Herculanum

herculanum vu d'en haut
CARNET NAPOLITAIN/ 8 JOURS EN JUILLET 2005

Circumvesuviana vers Herculanum.

Parties tôt pour être les premières sur le site et profiter de la fraîcheur du matin. Le ticket journalier de Campanie valable sur le métro et la Circumvésuviana ne débute qu’à 10 h . Nous voici encore dans l’illégalité ! La Circumvésuviana ressemble à la la Cumana : train de banlieue recouvert de tags et de graphs traversant des cités et des zones industrielles Je met  suis trompée de station, nous sommes descendues trop tôt .

Grêve !

9 heures, nous arrivons aux grilles du site archéologique :  fermées. Un écriteau manuscrit annonce que le personnel est en assemblée générale – en grève- et que le site n’ouvrira qu’à 10h30.Que faire ?

villas vésuviennes

Corso Résina la route principale, à la recherche des villas vésuviennes, palais du 18ème. La route est en effet bordée de bâtiments imposants souvent ruinés. Malheureusement les abords ne sont plus les vergers paradisiaques ou les vignes donnant sur la mer. La mer paraît bien loin derrière les terrains vagues, les usines, les HLM à moitié délabrés.
La villa Compolieto est bien entretenue dans un beau parc. L’employé est désolé de pas nous laisser entrer : c’est trop tôt ! le public n’est attendu qu’à partir de 10h30. il sort de sa guérite et nous montre la bâtisse imposante de la Villa Favorita.
Un homme nous propose de visiter une taillerie de coraux. On craint un piège à touristes.
Nous nous installons à la terrasse d’un café en face de la grille du site. Et s’ils décident la grève ? Et s’il y avait la grève dans tout Naples ? Finalement  nous entrons à l’heure dite.

Herculanum, enfin !

Decumanus

 

 

 

 


L’entrée du site est située au dessus du niveau de la ville antique. J’essaie d’imaginer l’énorme coulée de lave et le travail des archéologues qui ont dégagé les ruines.
L’allée en surplomb  permet de découvrir les rues et les maisons vues du-dessus. Seul un quartier a été dégagé avec deux decumani et trois cardo en tout sept insulae, ce qui est  beaucoup moins qu’à Pompéi. Un énorme pin et des cyprès dépassent. Des jardins antiques ont été reconstitués.
Nous entrons dans Herculanum par un cardo qui passe entre un joli verger entouré de rigoles. Du bois de poirier carbonisé a été retrouvé mais on a replanté des cognassiers touffus portant de beaux fruits. En face : la maison d’Argus et celle d’Aristide avec des jardins ornés de colonnades.
Nous visitons consciencieusement chaque maison, cherchant le moindre motif peint, la moindre mosaïque. En comparant avec les merveilles du Musée de Naples, on ne peut être que déçu de la qualité des œuvres. Et pourtant comme elle est émouvante la petite perdrix qui mange des cerises ! Nous découvrons l’intimité des maisons où il reste parfois des meubles carbonisés. Nous avons l’habitude d’imaginer le plan des maisons à partir des murettes de 50 cm de haut. Ici on voit des immeubles de trois étages ! Des poutres de bois, des toits, des étagères…

Les thermes sont prêts à accueillir les baigneurs. Le plafond en stuc est cannelé pour la condensation de la vapeur d’eau. Les étagères pour les vêtements sont encore en place. Les bassins de marbre aussi ainsi que les tables pour les massages ressemblent aux thermes de Budapest ou à un hammam.
L’effort d’imagination nécessaire dans les autres sites archéologiques, est ici très réduit. Il suffit d’ajouter des personnages en toge ou en tunique et  quelques meubles.
Les amphores de la boutique sont encore couchées sur des étagères à encoches. Les

thermopolium

comptoirs de marbre du thermopolium font penser aux fast food.

 

 

 

 

 

 

Dans les jardins, la mode est aux nymphées : petites fontaines décorées de mosaïques.
La Maison aux Cerfs est ma préférée. Son jardin situé sur une terrasse jouit d’une belle vue sur la mer ;  il est décoré de petites sculptures : les cerfs qui ont donné leur nom à la maison, assaillis par une meute de chiens, un trépied, des personnages. Tout autour court une galerie intérieure encore revêtue de peinture rouge avec de charmants tableaux : des natures mortes. Sur le fronton, une belle mosaïque bleue. La mer était  toute proche, c’était la plus belle et la plus luxueuse des villégiatures.

Herculanum raconte la vie quotidienne, mais donne peu d’éléments sur la vie publique ou religieuse. Encore une fois je mesure les limites de ma mémoire . Notre visite à Pompéi date de 1997, de sérieuses révisions s’imposent bout de dix ans.

Déjeuner acheté à une tavola calda : beignet à la ricotta et boulettes de chair à saucisse aux aubergines et tomates- cerises.

pour la carte : clic

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

Une réflexion sur « Herculanum »

  1. Oui, mais les films de Woody Allen parlent de psychanalyse, mais ne nous racontent pas la psychanalyse de Woody Allen. Annie Hall ressemble à sa psychanalyse, mais sous une forme artistique, et avec beaucoup d’humour sur lui, sur sa génération, son milieu, sur l’antisémitisme des Quakers, etc. La dépression du bobo de LA dans Beginners me semble plutôt relever de la catégorie « J’ai découvert à 30 ans que mon père était gay ». Le cinéaste a enrobé l’histoire dans son histoire d’amour, alors qu’il pouvait nous raconter ou l’histoire d’un gay, ce que fait Gus van Sant dans Harvey Milk, ou Ang Lee dans Brodeback Mountain. Ne voit-on réellement plus l’ami(e) de son père après sa mort parce que celui-ci était aimé infiniment par le disparu ?
    La dépression des riches bobos de gauche de LA, de Sofia Coppola à Mike Mills, est nulle d’un point de vue artistique. Les personnages de Woody Allen sont rarement dépressifs, ils causent, ils luttent, ils s’engagent, rêvent, etc.

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