Un mois en Roumanie en Logan chez l’habitant

Souvent, les oiseaux me tirent du lit de bon matin. Ici, ce sont les sonnailles des vaches qui partent au pré. J’ai guetté leur retour le soir. Elles rentrent seules et connaissent leur étable. Leur propriétaire ouvre le portail, la vache entre. Je n’ai pas vu intervenir la bergère qui suit de loin le troupeau.
Le petit déjeuner est à huit heures. J’ai donc du temps pour dessiner. C’est un plaisir d’observer tous les détails, de comprendre comment le portail a été confectionné. Au village il n’y en a pas deux portes identiques. On s’applique à varier la forme de l’arche, le plaquage des lattes ou les découpes. Volumes compliqués des toits avec leurs tuiles en écailles en poisson. Multiples usages du bois.
Décor coloré : maïs suspendu, grosse potées de pétunias dans des paniers…courbes sinueuses de la vigne qui suit tout le bâtiment et traverse la cour.
Ce matin, Ana a fait de petites croquettes rondes de viande, oignon, herbes. Hier c’étaient des galettes de pommes de terre. Des années que je n’ai plus goûté aux latkes. Autrefois, j’en faisais. C’est facile et bon marché. Notre hôtesse varie aussi les fromages, hier du chèvre un peu jaune à la texture du massepain, un délice.
Aujourd’hui, une sorte de féta blanche. Les confitures changent tous les jours : myrtilles, abricots, miel…Nous sommes tentées d’emporter les croquettes et le salami pour le pique-nique de midi. Plutôt que d’agir en catimini comme des voleuses, nous en parlons à Ana qui apporte deux boites en plastique et un pack gelé.