Sortie sonnée de la séance du film Incendies,attristée par la lecture des actualités au Liban, je suis retournée à mes anciens billets écrit pour voix-nomades le 01 Juin 2009

Je n’ai pas vu le film, la violence et la guerre au cinéma m’agressent.
Beaufort évoquait un château des Croisés, comme ceux que nous avions vus à Rhodes, l’an passé.
Je savais quand même que Beaufort était au Sud-Liban.
Souvenirs anciens d’une autre guerre : je montais au château de Yekhiam quand l’alerte était donnée. Plutôt que de m’enfermer dans l‘abri, j’ai peint des aquarelles sous le vrombissement des avions de chasse.
La première partie du livre « Il ne pourra plus… » m’a étonnée, choquée, comme si j’avais reçu un coup par surprise. Ce n’était pas l’état d’esprit de Tsahal que j’ai pu connaître même aux heures noiresde la guerre de Kippour. Jamais je n’avais pu imaginer que les soldats seraient devenus des fauves de guerre. Naïve que je suis ! Je n’aime pas spécialement les récits de guerre et le livre a failli me tomber des mains après une cinquantaine de pages. Héros et héroïsme, fraternité machiste, humour bidasse, m’insupportent. Ce « cacou d’Afula » dressant sa section à devenir des combattants disciplinés et aguerris ne m’était nullement sympathique.
La seconde partie : « Retour au Front » prend une autre tournure. En 2000 après 18 ans d’occupation, la question du retrait du Liban fait son chemin dans le public israélien. Les soldats de la section d’Ezer subissent des pertes que l’auteur ne minimise pas. Avançant dans le récit on se rend compte qu’ils sont morts pour rien. Est-ce ma lecture qui est antimilitariste ? Ou est-ce l’intention de l’auteur ? Au fil des pages, la lecture au second degré se précise. L’horreur de la guerre. Et surtout le gâchis. La fin de Beaufort est une déroute….
« my country? right or wrong,..” au Liban, n’a aucun sens.Cette lecture me conforte dans le sentiment de révolte devant mon poste de télévision quand l’expédition au Liban de 2006, nous avait surprises au Vietnam. Images prémonitoires des terribles images de Gaza.
Je m’étais toujours étonnée de l’absence de la guerre dans les romans israéliens que j’avais lus.
Ron LESHEM : BEAUFORT roman Seuil 342p
Le liban qui a été un pays de haute culture, de mélange de races et de religion, c’est affligeant et d’une tristesse sans nom.
J’ai beaucoup d’amis libanais et leur détresse 30 ans après est toujours vivace
J’aimeJ’aime