7 jours à la Havane – film

TOILES NOMADES

 

Envie de retourner à Cuba? Envie de musique, de chaleur, de couleur…de cette pêche incroyable qui anime les Cubains même dans le dénuement. Deux heures pour s’évader.

En général, j’évite les films à sketches. J’ai besoin de temps, de sentir une atmosphère qui s’installe, de m’attacher à des personnages. Le rythme des sketches me laisse frustrée le plus souvent. Dans ce cas précis, certains épisodes – des jours – très inégaux m’ont laissée indifférente.

Lundi « el Yuma« , un petit Américain naïf et même benêt se laisse entrainer dans une balade alcoolisée et érotique, introduction colorée : les œufs manquent mais pas le rhum, les filles ravissantes sont prêtes à tout pour un peu d’argent, un visa?

« Jam session » d’Emir Kusturica est aussi décevant : le cinéaste complètement bourré, téléphone en Serbo-Croate, c’en est pénible! Heureusement son chauffeur-ange-gardien est musicien et la musique sauve le film de la noyade. Amitiés viriles?

Mercredi: « La tentation de Cecilia » de Julio Medem introduit un élément romanesque. La très jolie Cécilia succombera-t-elle à la tentation du visa et du billet d’avion pour Madrid que lui offre le gentil blondinet avec son amour ou restera-t-elle fidèle à son joueur de base-ball musclé et amoureux? On sent ici aussi que les Cubains n’ont qu’un désir:  fuir l’île et que la proposition espagnole est une alternative à considérer avec sérieux.

Jeudi, surréaliste, Elia Suleiman, complètement perdu joue son personnage ahuri, il veut rencontrer le Comandante qui s’éternise à la tribune. Perdu dans les couloirs de l’hôtel, perdu sur le Malecon. il regarde ces gens qui regardent la mer. Symétrie du blocus auquel sont soumis les Palestiniens et du blocus de Cuba?  Arafat sourit, en sculpture dans la délégation palestinienne et je pense au ballon au visage d’Arafat dans un autre film.

Le Ritual de Gaspard Noé est d’une beauté troublante mais aussi très éprouvant. Deux amantes, très jeunes filles, puis un rituel dans la nuit, violent : un homme tourne autour de la jeune fille, lui lacère les vêtements : exorcisme ou cérémonie initiatique. Je retiens mon souffle…j’espère la deuxième alternative. Après des recherches sur Internet, il s’avère que l’intention est bien un exorcisme pour « guérir » la jeune fille de son homosexualité. Peut on faire de l’esthétisme sur n’importe quel sujet?

Samedi Dulce Amargo, sur le mode telenovela, un sketch léger : une psychologue célèbre prend sa journée pur confectionner un gâteau à la crème destiné à une fête, elle passe ensuite dans une émission télévisée…. résumé en quelques minutes de la débrouille et des pénuries alimentaires…. Cecilia de l’épisode du mercredi vient prendre congé de sa famille, elle a choisi : elle s’embarque sur un radeau de fortune avec son fiancé. Ambiance douce-amère…

Le film que j’ai préféré est le final : La Fuente de Laurent Cantet,  histoire vraie, une cérémonie de santeria,. Martha décide de vouer à la Vierge une fontaine dans son appartement de la Habana vieja, construction d’une fontaine en appartement et fête de l’inauguration. tout le quartier se mobilise, pour trouver les briques, la peinture, débrouille et bonne humeur, puis une fête échevelée où le gâteau réapparait. Cuba, musique et couleurs. Et authenticité : les acteurs ne sont pas des professionnels, mais des habitants du quartier.

 

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

Une réflexion sur « 7 jours à la Havane – film »

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