Notre gite à Dragoevo : le jardin extraordinaire

CARNET BULGARE

sous la tonnelle


Le GPS nous a conduit au centre du village de Dragoevo devant un bâtiment moderne avec une statue, très urbain pour ce petit village perdu. Les maisons sont-elles vides ou le village est-il seulement endormi dans la torpeur de 14h, un jour de canicule largement au dessus de 35°C. Enfin, nous trouvons une femme qui nous met dans la bonne direction. On se perd. Des jeunes s’apprêtent à monter en voiture « Suivez nous ! ». Faute de comprendre le Bulgare leur geste était éloquent. Notre hôtesse nous attendait. Après la visite de toute la propriété, elle nous annonce que nous serons les maîtresses des lieux. Elle habite en ville. La maison, le jardin sont à nous !

La maison est un bâtiment blanc tout en longueur. Des piliers carrés soutiennent une galerie couverte. Le terrain étant en pente, à l’extrémité il y a un étage. Un escalier de bois arrive à une terrasse aménagée avec des banquettes recouvertes de kilims avec des coussins. Les chambres ressemblent aux pièces des maisons-musées; Des broderies au point de croix, des kilims, coussins, une table basse ronde et des objets anciens sur une étagère dont le champ est décoré de dentelle ; Rouets et navettes, divers objets de la ferme, font de la maison un musée ethnographique.  Sous la terrasse, une salle très fraîche est meublée avec de longues tables et des tonneaux – la cave !

sous la tonnelle

Le plus extraordinaire, le plus agréable est le jardin. Des bordures de buis taillé bas courent le long d’une tonnelle où 4 tables rondes permettent de s’installer à l’ombre sous de beaux raisins qui se préparent. Perpendiculairement à la tonnelle, un auvent de bois abrite des tables allongées en cas de pluie ou de grosse chaleur. Entre la tonnelle et la maison, un pommier, un pêcher et en dessous des fleurs : géranium, mufliers, zinnias et roses. Côté jardin, un abricotier croule sous les fruits et un petit poirier porte une future récolte. A l’arrière des arbres fruitier, le potager est florissant. Les tomates ont plus de 2m de haut, elles sont attachées à de gros bâtons épais comme des manches à balais. Plusieurs variétés ont été mélangées : énormes cœurs de bœuf, tomates cornues, grosses variétés à farcir, petites pour els salades. Des poivrons et piments poussent en rangs serrés. Les courgettes donnent des courges épanouies.

A notre arrivée le propriétaire arrosait les piments avec l’eau du puits. La dame a rempli un cageot en plastique de tomates. Avant de partir elle en a choisi 4 très belles pour le dîner et a rempli une bassine d’abricots, un régal.

Notre chambre est très fraîche. Nous pouvons utiliser la cuisine. On n’ira pas au restaurant. On préparera de belles salades avec des köfte achetés au supermarché CBA de Veliki Preslav

La nuit à Dragoevo est scintillante d’étoiles. On se croirait dans la Voie Lactée ? Un cri nous a tirées du sommeil. Cri inconnu, inquiétant, étrange. Les chiens aussi lot entendu. Tout le village a résonné de leurs aboiements. La bête s ‘est mise à hurler comme un  loup répondant aux chiens.

 

 

au réveil, une surprise :le rideau des volubilis


Le petit matin est un enchantement. Il fait très frais. Les volubilis forment un rideau fleuri rose et violet alors qu’hier on ne voyait que leurs feuilles. Au premier étage, j’observe la voisine qui fend son bois. Je pourrais écrire, dessiner, lire. Je préfère baguenauder sous les arbres fruitiers, compter les plants de tomates (plus de 200), chercher des prunes mangeables (elles sont encore dures) ou cueillir des abricots à point.

Les propriétaires arrivent à 8h30 comme prévu, un plat recouvert d’un torchon qui contient la banitsa dorée tout juste sortie du four : pâte feuilletée cuite avec du lait et des œufs qu’on accompagnera de confiture de fraises et de poires du jardin. Le yaourt est servi battu dans des pots de céramiques ventrus. Le siréné (féta bulgare) et des tomates fraichement cueillies au jardin complèteront ce petit déjeuner.

Notre hôtesse parle assez bien le français. Elle a 61 ans et est professeur de littérature à la retraite ? Non mari est urgentiste. Le tourisme est donc un 2ème métier. Le jardin peut nourrir toute sa famille. J’aimerais bavarder davantage mais ils ont dressé le couvert dehors pour nous et déjeunent dans la cuisine.

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

5 réflexions sur « Notre gite à Dragoevo : le jardin extraordinaire »

  1. …. « köfte » c’est un mot d’origine turc et aussi un « produit » que j’aime beaucoup. Chez nous: « chiftea »(sg)/ »chiftele »(pl).( « k » a devenu « ch » , on a ajoute un « a » (sg) et « le »
    (pl), mais la prononciation est presque identique). Chaque fois quand je mange du « köfte », accompagne par les produits de mon jardin, je me demande pourquoi certains gens aiment le…. »junk food » d’une certaine origine et marque que tout le monde connait…

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  2. Votre aquarelle et Jacques Higelin :
    – « Le petit garçon qui fredonnait sous la tonnelle
    Sans rimes et sans raison en courant derrière les ailes de papillons,
    Le petit bonhome libre et fier comme un vagabond,
    Maman, Mamy, est-ce-que tu le revois de temps en temps ? »

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  3. Je suis toujours sous le charme de tes aquarelles et sous l’emprise des saveurs du Köfte, miam ! En te lisant je me souviens des parfums de la cuisine grecque (ce n’est pas si loin ) quant aux abricots cela me rappelle les récits de voyages plus lointains la Perse, l’Afghanistan où les abricotiers ploient sous le fruits

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