TOILES NOMADES
Merci à JEA d’avoir attiré mon attention sur ce film distribué de façon furtive.
Le film s’ouvre sur un mariage traditionnel en Anatolie : les hommes dansent au son criard d’une trompette, du côté des femmes règne une atmosphère déconcertante. peur de l’inconnu de la jeune et jolie mariée, angoisse de la séparation et de l’exil, diverses tensions entre les belles-sœurs. Le mariage expédié tout le monde se retrouve à Vienne. Et là, rien ne se passe comme attendu. Le marié est jeune, beau, charmant, sauf qu’Aysé dormira avec le père, sexagénaire. Rien ne vient conforter nos idées reçues : la substitution ne vient pas d’un quelconque démon de midi du vieil homme, elle a été manigancée par Fatma, la mère de famille….Et le film enchaînera surprise sur surprise. Ne pas raconter la suite!
C’est du cinéma! Le suspens est ménagé jusqu’au bout. Si les décors ne sont pas flamboyants : l’essentiel du film se déroule dans un appartement quelque peu surpeuplé, en revanche les visages cadrés très près sont très expressifs et beaux. Merveilleuse Aysé – la perle – impressionnante Fatma. Les autres femmes sous le foulard de soie turc possèdent, chacune, des personnalités marquantes. Très fortes femmes, volontaires, allant jusqu’à la violence, mais aussi chaleureuses. Bien qu’enfermées dans leur appartement, en foulard traditionnel, elles ne se posent jamais en victimes passives. A côté d’elles, les hommes sont passifs, arrangeants, plutôt falots.
C’est que leur force, elle la tiennent de la conviction que la famille doit être une véritable forteresse dont il faut soutenir l’honneur devant le « qu’en dira-t-ton ». Chacune, à sa façon, en turc ou en allemand, avec ou sans la « rapportée » soutient violemment son idée de la famille.
j’ai aussi suivi le conseil de JEA et j’en suis très contente
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En vous remerciant de ne pas faire demi-tour si vous lisez mes initiales au bas d’une page. Ce qui m’oblige d’autant plus à dire la plate vérité. Pour des raisons géographiques et de santé, franchir les portes d’un ciné se compte sur les doigts d’une seule de mes mains chaque année. Même si la nostalgie reste des époques où j’animais un ciné-club rural, et ces dix années où j’ai signé une centaine de courts-métrages, plus les volumes sur le cinéma publiés pour un centre d’éducation populaire, et enfin un festival cinéma-mémoires créé dans une ville particulièrement stigmatisée de Belgique.
Mais aujourd’hui privé de salles obscures, et pour raison de caractère, loin de moi l’idée de conseiller. Trop abusif et intrusif. Simplement constater que des films relevant de l’art sortent par des voies si tortueuses, parfois si hypocrites, qu’ils vont s’enfoncer sans retour dans le désert. Et donc les saluer. Coller leur affiche sur la porte de mon blog. Savoir que je ne les verrai pas mais que parfois le billet de ma place peut être offert à un(e) passant(e) que je remercie encore…
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Faire demi-tour et tourner le dos à vos commentaires?
Ce serait perdre beaucoup et je ne le ferai pas!
Si la géographie vous éloigne des salles obscures, il y a un autre moyen de se régaler : les DVD. je viens de découvrir le plaisir des collections de DVD et des intégrales. En ce moment je passe des heures dans le monde d’Angelopoulos et me repasse mes scènes préférées en boucle. Cet hiver j’ai fait de même avec Satyajit Ray. La communion avec le reste des spectateurs n’existe plus mais on découvre des avantages solitaires. Quand j’aurai fini avec mes 9DVD d’Angelopoulos, avez vous une suggestion? Amos Gitaï, suivra.
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peut-être Tony Gatlif
Latcho drom
Gadjo dilo
Je suis né d’une cigogne
Vengo…
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