera aussi insipide que le précédent.

Des gitans d’une maigreur effrayante trainent autour de nous. Des mendiants ? Ils n’insistent pas.

 

Un peu excentré : un  quartier de maisons de bois, plus touristique avec le Musée des Kilims et les Musée ethnographique…

Musée des Tapis

Les murs d’une grande salle sont couverts de kilims de grande taille aux motifs végétaux traditionnels : roses rouge et roses et « écorce de pastèque ».A l’étage, des tapisseries contemporaines : copies d’icônes avec une dextérité remarquable dans les nuances ; D’autres tapisseries sont des copies de tableaux historiques, je photographie Asparouh ; il y a même une imitation des glaneuses de Millet.

Panthéon Rakovski

Panthéon Rakovski

La vaste place de l’Hôtel de Ville semble dater d’un temps ou Kotel était plus florissante. Un monument de granite, vitraux et bronze est pompeusement appelé Panthéon Rakovski . Il fut édifié en 1981 en l’honneur du 1300ème anniversaire de l’Etat bulgare. On descend par un escalier de granite pour découvrir trois salles très bien aménagées : sculptures sur bois, rampes de bronze soignées.

Dans la première salle on a  reconstitué une classe d’école primaire avec bancs et pupitres, estrade et bureau de l’instituteur, matériel pédagogique, dé avec des lettres cyrilliques, mandolines, cartes anciennes. A côte, des livres de prière, évangiles et photo de l’église Saint Stéphane d’Istanbul.

2ème salle, dédié elle aussi aux pédagogues:

un panneau traduit en anglais raconte :

Au 19ème siècle  le besoin d’éducation s’est fait sentir ; le Gouvernement Ottoman n’a pas mis en place de système éducatif en Bulgarie. En même temps une opposition se déclarait avec l’Eglise grecque  qui forçait les chrétiens à utiliser la langue Grecque. Les Bulgares se sont donc organisés eux –mêmes. Deus natifs de Kotel Néophyte Hilendarsky et Peter Baron se sont engagés dans cette entreprise d’éducation dès 1835. Néophyte Hilendarsky était passé par le Mont Athos tandis que Baron ayant fit des études de médecine à Munich a écrit le premier livre de sciences en bulgare. Comme il parlait 9 langues, il a entretenu une correspondance avec les scientifiques européens notamment Humboldt.

Le cœur de Baron est exposé (dans de la résine). Nous sommes bien dans un  Panthéon !

La 3ème salle est dédiée aux Rebelles :

Au temps de la grande Catherine, la Russie avait fait le plan d’aider l’Orthodoxie dans l’Empire  Ottoman. Pendant les Guerres russo-turques en 1806, 1812, 1828 et 1829, la Guerre de Crimée, l’armée russe comptait un corps de volontaires bulgares contre la T5urquie. En 1821, en outre il y eut un soulèvement. 

La salle 4 est celle des Révolutionnaires, dédiée à Rakovski,

Rakovski, héros local, écrivain, journaliste, poète, historien et ethnographe. Il a fait ses études à Istanbul . Condamné à mort, il s’évade et gagne la France avec un passeport grec. Revient à Kotel en 1843. A nouveau emprisonné à Istanbul jusqu’en 1847, il meurt de la tuberculose à Bucarest en 1867

Ainsi renseigné, on pénètre dans la crypte om se trouve la tombe de Rakovski. Une statue, des vitraux, une chapelle laïque construite par le pouvoir communiste, très solennelle, très minérale.

Ce monument s’intègre bien devant la grande mairie sur la grande place, témoignant d’une certaine opulence. Au temps où les industries de la vallée tournaient ?

Place avec hôtel de ville

Nous terminons la visite de Kotel par une pause à la terrasse d’un café sous de magnifiques tilleuls. Il fait merveilleusement bon. Le café frappé est mousseux à souhait. La Mastika a remplacé l’Ouzo, bulgare, elle est moins chère que l’Ouzo importé de Grèce.

Après midi farniente, dessin, cahier. Les vacances sont aussi faites pour cela !