Arezzo :Les fresques de Piero della Francesca

CARNET TOSCAN

Amanda a pris rendez vous à 9h, pour nous pour la visite des fresques de Piero della Francesca sous le nom d’Illuminati, le nom de Francesco, le véritable patron et propriétaire de la fattoria mais aussi des vergers et de l’usine .
Les fresques ornent le chœur de San Francesco, grande église romane très haute mais assez simple.

A l’heure dite, on nous laisse entrer, on allume  et nous confie un audio-guide en français.
Les fresques racontent l’ « histoire de la Vraie Croix » racontée dans la Légende Dorée de Voragine.Cette histoire commence par la mort d’Adam. Son fils, Seth plante dans sa bouche un bourgeon de l’arbre de la connaissance  qui donnera le bois de la Croix. Episode intermédiaire : Salomon a fait du tronc de cet arbre, un pont. La Reine de Saba a une vision et refuse de marcher sur ce pont. Salomon fait enterrer l’arbre. De la Crucifixion, rien dans cette fresque.

Rêve de Constantin : un ange porte une croix de lumière qui lui apportera la victoire. Scène de bataille. Hélène va chercher la Vraie croix à Jérusalem. Un Juif, Judas, connaît l’emplacement des trois croix. Pour lui extorquer le secret on l’enferme dans un puits. Titre : torture du Juif (déjà ! Encore !)
Puis nouvelle scène de bataille, contre les Perses cette fois. Le roi de Perse avait volé la Croix, en avait fait un trône sur lequel il avait coutume de s’asseoir à côté d’un coq (esprit saint).

On peut regarder cette fresque comme une BD. Lecture naïve des analphabètes. Les fresques étaient appelées : bibliothèques des pauvres. Ne connaissant pas cette légende, je la découvre sans a priori, sans esprit critique. Une belle histoire, magnifiquement peinte et bien racontée.

Nous repassons la cassette deux fois pour mieux découvrir les détails. Ensuite, le regard essaie de saisir les détails du contexte historique : Jérusalem, c’est bien sûr Arezzo. Mais Piero a voulu faire oriental, il a rajouté deux minarets. Délicieux anachronisme ! Les scènes de batailles sont les plus colorées. Les pattes des chevaux donnent l’idée du mouvement dans la mêlée, elles sont très bien représentées. J’avais déjà remarqué ces pattes de chevaux à Sienne en regardant le pavement. Lances, oriflammes pointent vers le ciel. Les blessures des soldats saignent d’un beau sang rouge. Le thème religieux s’efface devant l’évocation guerrière.

L’audio-guide se contente de raconter la légende. Nos livres en faisaient de même. Je regrette l’absence de visite guidée qui aurait pu donner des notions de technique et d’Histoire de l’Art. Dans la nef, nous sommes livrées à nous même devant des fresques moins connues. Je remarque une curieuse fresque où un âne est agenouillé.

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

4 réflexions sur « Arezzo :Les fresques de Piero della Francesca »

  1. Merci à toi pour ces détails enrichissants, je révise justement l’histoire de l’art et peine à trouver matière sur cette fresque sur le web (marre de wikipédia en plus)

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