CARNET BULGARE

De Plovdiv à Kosovo
la route passe par Asenograd, ville agréable. Perché en nid d’aigle, la forteresse des Asen, est au tournant de la route qui s’engage dans une très étroite vallée, presque un défilé. A droite, la falaise. A gauche, la rivière. J’avais préparé une salade de pommes de terre avec du persil frais. Trouver un coin piquenique est mission impossible aujourd’hui dimanche ! Les places de parking, même les plus improbables sont occupées. Des familles marchent sur le bord de la route avec glacière, chaises pliantes (même en bois) et cannes à pêche. Sur les rochers plats sont étalées des serviettes. Par ce dimanche très chaud, tout Plovdiv et tout Asenograd sont à la rivière !
Si on mangeait au monastère Bachkovo? Le parking est bondé ! la brioche du mariage n’a fait que retarder la faim. On ne profite même pas du paysage. Les Rhodopes paraissent impénétrables avec les pentes raides. La station thermale de Narechenski Bani S’est installée un peu comme elle a pu dans cette topographie difficile : hauts immeubles coincés à flanc de montagne. Est-elle encore fréquentéeLes hôtels de cure ressemblent aux HLM délabrés et lépreux. Le village de Kosovo devrait se trouver bientôt sur la droite. Le GPS s’affole. Nous montons dans les immeubles et faisons demi-tour à grand peine. Kosovo est 6km après la station thermale.
Kosovo
On ne découvre le village qu’au dernier moment. Il y a deux groupes de maisons accrochées à la pente. Elles paraissent inaccessibles. Accessibles, elles doivent bien l’être puisqu’elles sont habitées. Munie du voucher bilingue (la partie du haut est écrite en cyrillique) j’entreprends des conversations improbables avec des gens qui ne parlent que le bulgare. Dans une famille, on va chercher le fils de 14 ou 15 ans qui apprend l’anglais à l’école. Rouge de confusion, on n’en tirera pas un mot. Un pépère appelle son fils qui nous guide du balcon »passez le pont sur le ruisseau ! »
Passé le pont…. Je pense au carton dans le film de Murnau, le chemin de terre monte brusquement. Est-il carrossable ? Je monte à pied et découvre une demi-douzaine de voitures garées devant l’auberge.
Svetnana nous attendait. Notre chambre est prête
– « Difficile de se tromper, dit-elle, il faut regarder votre carte et ne pas écouter le GPS »
L’auberge se compose d’un groupe de maisons rhodopiennes en belle pierre apparente dans les soubassements et aux façades blanches en décrochement sur de belles poutres. Architecture de montagne, solide massive. Leurs lauzes me rappellent les maisons grecques du Pilion.
Le restaurant a une belle terrasse et une grande salle avec une grande cheminée. Il fait frais le soir en montagne ! Le dîner est excellent. Sarmi (feuilles de chou farcies) très légers cuits à la vapeur, köfte et purée d’aubergine. Avec un verre de vin et une grande bouteille d’eau : 20levas. La carte propose de nombreux plats cuisinés (un peu plus chers). Je vois passer une assiette de polenta avec du fromage râpé qui me fait envie et que je commanderai demain soir.
Notre chambre est blanche sauf le plafond et les meubles de bois foncé, le plus bel ornement : une hotte de cheminée arrondie en bois aux découpes orientales. Une corniche court tout autour de la pièce très haut près du plafond, portant des cruches de cette céramique bulgare utilisée par tous els restaurants. Ambiance montagne. Des kilims colorés réchauffent le sol. Ouvrant le lit, nous découvrons que la couette est remplie d’une chaude couverture qui sera bien utile.
La nuit a été fraîche et silencieuse. Au petit matin, j’entends le bruit du torrent mais surtout, je fais aboyer la chienne, petit berger mince et jeune aux yeux vairons. Petite mais efficace. J’écris sur le pas de la porte assise sur la marche et n’irai pas plus loi. Elle se recouche à deux mètres me surveillant d’un œil (je ne sais si c’est le bleu ou le marron).

Sarmi (feuilles de chou farcies) = Sarmale (chez nous ?). Je suis sur que c’est presque la meme chose, n’est-ce pas?
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@george : je le croyais également mais dans les Rhodopes ils ne le cuisinent pas pareil
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L’histoire du GPS me fait rire; c’est comme en Lozère! Si tu écoutes le GPS il t’envoie sur des routes qui ne sont plus uilisées depuis des années et donc plus carossables!
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@Claudialucia : le « pas carrossable » dans les Rhodopes cela l’est vraiment!
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entendre le bruit du torrent le matin au réveil… je suis sûre que ce fut un plaisir intense !
stéphanie
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