En route de Kissamos vers la mer lybique

CARNET CRETOIS

Sur la vieille route, nous bifurquons vers Topolia : la route suit la vallée d’une rivière orientée N/S d’Elos jusqu’à la mer en creusant des gorges impressionnantes. De Koutsomados à Topolia, une randonnée dans les gorges est possible. Vu de la route le ruisseau est bien en eau et après mes mésaventures des Moulins, je préfère ne pas tenter de peur que le chemin ne soit inondé.

Après le tunnel de Topolia : sur la droite, un escalier dallé conduit à la Grotte de Sainte Sophie .la grotte est transformée en église avec des bancs, des images pieuses. Des flèches invitent à un parcours plus profondément. On a même mis à la disposition des visiteurs des lampes-tempête, mais pas les allumettes qui vont avec (les Grecs fument). Prise de cours, je descends à regret.

Nous quittons la route à Vlatos pour monter à Milia, village abandonné transformé en hôtel écolo. Une route traverse une campagne boisée sur 4 km puis, suivant les flèches, nous tournons sur une piste carrossable mais impressionnante qui grimpe au flanc d’une montagne couverte de maquis vert et fleuri, genêts, ajoncs, sauge, bruyère. A un tournant trois arbres de Judée en fleur se détachent, au fond, la mer. Au creux d’un vallon, le village est invisible. Les maisons de pierre accrochées à la pente se confondent avec elle. Les toits sont en terrasse, on marche sur le toit pour accéder à la maison suivante pour découvrir des courettes, des jardinets, une glycine luxuriante. L’endroit est frais, verdoyant, charmant, écolo mais trop chic et sans doute trop cher pour nous ! Nous prenons place à la terrasse du restaurant face aux sommets enneigés des montagnes blanches. La vue est grandiose. On aimerait revenir une nuit ou deux randonner dans la forêt, regarder planer les rapaces…

Le chemin du retour en descente est un peu inquiétant. Pour ne pas se laisser embarquer par la pente, on roule à très petite vitesse et le trajet semble interminable.

Pique-nique près d’une fontaine dans un virage en épingle à cheveux. Au flanc de la montagne l’Université de Crète et du Land de Bavière on planté en 1977, un arboretum :  la Forêt de la Réconciliation créto- allemande après tant de morts dans la bataille entre la Résistance crétoise et l’occupant nazi. Les relations Gréco-Allemandes sont certes, complexes et méritent une forêt !

La route d’Elafonissi passe par le village d’Elos (560m), village de la châtaigne. Les châtaigniers sont souvent très vieux, arbres creux, qui paraissent à moitié morts sans doute parce leurs feuilles ne sont pas encore sorties.

Après Elos, nous sommes sur le versant sud de la Crète, regardant la Mer Lybique, plus abrupt, plus aride, aussi. La garrigue est moins dense, moins verte, la roche souvent apparente. Les arbres disparaissent ou plutôt, rétrécissent. Les buissons sont faits de chênes verts aux feuilles dures et vernissées. Quand un ruisseau coule, une rangée de platanes épouse son lit. Les petits villages accrochés à la montagne : Vathi, Plokamiana, Stomio, ont quelques maisons de pierres sèches que le ciment n’a pas encore noyé. De quoi vivent donc les gens ici ? Quelques vignes, quelques oliviers, des chèvres partout. Plus bas, le long de la mer brillent les serres où les tomates poussent en hauteur. Hors sol ? Les tomates de serre m’énervent. Elles déçoivent, privée du soleil, du terroir, du goût. Il fait pourtant bon, 26° en avril. Les tomates que j’achète ici sont banales. En revanche les concombres, bien frais, petits, croquants sont délicieux.

Nous arrivons sur la côte à Stomio, la Mer Lybienne est bleu profond, agitée de petites vagues. Côte venteuse, aride, rocheuse que le tourisme n’a pas encore altérée.

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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