Sofia Petite rotonde et Musée archéologique

CARNET BULGARE

La Petite Rotonde dans la cour monumentale

Non loin de la rue Saborna, on accède par un passage entre un  restaurant grec et une banque, à la petite église Saint George « la Rotonde » cachée dans une cour monumentale bordée de bâtiments blancs de l’époque communiste. A l’arrière de la Rotonde, se trouvent des ruines romaines : hypocaustes de petits thermes (ou salle de bain privée).

Le porche du Ministère de l’Education, de la Jeunesse et de la Science fait communiquer la cour communiste à une place bordée par la Résidence et le Musée Archéologique. Le sol est pavé des fameux pavés jaunes(en ciment tout à fait ordinaire) qui interdisaient la circulation aux véhicules non officiels. Au centre de la place coule une belle fontaine.

musée archéologique

Le Musée archéologique est installé depuis 1879 dans la Grande Mosquée du 15ème siècle. Les collections sont impressionnantes mais la présentation manque de clarté. Des bornes interactives sont mises à la disposition du visiteur mais cela bogue. Je passe sans transition de la sculpture thrace à la sculpture grecque ou romaine. Tablettes votives ou stèles funéraires portent des inscriptions grecques ou latines (parfois les deux). Une épitaphe en latin se réfère à Serdica (nom romain de Sofia), c’est celle de Titus Decius ancien serviteur de Saint André. Des petits panneaux illustrent la mythologie : ici Héraclès se repose, là, le dieu Nil, plus loin Zeus et son aigle, je pourrai rester des heures à rêver de mythologie.

Certains bas-reliefs tranchent par leur originalité : ceux de Stara Zagora gravés sur du schiste rouge portant un aigle bicéphale, un lion, un pan, un flûtiste. Au dessus de l’escalier qui conduit à la galerie, bien abimé mais spectaculaire : Le Cavalier de Madara (8ème siècle) nous parle des khans bulgares, des steppes …

J’avoue avoir été distraite devant les fresques byzantines de la galerie. Les salles latérales ont éveillé ma curiosité. J’ai enfin trouvé la tête en bronze de Seuthès  qui a motivé notre voyage en Bulgarie après avoir visionné un documentaire sur ARTE. Les Thraces étaient de fameux orfèvres et fondeurs. Le trésor de Golyama découvert en  2004, d’autres tumulus ont livré des objets de bronze, d’argent ou d’or d’une qualité remarquable. J’ai aimé les deux rhytons d’argent à tête de bovins, la couronne en feuille de laurier d’or et le masque funéraire en or de Svelitsa.

les fresques de la coupole de l'église Saint Georges

A la sortie du Musée, il tombe quelques gouttes. Retour dans la cour de l’Hôtel Sheraton (alias cour communiste) pour voir l’intérieur de l’église Saint George avec les 3 ou 4 couches de fresques superposées qui s’enroulent autour de la coupole. Les enduits ottomans les ont cachés pendant plusieurs siècles et par conséquent protégés. Nous serions bien restées plus longtemps à détailler les registres : les prophètes, les anges et le Christ Pantocrator, mais la dame qui vend cierges et cartes postales et qui surveille qu’on ne prenne pas de photos a fermé prématurément (et même enfermé D qui en a profité pour faire des photos).