
L’arrivée à Assos est spectaculaire. La route côtière en corniche offre des échappées sur la côte découpée très escarpée. Après le mirador de la plage de Myrtos – carte postale – Assos se rapproche, petite presqu’île reliée par un mince cordon presque une digue. Lorsqu’on quitte la route du nord, des lacets descendent dans des terrasses piquées de cyprès pointus que nous avons rencontrés sur Céphalonie. Les terrasses abandonnées m’’attristent toujours : autant de patience pour les construire, les entretenir, y cultiver la vigne, les oliviers ou les légumes. Travail de générations de paysans depuis l’Antiquité peut être anéanti en quelques années, gommé par le maquis. L’île verdoyante et soigneusement cultivée deviendra-t-elle un caillou cerné d’hôtels et de villas de ciment pour les estivants ?

Dans le creux, entre la presqu’ile et Céphalonie, le long de la digue se tassent des maisons colorées. La presqu’île montagneuse est coiffée d’une citadelle. Bien à l’abri, une marina et une minuscule plage tout autour de la baie de beaux, trop beaux, trop chics restaurants. Les maisons sont toutes trop neuves, trop belles, trop décorées de poteries vernissées. Elles abritent des studios à louer pour les touristes. Cela doit être agréable d’y passer un week-end. Mais c’est trop joli, pas naturel.
Sur la petite presqu’île les Vénitiens ont construit une forteresse à partir de 1593 pour protéger l’île des incursions des pirates. Le fort avait aussi une importance stratégique dans la rivalité de Venise et de l’empire Ottoman. Les Turcs stationnèrent en 1684 et les Vénitiens l’occupèrent jusqu’en 1797.
Une belle forêt de pins est plantée sur la colline. Une chaussée en belles dalles micacées conduit au château : 1.8km précise un panneau.
A 11h30 l’expédition est pénible au soleil, je renonce juste en dessous des remparts.
